vendredi 30 juin 2023

L'État, les cabinets de conseils et leurs consultants 5/5: la perte de l'autonomie

 En France, aucun ministère, à l'exception de celui des finances, n'est autonome sur le plan informatique. 

Les besoins ne sont plus couverts qu'à hauteur de 10% environ à la culture, à la justice ou aux affaires étrangères.

L’État a lancé un plan de recrutement pour trouver 400 informaticiens de haut niveau. Mais il peine à les trouver, car les salaires proposés sont inférieurs de 30% à ceux du privé.

L’État devient ainsi captif de ses prestataires, en particulier pour les contrats de maintenance qui sont ceux qui rapportent le plus au privé.

Cette asymétrie entre l’État et ses prestataires est encore plus marquée dans le domaine de la conservation des données.

Comme les particuliers, les cabinets de conseil stockent leurs données dans un cloud américain appartenant à Microsoft, Google ou Amazon. Or une loi américaine datant de 2018, oblige ces sociétés à transmettre leurs données à l'état des États-Unis, même si elles sont stockées en France.

Que resterait-il de notre indépendance, si toutes les données des ministères venaient à s'échapper, en particulier celles du ministère de la Défense?

Pourquoi la France (l'Europe?) ne peut-elle avoir son propre cloud?

Est-il vraiment trop tard pour nous échapper des cabinets de conseil et des sociétés américaines qui les hébergent, avec toutes nos données publiques qui devraient rester la propriété du pays?

jeudi 29 juin 2023

L'État, les cabinets de conseils et leurs consultants: 4/5 la commission sénatoriale


Pour l'Education nationale, Macron s'est beaucoup inspiré, pour son projet sur l'éducation, des travaux dirigés par Karim Tadjeddine, directeur du bureau parisien du cabinet de conseil de McKinsey,  réalisés en 2019. 

On notera par exemple des propositions telles que la publication locale de "tous les indicateurs de réussite éducative." Il s'agissait là, de mettre les écoles en compétition, en faisant sauter la carte scolaire.

Il était envisagé de verser aux enseignants "des primes individuelles lorsque leurs élèves atteindraient des résultats définis par leur rectorat"...

A ma connaissance, ces avant-projets ne sont pas abandonnés à ce jour.

L'an dernier, des sénateurs se sont inquiétés de l'influence grandissante des cabinets de conseil dans les politiques publiques et ont créé une commission d'enquête pour mieux apprécier le phénomène.

Vous trouverez ci-dessous un extrait concernant l'expertise du cabinet de conseil McKinsey à propos d'une mission étrange facturée un demi-million d'euros.


 


                                           https://www.youtube.com/watch?v=mE1i2MkccFw

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Je pense vraiment que les administrateurs civils ou les inspecteurs du ministère auraient été en capacité de réalisé cette étude. 

Quant au compte rendu devant les sénateurs...

mercredi 28 juin 2023

L'État, les cabinets de conseils et leurs consultants: 3/5 l'éducation

 Depuis l'arrivée de Sarkozy au pouvoir, tout a été fait pour affaiblir les capacités de l'Etat à le faire fonctionner à l'interne, dans de bonnes conditions.

Il s'agissait, au départ, de satisfaire le slogan qui avait permis son élection: ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

La dégradation s'est stabilisée sous Hollande et s'est accentuée sous Macron.


Dans l'Education nationale, cela a entraîné la quasi suppression de la formation professionnelle des enseignants et des inspecteurs. Or la formation, de la maternelle à l'enseignement supérieur, devrait être la priorité des priorités.

Les enseignants ont été recrutés à bac + 5 et expédiés directement dans les classes. A Draguignan, le centre de formation a été considérablement réduit et une partie des locaux sert maintenant à la formation... des infirmiers.

Les inspecteurs, quant à eux, bénéficiaient auparavant d'une formation professionnelle spécifique de 2 ans, après le passage du concours.

Elle s'effectuait à l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm, puis, à partir de 1991, à l'Ecole supérieure de l'Education nationale. Leurs recrutements s'effectuent par concours interne auprès d'enseignants expérimentés. Il concerne des candidats qui ont déjà été sélectionnés par différents concours (écoles normales, CAPES, Agrégation, maîtres de conférence ou chefs d'établissement).

Aujourd'hui, les inspecteurs reçus aux concours sont placés en responsabilité immédiate sur des postes vacants, dont ils s'absentent de temps en temps, pour être formés 154 heures!

Depuis ces "réformes d'envergure", l'école française ne va pas très bien, d'autant plus que les enseignants sont mal payés et que les classes sont les plus chargées de l' Union Européenne.

Les auteurs des dégâts se répandent aujourd'hui dans les médias en criant haut et fort... qu'il faut réformer. Le dernier en date, c'est Edouard PHILIPPE qui veut faire ce qu'il n'a pas fait avec BLANQUER.

En Allemagne, on "réforme" moins et les salaires, pour ces métiers, sont deux fois plus élevés que les salaires français.

Les enseignants et les inspecteurs, qui ont subi Blanquer pendant 5 ans, restent inquiets devant le maigre bilan de Pap Ndiaye après un an d'exercice et les histoires marseillaises de Macron.


mardi 27 juin 2023

L'Etat, les cabinets de conseil et leurs consultants: 2/5 le poids de l'idéologie

 Le poids de l'idéologie est considérable et la vision libérale du monde politique étouffe la haute fonction publique.

En 2006, la loi organique relative aux finances publiques (LOLF) a imposé des contraintes budgétaires fortes, avec une diminution du nombre de fonctionnaires.

Réduire les effectifs sans réduire les missions a imposé de recourir aux cabinets de conseil, puisqu'il était interdit de recruter en interne et que le travail était toujours là.

Dans la durée, le recours aux cabinets de conseil entraîne une perte de savoir-faire de la puissance publique, qui commence à être en difficulté pour réaliser de manière autonome ses missions.

En effet, les activités de sous-traitance confine de plus en plus souvent la puissance publique dans des activités de supervision, en la dépossédant de la conception et des connaissances fines des métiers.

Les cabinets de conseil se partagent maintenant 40% de l'ensemble des prestations intellectuelles de l’État.

Or le profil des intervenants est souvent identique à celui des décideurs publics. 

On retrouve les mêmes grandes écoles et les mêmes concours de la fonction publique de ceux qui l'ont quittée pour gagner plus: Polytechnique, HEC, Centrale, ENA ou les écoles supérieures de la fonction publique.

Taper sur l'administration est un sport national. Un de nos élus locaux, qui aurait aimé en faire partie, s'y emploie sur notre territoire. Il en a fait un livre, même si une grande part de ses revenus proviennent de l'argent des contribuables.

Seul un État fort peut être capable de piloter à moindre coût ses missions régaliennes sur tout le territoire. Le nombre de hauts fonctionnaires a baissé, mais l’État a délégué en 30 ans le quart de son budget à des sociétés privées, alors que le déficit public ne cesse d'augmenter et que les français sont insatisfaits des services rendus.

La ré-internalisation progressive des fonctions stratégiques sous-traitées est devenue impérative.

lundi 26 juin 2023

L'État, les cabinets de conseils et leurs consultants:1/5 la dépossession

 

Pour gouverner démocratiquement le pays, il est essentiel que les politiques aient de bonnes idées et qu'ils disposent de fonctionnaires très qualifiés pour mettre en œuvre les choix voulus par les citoyens.

Depuis quelques années, quand ils sont en manque d'idées, certains partis politiques font appel à des cadres supérieurs issus de sociétés privées, pour... leur en donner.

Depuis quelques décennies, des hauts-fonctionnaires sont progressivement remplacés par ces cadres privés, pour piloter les ministères.

Ces cadres peuvent éventuellement travailler bénévolement dans un premier temps. Puis des marchés peuvent être conclus avec les sociétés dont ils sont issus, dans un second temps.

Les sociétés les plus connues et les plus puissantes sont peu nombreuses dans le monde. Une est française (Capgemini), quelques-unes sont européennes (Roland Berger, PMG, ou Deloitte) mais la plupart sont américaines (PWC, McKinsey, BCG...).

Les sociétés étrangères disposent toutes d'antennes  en France. Leurs effectifs se comptent en dizaines, voire en centaines de milliers de collaborateurs sur l'ensemble de la planète.

Les ministères, Matignon et la présidence leur confient des missions variées allant de quelques semaines à plusieurs années. Ces missions étaient jadis réalisées en interne, puis elles ont été progressivement confiées à ces opérateurs privés. Ils sont devenus si puissants, au fil du temps, qu'ils en viennent aujourd'hui, progressivement, à refondre entièrement les services publics du pays.

Ces sociétés sont communément appelées "Cabinets de conseils" et leurs intervenants "consultants." Le coût de leurs interventions a triplé en 15 ans et est évalué à près de 3 milliards d'euros chaque année. Les sommes en jeu sont considérables et représentent à peine moins que le budget du ministère de la culture ou que celui de l'agriculture!


vendredi 23 juin 2023

C'est beau comme du Verlaine! Le conseil municipal de Fréjus du 22 juin 2023

 

Au conseil municipal de Fréjus, hier soir, les 37 points de l'ordre du jour ont été bouclés en 2 heures, en présence de 8 personnes dans le public et en l'absence d'un quart des élus.

Je m'ennuie un peu et je m'évade en fredonnant dans ma tête la chanson de Jean Ferrat, entendue dans la voiture en venant: " C'est beau comme du Verlaine..."

Alors, vous avez compris, je ne serai pas exhaustif. Ne m'en veuillez pas...

La dette de la ville:

Elle monte: 139 millions hier, 150 millions aujourd'hui, dénonce Poussin.

Le conseiller d'opposition Icard, toujours précis, sort les ratios d'analyses financières.

Les dépenses de fonctionnement augmentent de 6%, alors que les recettes plafonnent à 4,2%.

Le seuil critique est dépassé depuis longtemps. "La capacité de désendettement est de 17 ans. Et encore, à condition qu'il n'y ait aucun emprunt nouveau..."

C'est beau comme du Verlaine!

La Poste de Fréjus-plage

La ville achète un local de 97 m2 pourvu d'une cave, dans le but de reloger ce service public, lorsqu'il sera détruit pour construire le parking souterrain.

C'est l'occasion pour l'opposition d'évoquer le devenir du local du Comité de Défense des Intérêts Généraux de Fréjus-Plage, mitoyen de la Poste.

L'association créée en 1927 estime être propriétaire du local et la ville le conteste. Il y a 6 ans, Richard Sert alors 1er adjoint RN de la ville, avait demandé à l'association de déménager.

Une procédure est en cours et Rachline refuse d'exprimer ses sentiments sur cette affaire, avant de s'emporter en fustigeant "l'attitude de cette organisation, contradictoire avec les intérêts de Fréjus-Plage, en empêchant le parking de la Promenade des Bains. Attitude déplorable! Je fais confiance à la justice de notre pays."

C'est beau comme du Verlaine!

L'école René-Char:

L'école a pris l'eau par les toits pendant les vacances d'hiver. Les élèves ont été dispatchés aux alentours en urgence et logés dans des préfabriqués.

Cela fait des années que la ville était alertée sur l'état des bâtiments. Une rallonge a été demandée. Il a fallu payer les transports, l'encadrement supplémentaire, la restauration.

Le montant des travaux se monte à 1,5 million. La scolarité des enfants a été perturbée. Mais la ville estime avoir bien géré et "bien réagi." D'ailleurs Rachline n'hésite pas: "Vous auriez préféré que le toit tombe sur les petits?" Oui, oui, il a osé le dire.

C'est beau comme du Verlaine!

Subventions:

Une association va toucher 80 000€ pour faire de la musique boum-boum sur la Base Nature, qui ne sera plus très nature au milieu des motards. Amoureux de la nature, bougez-vous!

C'est pas beau comme du Verlaine!

 Où est Soler?

Lors d'un précédent conseil, Rachline avait désigné Soler à une commission.

https://forumjulii.blogspot.com/2023/04/comment-rachline-designe-soler-pour.html

Le préfet aurait écrit en s'interrogeant sur la légalité de l'opération, alors que l'opposition répète à l'envi que Soler a rejoint Rachline.

Bonnemain, ironique, félicite Rachline pour ce ralliement en déclarant: "Je vous félicite, c'est une bonne recrue!"

Et dire que leurs listes avaient fusionné "de plein gré", à la suite d'une "révélation" lors du débat sur la municipale de 2020, au moment même où je tentais de mettre sur pied un front républicain...

Mais la Soler s'est rebiffée hier soir, récusant son ralliement à Rachline. "Nous œuvrons en faveur des Fréjusiens, en dehors de toute appartenance partisane."

C'est beau comme du Verlaine!

Où sont Fradj, Campofranco et Fernandes?

Je les ai regroupés, on ne sait plus trop où ils sont.

Je n'ai pas revu les 2 premiers depuis 4 ans et Fernandes a donné procuration à Bonnemain...

Où est Poussin?

C'est maintenant devenu une habitude, Poussin a pris les pouvoirs de Sert.

https://forumjulii.blogspot.com/2023/03/lelu-lfi-de-frejus-travaille-main-dans.html

"Vous prenez les pouvoirs de gens peu fréquentables" ironise le maire. "Si vos amis savaient ça... On va leur faire savoir!"

Poussin ne se laisse pas faire, lutte pied à pied et réplique: "Je ne suis pas Debout la France, je suis toujours de gauche." C'est beau comme du Verlaine!

Ça me rappelle la déclaration du leader EELV à la municipale de 2020: "C'est pas parce qu'on est sur une liste de droite qu'on n'est plus de gauche..."

Lors de la délibération 23, Poussin demande des explications sur le devenir d'un achat immobilier par la ville. "Peut-être que je suis bête..." s'interroge-t-il, dubitatif?

"Mais non, mais non," compatit Rachline. 

C'est beau comme du Verlaine!

Mais ce n'est pas fini. Lorsque le maire l'interpelle sous l'appellation LFI, Poussin s'énerve: "Je ne suis plus LFI." Et Rachline lui en remet une couche: "Vous nous rejoindrez, vous êtes sur le bon chemin..."

C'est toujours beau comme du Verlaine!

jeudi 22 juin 2023

Y a-t-il de l'argent pour décarboner?

 

Aujourd'hui, investir dans la croissance verte est plutôt moins rentable que de le faire dans les énergies fossiles.

Si l'on veut réorienter les investissements dans la bonne direction, il faut arrêter le développement du pétrole, du charbon et du gaz, intégrer à toutes nos activités le coût du risque climatique et réorienter la fiscalité des acteurs économiques.

Arrêter le développement du pétrole, du charbon et du gaz

On laisse les énergies fossiles dans le sol. Ces réserves représentent des sommes d'argent considérables qui apparaissent dans le bilan des états  et des compagnies qui en sont propriétaires. Ces actifs bloqués correspondent à plus de 100% du PIB mondial. Décider maintenant que ces milliards de tonnes de carbone resteraient pour l'essentiel sous terre, réorienteraient automatiquement les investissements vers d'autres secteurs de l'économie.

De grands producteurs pétrogaziers  sont d'ores et déjà traînés dans les tribunaux par leurs actionnaires, qui les accusent d'avoir caché depuis un demi-siècle les effets connus de leurs activités sur le climat.

Intégrer à toutes nos activités le coût du risque climatique

La situation de la Norvège, grand producteur de pétrole, mérite d'être observée.

Son fonds de pension public, gérant les retraites, investit les revenus pétroliers dans une dizaine de milliers d'entreprises. Il tient compte, comme toujours, des risques financiers de ces entreprises, mais pas seulement. Il intègre dans sa gestion la stratégie climatique des sociétés choisies, leurs émissions de gaz à effet de serre et le rapport entre les émissions carbone et le chiffre d'affaires. Et ça marche!

En France, la loi de transition énergétique de 2015 impose aux investisseurs institutionnels d'inclure dans leurs rapports annuels les expositions aux risques climatiques. C'était un petit début.

Puis la loi "Energie-Climat" de 2019 a inscrit l'objectif de neutralité carbone en 2050 dans la loi.

Puis la loi "Climat et Résilience" de 2021, issue de la Convention citoyenne, doit accélérer la transition écologique. 

Je rappelle qu'à l'initiative de l'Union européenne, la France s'est fixé l'objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2050 et de réduire ses émissions nettes d'au moins 55 % en 2030. Avec notre train de sénateur, on ne sera pas au rendez-vous.

Pendant ce temps, notre ministre Béchu  crée une mission chargée d’élaborer un état des lieux et des recommandations sur l’évolution du système assurantiel français, face aux enjeux posés par le dérèglement climatique. Aujourd'hui, les assureurs s'affolent et veulent préserver leurs bénéfices. Le régime d'indemnisation des catastrophe naturelles par les assurances est actuellement revu entièrement pour une application au 1er janvier prochain.

L'indemnisation, par exemple, du retrait-gonflement des argiles sera moins favorable aux habitants. Elle sera réservée aux seuls "dommages susceptibles d’affecter la solidité du bâti ou d’entraver l’usage normal du bâtiment." L'esthétique ne sera plus prise en compte.

 Puis la première ministre met en place un plan d'action, tout en craignant d'augmenter la dette.

Et finalement, le Conseil d'Etat, sentant bien que tout cela piétine, vient de demander au gouvernement de prendre de nouvelles mesures d'ici le 30 juin 2024 et de fournir un bilan d'étape, en décembre prochain.

Réorienter la fiscalité des acteurs économiques

Il faut impérativement cesser de subventionner les énergies fossiles (3,5 milliards d'euros par an), taxer progressivement les émissions de CO2 en évitant les exemptions, baisser les taxes sur le travail au fur et à mesure de l'augmentation de celles concernant le CO2 et l'énergie.

Une taxe carbone bien équilibrée permettrait de décarboner sans nuire au PIB. L'argent n'est pas vraiment le problème, car les fonds de pension et les assurances n'ont jamais été aussi riches. La difficulté est politique et réside dans la capacité de réorientation simultanée de ces sommes considérables (100 trillons d'euros d'épargne dans le monde).

mercredi 21 juin 2023

Au fait, c'est quoi la biodiversité?

 Biodiversité: c'est un mot qu'on emploie de plus en plus, surtout accolé au mot "crise".

Ce sont les oiseaux, les arbres, les moustiques, les chats, les chiens, le blé, les fleurs... l'homme. Bref, c'est tout ce qui vit sur la Terre.

Ça en fait du monde: 2 millions d'espèces répertoriées (surtout des insectes) et probablement 5 à 10 fois plus.

Mais c'est aussi l'ensemble des gènes de tout ce qui vit et qui échange de l'énergie et de la matière.

Bref, la biodiversité, c'est compliqué. C'est aussi une masse et des individus.

Les petites crevettes du krill qui servent de nourriture aux baleines: 400 millions de tonnes pour 200000 milliards d'individus.

L'espèce humaine: 300 millions de tonnes pour 8 milliards d'individus.

Mais 8 milliards d'individus, c'est aussi le nombre de bactéries contenues dans un litre d'eau de mer!

Pour résumer, on devrait plutôt parler de biodiversités au pluriel, tellement le mot lui-même recouvre-t-il de concepts.

Et la crise des biodiversités, alors?

On la définit par 3 critères:

- C'est un événement global; un bouleversement localisé n'est pas une crise.

- C'est un événement brutal. Mais à l'échelle géologique, brutal peut signifier 1 million d'années quand la durée du vivant sur Terre est voisine de 3 800 millions d'années.

- Enfin, les conséquences biologiques sont telles que des espèces disparaissent en grandes quantités.

La vie sur Terre s'est essentiellement diversifiée pendant les 500 derniers millions d'années. Elle a subi une soixantaine de crises d'extinctions du vivant, dont 5 sont considérées comme majeures.

Certains pensent même que la sixième est en route. Et puisque l'homme en est responsable, deux scientifiques ont donné à notre période le nom d'anthropocène.

mardi 20 juin 2023

Place Agricola, devant la stèle du Général

 

Dimanche, place Agricola, en attendant la cérémonie commémorant l'Appel du 18 juin, je songeais à Elisabeth Borne.

Si, si, à Elisabeth Borne!

Pour une fois qu'elle parla bien, Jupiter lui a demandé de la boucler au nom de la morale.

La morale n'a rien à voir là-dedans, il s'agit d'histoire, tout simplement.

Oui, le FN/RN "est un parti héritier de Pétain."

Bousquet, ancien Waffen-SS de la Division Charlemagne déposa les statuts et en fut trésorier.

Brigneau, ancien milicien, collaborateur, condamné pour antisémitisme, fut vice-président.

Gaucher, collaborateur, condamné pour intelligence avec l'ennemi, fut co-fondateur du FN.

Barthélémy, collaborateur réfugié en Allemagne, condamné à la libération, fut co-fondateur du FN.

Gaultier, co-créateur de la Milice et du FN qui s'est battu sous uniforme de la Waffen-SS, fut condamné aux travaux forcés et frappé d'indignité nationale...

Marine Le Pen n'a jamais voulu revenir sur l'héritage fondateur. On touche aux limites de la dédiabolisation.

Chez nous, dimanche, une soixantaine de personnes a tout de même commémoré l'Appel du 18 juin.

Le fils et l'arrière-petit-fils de résistants ont porté la mémoire du Général.

Le conseiller municipal Barbier a remis la légion d'honneur à un sergent-chef "engagé en 1960".

Comme pour la journée de la déportation, comme pour le 8 mai, Rachline n'était pas là. Barbier a lu son discours: "L'appel de la France à l'honneur..."

Il devrait faire attention Rachline. A force de sécher comme ça les commémorations, son compère d'à côté va couper ses subventions!

Chiocca, adjoint RN, a lu que "la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre... une page lumineuse au milieu de tant d'ombre... alors que tant d'autres entrèrent dans la voie de la collaboration..."

Ah! de Gaulle, comme on l'aime 83 ans après.

Et dire qu'un tribunal militaire de Vichy l'avait condamné à la peine de mort, à la dégradation militaire, et avait ordonné la confiscation de ses biens.

Le chef de la France libre était accusé de : "Trahison. Atteinte à la sûreté extérieure de l’État. Désertion à l’étranger en temps de guerre, sur un territoire en état de guerre et de siège."

Enfin, tout ça, c'était dans le monde d'avant...


lundi 19 juin 2023

Le conseil d'agglo du 16 juin 2023

 

Nous étions une dizaine de personnes à assister au conseil d'agglomération du 16 juin 2023.

C'est méritoire, car le son n'est pas toujours à la hauteur, certains élus parlent loin du micro quand d'autres lisent laborieusement les textes rédigés par les fonctionnaires.

Sans support écrit (diaporama, par exemple), il est pratiquement impossible de comprendre les résumés de documents originaux faisant plusieurs dizaines de pages.

Il faudra aller dans les services pour avoir accès aux documents. Ces quelques lignes refléteront donc surtout des impressions et des interrogations.

Vote du compte financier unique:

Le premier gros morceau de ce conseil fut le vote du compte financier unique de 2022. Ce dispositif remplace le classique compte administratif et le compte de gestion.

C'est une forme de présentation des comptes de l'année précédente soumise aux votes des élus.

Après avoir désigné une vice-présidente pour le remplacer, le président se retire de la salle pendant les votes. La loi permet ainsi de distinguer la fonction délibérative du conseil et la fonction exécutive qui revient au président. Masquelier sort donc, en qualifiant la loi "d'absurdité."

Un "drame" a failli se dérouler sous nos yeux. La présidente temporaire, sans doute émue, a trébuché en montant sur l'estrade. Par précaution et aussi par courtoisie, un jeune fonctionnaire accompagnera le retour de la dame à sa place, en lui tenant la main.

Sans président, sans cette vice-présidente qui a suivi le dossier, je me demande bien qui aurait été capable de présenter ce compte financier?

Rachline, peut-être, qui en tant que 1er vice-président aurait dû assurer l'intérim?

Impossible, il est sorti avec Masquelier.

C'est vraiment curieux. Il n'a donc pas pris part au vote. Espérons qu'aucune disposition légale ne le lui interdise!

Le vote s'est déroulé en sept étapes.

Bonnemain a voté la totalité du compte financier présenté par l'alliance RN/LR.

Sert et Poussin ont voté "pour" six fois sur sept.

Les masques tombent quand il s'agit de voter les finances!

Ce compte financier me semble déséquilibré: les 203 millions se répartissent en 22% pour le budget d'investissement et 78% pour le budget de fonctionnement.

Masquelier et Rachline prévoient néanmoins d'embaucher encore du personnel. Un rééquilibrage de 5% du second vers le premier serait souhaitable.

La "bureaucrature" aurait-elle toujours de beaux jours devant elle comme l'a écrit récemment un auteur local?

Fin du zoo de Fréjus:

Le vendeur demande un délai supplémentaire de deux ans pour  régler la fermeture de son établissement.

Pour Masquelier, "c'est une affaire." Quant à Rachline, il ne dit rien. Il n'a d'ailleurs pas ouvert la bouche une seule fois pendant tout le conseil. Mais, tout en pianotant en continu sur son portable, il a dû penser très fort à son stade de foot qui verra le jour sous le vent des rejets gazeux des usines du Capitou.

Programme local de l'habitat:

Approbation du bilan à mi-parcours du programme local de l'habitat (2018-2023).

Les 64 pages sont résumées en quelques minutes. On a la plus grosse croissance démographique de PACA, mais on a construit moins de logements sociaux que prévu (612 par an au lieu de 698).

Mais tout va bien, les élus ont approuvé le bilan à l'unanimité, y compris le LFI Poussin, l'ex-RN Sert et "l'apolitique de droite" Bonnemain. 

Les mal logés sauront à qui s'adresser.

Bilans du SCoT:

Le schéma de cohérence territoriale est, pour aller vite, un outil de planification qui doit permettre à la collectivité de prévoir l'avenir dans de bonnes conditions.

Apparemment, le passé n'était pas là où on l'attendait et l'avenir est compliqué.

C'est ainsi, par exemple, que depuis 2017 il y a eu 2 fois plus de nouveaux habitants que prévu. Pour 5 nouveaux habitants, 1 seul emploi a été créé, alors que le SCoT en prévoyait 1 pour 3.

Les commerces continuent de s'étendre en périphérie en vidant le centre des villes.

Rachline répète inlassablement dans le bulletin communal et dans la presse locale qu'il soutient le petit commerce du centre ville. Lui, il est du côté des p'tits, et bla bla bla et bla bla bla.

Mais que fait-il pour éviter que les commerces s'installent en périphérie?

Au bout de six ans, il faut choisir: maintenir l'application, réviser le SCoT partiellement ou le réviser entièrement. C'est cette dernière option qui a été choisie. Les services de l'Etat sont probablement intervenus. J'ai bien compris que ça n'allait pas du tout, même si les explications fournies dédouanaient les élus qui ont encore voté à l'unanimité, sans que l'on sache vraiment comment ils éviteront de gérer l'avenir de façon aussi erratique.

Lavage des bus:

Poussin a demandé que les bus de la ligne 4 partent plus tôt le matin, le premier démarrant selon lui à 6H44.

Pas de chance pour lui, un fonctionnaire le corrige: le premier bus démarre à 6 heures.

Masquelier s'est foutu de lui en suggérant qu'il dormait peut être encore à cette heure-là.

Mais, mais mais... Il l'a très vite félicité, car sa suggestion de ne laver les bus qu'une fois tous les trois jours et non quotidiennement, a été retenue. "Faites-nous une proposition pareille à chaque conseil, et on sera content", conclut le président... Poussin était rouge de plaisir.

Un peu d'humour, pour conclure cette matinée un peu terne.

vendredi 16 juin 2023

Promenade des bains, un projet à la va-vite, noyé dans le béton

 

"La perversion de la cité commence par la fraude des mots."

Face à une gestion municipale autoritaire, qui communique sur l'accessoire et dissimule l'essentiel, il est difficile d'obtenir des informations sur les projets importants concernant la ville.

Je comptais sur le seul élu de gauche et autoproclamé écologiste à la mairie de FRÉJUS, le tête de liste LFI POUSSIN.

Espoir déçu. Il ne joue pas le rôle que l'on attend d'un élu.

On ne le voit pas toujours dans les conseils municipaux, pas plus que dans ceux de la communauté d'agglo.

Est-il présent dans les commissions?

De quelle façon s'efforce-t-il de peser dans les débats?

Pourquoi prend-il les pouvoirs de l'ancien premier-adjoint RN?

Alors, pour m'informer et informer, je me débrouille.

Hier soir, je me suis rendu à la réunion publique du groupe "apolitique de droite" dirigé par Emmanuel BONNEMAIN.

Lui aussi, a du mal à trouver des informations. Mais il en a obtenu deux jours plus tôt, à l'occasion d'une réunion en mairie avec les commerçants du boulevard d'Alger, et il rend compte.

La réunion portait essentiellement sur le projet d'aménagement de la Promenade des bains.

Tout est fluctuant: les financements, les modalités de financement, la nature des travaux. Si j'ai bien compris, ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera peut-être pas demain.

Vous pouvez consulter sur ce sujet, les articles de ce blog écrits en octobre et novembre 2022.

Je réserve l'analyse critique des projets pour plus tard et vous rend compte de l'essentiel de l'information donnée hier.

Le financement:

Le coût global pour les deux villes se monterait à 77 millions. Le parking à lui seul coûterait 12 millions, c'est à dire la moitié du budget consacré à FRÉJUS.

Les villes sont jumelles, mais les montants sont très différents et la quasi-totalité des fonds propres de la Communauté d'agglo serait engloutie dans l'opération (33 millions).

Il n'y a plus qu'à espérer que le tas d'ordures  surélevé de Bagnols ne s'écroule pas. On serait obligé d'emprunter pour payer les dommages!

Les travaux du parking de la place de la République:

Les travaux du parking démarreraient en janvier prochain pour durer environ 2 ans.

Le parking sans abonnements de 410 places serait un cylindre enterré de 52 mètres de diamètre.

Les bâtiments de la place seraient abattus et remplacés par un bâtiment perpendiculaire à la mer, coupant la place en deux. Il faut toutefois noter qu'une procédure est en cours et que le Comité de défense des intérêts généraux de Fréjus-Plage n'entend pas se défaire de son local. Le Comité avait d'ailleurs organisé une exposition très documentée pendant cette réunion.

Les voies situées derrière la place de la République seraient agrandies pour créer quelques places de parking.

Les restos installés sur la plage:

Ils devraient être démontés en août. La durée des concessions est de 12 ans maxi et on est arrivé au bout. De nouvelles concessions seraient attribuées et la surface de ces bâtiments de bois serait doublée...

L'autre parking:

Une maison de retraite va être construite sur le parking de la Porte d'Hermès et un deuxième parking enterré sera construit. Encore un que la hausse du niveau de la mer n'inquiète pas! Le marché a été attribué à la COGEDIM et l'enquête publique a lieu en ce moment en mairie.

J'y suis allé avant-hier matin. J'étais seul avec le commissaire enquêteur...

Les travaux du boulevard d'Alger:

Ils dureraient d'octobre à février. Les terrasses ne prendraient pas l'aspect soviétiforme de celles d'à côté, chaque commerçant semblant pouvoir aménager les lieux comme il le souhaite.

En conclusion:

Du béton, du béton, du béton, de la chaleur, des arbres en pots, la mer qui va monter, un budget qui explose pour un projet mal connu qui s'écarte de ce que la plaquette de présentation annonçait.

Vraiment, avec un projet pareil, Rachline aura du mal à passer pour un écolo!

jeudi 15 juin 2023

Le pays est coupé en deux: 3/3

 

Le capitalisme va être redynamisé par la belle opportunité qui s'offre à la géo-ingénierie. 

Le capitalisme vert va remplacer le capitalisme financier. Tout va marcher comme sur des roulettes. 

A condition de ne pas faire de politique. L'urgence climatique est une opportunité formidable.

Les experts prennent notre vie en main.

Le très libéral Hayek, prix Nobel d'économie en 1974, rêvait de "détrôner la politique", qui rendait les peuples ingouvernables.

Eh bien, c'est fait! Le populisme est roi, les politiques d'austérité ont détruit les services publics et la planète est si abîmée que personne ne peut affirmer qu'elle s'en remettra.

 Sans compter l'avenir que nous préparent les experts néo-libéraux: une sorte de nouveau monde digital, technique et autoritaire, plus soft que le chinois en apparence, mais qui sera progressivement aussi envahissant. Le parlement s'interroge en ce moment, par exemple,  pour savoir s'il peut nous imposer la reconnaissance faciale!

A Saint-Raphaël, Masquelier organise des conférences gratuites et c'est très bien. 

S'il les ouvrait à d'autres courants de pensées, ce serait mieux.

Les dernières conférences portaient sur les technologies qui doivent sauver le monde du réchauffement. La technique peut tout, c'est certain... 

J'en ai profité pour demander à la conseillère scientifique du CNRS et à l'ancienne directrice du développement durable de chez Total, s'il leur semblait possible de produire pour 9 milliards d'habitants sans vider la terre de ses énergies fossiles, de ses minéraux, et sans réchauffer l'atmosphère? 

J'ai plusieurs fois répété la question. J'attends toujours la réponse. 

Encore un sale coup de "l'écologie intelligente."

A Fréjus, Rachline est bien loin de tout ça. Il a ses montres, ses indemnités, ses fêtes...

 La ville se réchauffe, mais Lechanteux a son nouveau local, "une véritable annexe de l'Assemblée nationale!!!" 

 Les façades du centre ville sont repeintes, on a juste oublié d'isoler les appartements...

Ça va chauffer!

L'écofascisme, pour l'instant, reste silencieux.

Juste un greenwashing envahissant!.

On plante 200 arbres le long des plages de la Base. Ils seront adultes quand la submersion commencera à les bousculer.

On va bientôt creuser un parking souterrain inutile et ruineux qui subira les mêmes submersions à Fréjus-plage.

On va même en faire un deuxième près de Port-Fréjus. La mer ne montera pas chez nous. Ils ne prendront pas l'eau. La technique peut tout.

Le RN a bien compris qu'il faut surfer sur l'air du temps et organise un opportunisme de communication pour montrer que, sur l'écologie, il est bien dans la course: 

- concours de dessins dans les écoles où se laissent prendre de rares enseignants (mais tout de même, il y en a!), 

- belle piste cyclable de... trois cents mètres, bien visible en centre ville, 

- gestion des chats par la mère du chef, 

- interdiction des corridas déjà interdites par le maire précédent, 

- tag du maire devant une bouche d'égout pour indiquer que la mer commence là, 

- distribution de jardinières dans une petite rue,

- plage de l'Alba de triste mémoire rebaptisée d'un nom de tortue...

Et des articles, et des articles, dans le bulletin municipal et dans la presse locale... 

On perd du temps, mais on s'y croit!


mercredi 14 juin 2023

Le pays est coupé en deux: 2/3

 
Ainsi donc, il n'y aurait aucune alternative à la mondialisation néolibérale. C'est le slogan TINA,"there is no alternative" de Thatcher.

Laissez faire les experts, la politique c'est sale, inutile, laissez-les faire. On a juste oublié l'égalité et la souveraineté populaire et républicaine dans l'affaire!

Le territoire déserté par le collectif est très vite envahi par les démagogues, qui construisent une "France de souche" pour se protéger des migrants venant des autres rives de la Méditerranée. 

Tout le monde a oublié que ceux qui veulent les chasser maintenant ont été les premiers à les appeler, après les avoir envahis*(voir ci-dessous l'appel publié au Journal Officiel par le père Le Pen, alors député, sur l'affiche réalisée au début des années 80 avec quelques copains).

C'est ainsi que localement, après les turpitudes des droites et d'une partie de la gauche, Rachline est arrivé au pouvoir à Fréjus et s'y est maintenu.

C'est ainsi que nationalement, après l'épisode Hollande et les errements de Macron sur les retraites, la population est totalement désorientée.

Le statu quo n'est plus possible, mais ni l'extrême gauche, ni l'extrême droite ne sont la solution.

Seul un réformisme sans concession serait capable d'aider les populations assommées par les conséquences du néolibéralisme, de la pandémie et de l'inflation, tout en prenant en compte prioritairement l'urgence écologique.

L'équilibre capital-travail qui a bénéficié à tous après la guerre, est rompu. Le monde du travail a perdu 3% tous les 10 ans, depuis les années 80.

Cela signifie qu'aujourd'hui 20% de la richesse a changé de destinataire, alors que dans le même temps, les services publics attaqués ont de plus en plus de peine à servir l'intérêt général.

Les néo-libéraux ont réussi à persuader les crédules que la liberté individuelle dépendait de la liberté des marchés. Et ça marche!

Les problèmes sociaux ne méritent plus de solutions sociales puisque la responsabilité du malheur appartient à l'individu et à lui seul. S'il n'a pas su s'adapter, il ne doit s'en prendre qu'à lui-même, sauf...

... Sauf si on le convainc qu'il est victime de l'oppression de la puissance publique et de l'envahissement par les migrants, dont seule l'extrême droite pourrait l'extraire, tout en calmant ses peurs et en lui rendant l'apparence de sa dignité perdue.

*


mardi 13 juin 2023

Le pays est coupé en deux 1/3

 La puissance du phénomène néolibéral est tel qu'il a réussi à affaiblir durablement le politique en une quarantaine d'années.

Le capitalisme financier mondialisé a supplanté le capitalisme productif, en modifiant la sociologie de notre pays.

Les citoyens ne s'y retrouvent plus en termes d'égalité, car l’État n'a plus les moyens de jouer son rôle de régulateur.

Ce ne sont plus les politiques qui organisent la vie sociale et démocratique du pays mais des experts qui maintiennent l'ordre établi en mettant en œuvre des techniques gestionnaires apprises dans quelques grandes écoles conservatrices.

Macron n'est pas le premier, mais il en est l'archétype. Plus malin que beaucoup d'autres, il a su habiller son action de capitaliste financier d'un habit politique consensuel. Il a mêlé centre droit et centre gauche pour se faire élire, avant d'afficher sans retenue le libéralisme de son véritable camp.

Par les décisions d'austérité qui ont fait suite à la crise de 2008, une généralisation de la précarité des populations modestes et moyennes basses s'est répandue dans le pays comme dans toute l'Europe. La fracture existante entre les riches et les pauvres s'est fortement accentuée. Le pays est coupé en deux.

D'un côté, on retrouve au pouvoir une oligarchie de plus en plus puissante, entraînant dans son sillage les CSP+, éduquée ou héritière (ce sont souvent les mêmes).

De l'autre côté, les populations modestes et moyennes pauvres, victimes de la désindustrialisation, des robots et de l'intelligence artificielle.

En l'absence de syndicalisation et d'engagement politique, ces populations désespérées ou inquiètes ont donné lieu chez nous au mouvement des gilets jaunes.

Au centre de ce mécanisme, l’État a volontairement été rétréci et n'assure plus son rôle de protection.

lundi 12 juin 2023

La santé mentale des jeunes

 

La santé mentale des enfants et des adolescents se dégrade: anxiété, dépression, troubles alimentaires, suicides...

Le passage aux urgences pour troubles psychiques  a augmenté en cinq ans de 65%. 1,6 million de la jeune génération est concerné, mais la moitié seulement est prise en charge.

La France compte seulement 700 pédopsychiatres pour 15 000 psychiatres.

Tout cela permet à la Cour des comptes de conclure que "l'offre de soins psychiques est inadaptée aux besoins de la jeunesse."

Les raisons de ce mal-être sont nécessairement multifactorielles et ne peuvent être inventoriées dans un article d'une page: instabilité croissante liée aux désordres familiaux, au confinement récent et aux crises économiques et climatiques, en particulier.

J'évoquerai ici, l'association entre troubles de santé mentale et temps consacré aux écrans. 

Les chercheurs ne sont pas unanimes sur le sujet et certains estiment que s'il y a association, il n'y a pas nécessairement lien de causalité. J'en doute pour ma part et je pense qu'il est préférable de prendre un certain nombre de précautions, l'engagement de l'adulte étant préférable au laisser-faire.

Chez l'enfant, le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) conseille de proscrire les écrans avant 3 ans, de ne pas installer de téléviseur dans la chambre, de l'éteindre au moins une heure avant le coucher, d'adapter l'utilisation avec l'âge et d'organiser le plus possible une interaction avec l'adulte sur ce qui est regardé.

Le 3-6-9-12 du psychiatre Serge TISSERON me semble être une bonne base pour accompagner les enfants:

- 3: pas d'écran avant 3 ans,

- 6: pas de console avant 6 ans,

- 9: pas d'internet avant 9 ans ou le collège,

- 12: accès progressif à internet en lien avec les parents.

Chez l'adolescent, quelques règles de régulations mériteraient d'être mises en place en partenariat avec lui: sessions programmées à des moments bien déterminés de la journée (avant les repas par exemple), routines communes (pas d'écran pendant les repas), régulation journalière et éventuellement blocage du smartphone en cas de limite dépassée.

Les écrans ne sont que des outils et comme pour tout outil, bien s'en servir nécessite un apprentissage. Les échanges parents/ados sont ici essentiels.

Ils peuvent jouer un rôle positif, à l'âge où l'on souhaite s'émanciper: échanger avec ses amis et sa famille est assurément associé à une meilleure santé mentale.

L'impact des réseaux sociaux ( TikTok, Snapchat, Facebook, Instagram...) est peu analysé scientifiquement, car il y a peu de données directement fournies par les plateformes. Les études s'appuient essentiellement sur l'auto-déclaration, par définition beaucoup moins fiable.

Trois dangers majeurs, au-delà de l'usage intensif, peuvent impacter la santé mentale des ados:

- Le cyberharcèlement (Pap Ndiaye a demandé hier, que les 7000 principaux organisent cette semaine une heure de sensibilisation sur " le harcèlement et les réseaux sociaux", pour tous les collégiens).

- L'exposition inopinée ou volontaire aux contenus choquants.

- Le doomscrolling:

C'est le phénomène qui consiste à centrer le temps d'écran sur des mondes imaginaires à caractère négatif, souvent totalitaires, en très grande quantité. La privation de liberté et la soumission à des dirigeants tyranniques, des sujets tristes, n'est pas sans conséquences sur la santé mentale. Surtout chez des personnalités déjà fragiles ("doom"= effondrement et "scroll"= faire défiler.)

Je m'interroge d'ailleurs sur le lien qu'il pourrait y avoir, chez les jeunes comme chez les adultes, entre  le doomscrolling et la montée des partis et des régimes autoritaires.

J'attends avec impatience le résultat de travaux de chercheurs sur ces sujets.

vendredi 9 juin 2023

Des civilisations disparues

 

L'histoire est pleine de civilisations qui ont disparu à la suite de grandes périodes de sécheresse.

Au Xème siècle, une des plus grandes catastrophes sociales et démographiques a éliminé la riche civilisation maya en deux siècles.

Le système de culture utilisé pour compenser des sols arides, n'a pas résisté à la hausse des populations et à la modification du climat. Les paysans pratiquaient une méthode alternée de deux ans de culture pour huit ans de jachère.

Des pluies diluviennes et continues, probablement dues à une déforestation intense, ont noyé cette partie du Mexique pendant une centaine d'années, au moment où la démographie s'est emballée. L'alternance culture/jachère a été rapprochée en vain, en paupérisant encore un peu plus les sols.

Cette période fut suivie d'une période de canicules. Les taux d'humidité liés au remplacement de la forêt par le maïs pourraient en être la cause. Les cités mayas disparurent progressivement. Les conflits incessants et la militarisation des cités provoquèrent la fuite des habitants et le délabrement des somptueuses cités.

Des phénomènes comparables se produisirent à peu près à la même époque en Chine avec la civilisation Tang ou un peu plus tard chez les Vikings qui utilisèrent une agriculture inadaptée sur les sols fragiles du Groenland, avant de disparaître définitivement au XVème siècle.

C'est aussi à cette époque que la dynastie Yuan s'éteignit en Chine, comme celle des Khmers d'Angkor, après de très longues périodes de sécheresse.

Chez nous, le ministre Béchu de la transition écologique va créer une cellule ministérielle et organiser une consultation publique, pour préparer le pays à une hausse de 4°C.

Ça va barder! 

Plus fort que Clémenceau qui se contentait de "créer une commission pour enterrer une décision."

Dans le ciel, les Mayas, les Tangs, les Yuans, les Vikings et même René DUMONT doivent se désoler...


jeudi 8 juin 2023

"Contrairement à d'autres", l'humour du conseiller Poussin

 

Dans le bulletin communal de Fréjus de juin 2023, Julien Poussin, tête de liste LFI à la municipale de 2020, rend hommage à François Léotard. 

Ci-dessous, la capture d'écran d'un passage savoureux, au regard de la suite:

"Petite intervention préliminaire" de Poussin au conseil municipal de Fréjus du 16 février 2023:

Pour mémoire, le parti "Debout la France" est présidé par Nicolas Dupont-Aignan.


Titre de Var-matin du 19 octobre 2020, à propos de Richard Sert:
L'ancien premier adjoint de David Rachline nommé secrétaire départemental de Debout la France.


Le président de Debout le France a annoncé vendredi soir "faire campagne avec Marine Le Pen". Il explique avoir signé "un accord de gouvernement" avec la candidate Front national.

mercredi 7 juin 2023

Fonte des glaces: effet domino

 Un des problèmes majeurs liés au dérèglement climatique vient de la possibilité d'une amplification incontrôlable du système Terre, lié à l'accumulation des effets de chacune de ses composantes.

Le déséquilibre d'un écosystème provoque le déséquilibre d'un autre écosystème, puis d'un autre encore. Chaque point de bascule amplifie celui de son voisin, provoquant un basculement irréversible par effet domino.

La revue Nature Climate Change, il y a quinze joues, nous explique que la fonte des glaces de l'Antarctique arrive plus tôt que les chercheurs ne l'avaient prévue dans leurs modélisations.

Ils pensaient que la circulation des eaux profondes des océans devait ralentir de 40% autour de 2050, or elle a déjà ralenti de 30% entre 1990 et 2010.

Ce ralentissement beaucoup plus précoce inquiète.

Le phénomène est connu. Les courants océaniques transportent les nutriments, le dioxyde de carbone et l'oxygène.

Mais, si les courants ralentissent, l'absorption du CO2 diminue. En particulier celui que les activités humaines produisent depuis le début de l'ère industrielle.

Le carbone reste en plus grande quantité dans l'atmosphère, en accélérant le réchauffement. Le rôle régulateur des océans est perturbé.

On est bien dans l'amorce d'un effet domino.

mardi 6 juin 2023

Il faut connaître le PETM

 Parmi toutes les crises qui ont affecté la planète, il en est une qui mérite la plus grande attention.

On l'appelle Paleocene-Eocene thermal maximum (PETM) et date d'environ 55 millions d'années.

Son intérêt vient de sa ressemblance avec notre période actuelle: réchauffement rapide (quelques milliers d'années tout de même) et brutal de l'atmosphère et des océans.

L'homme n'y était évidemment pour rien, puisqu'en comptant large, il a seulement commencé à peupler la planète il y a moins de 3 millions d'années.

Malgré un climat à l'origine plutôt clément, la température est passée sur Terre de 23 à 32° et la mer s'est élevée d'une cinquantaine de mètres avec une température  de +7°. Le phénomène a duré environ 20 000 ans.

Ce réchauffement "rapide" fut provoqué par le CO2 en provenance d'éruptions volcaniques entraînant à son tour la libération de méthane.

Le méthane est stocké dans des poches très fragiles susceptibles de s'ouvrir en cas de modifications de pressions ou de réchauffement. Or le méthane est un gaz à effet de serre 4 fois plus puissant que le CO2.

Actuellement, le méthane est essentiellement stocké dans le permafrost (sol gelé) du Canada, de la Sibérie et sur le plateau continental des océans à moins de 1000 mètres de profondeur. Il l'est aussi dans l'estomac des vaches, mais c'est une autre histoire.

La libération du méthane du permafrost provoque un réchauffement rapide, qui libère d'autres poches de méthane, qui libèrent du méthane, qui... Vous l'avez compris, par effet domino, on assiste à un emballement qui reste la grande crainte de notre réchauffement actuel.

On peut constater, depuis quelques années, l'émergence de grosses bulles de méthane dans le permafrost de la Sibérie orientale, faisant apparaître des petits cratères de quelques mètres de diamètre à la surface des sols.

Il y a 55 millions d'années, les océans se sont acidifiés, provoquant la disparition de nombreuses espèces, comme nous commençons à l'observer aujourd'hui.

Les insectes se sont adaptés et ont modifié leurs modes de vie et les mammifères ont vu leur taille diminuer.

Ce qui doit nous interroger, c'est que ce réchauffement, tout en étant "brutal" à l'échelle géologique     (20 000 ans environ, je le rappelle), a été beaucoup plus lent que ne l'est notre réchauffement actuel, que l'on mesure en quelques centaines d'années seulement.

Extrait du débat de la dernière législative de Fréjus: 2'30''



lundi 5 juin 2023

Ce sont les bébés et l'éducation qui font les bonnes retraites

 

Pratiquer une retraite à 60, à 64 ou à 65 ans est un choix politique lié à la répartition de la richesse produite entre le capital et le travail.

Si on veut maintenir le statu quo actuel dans la répartition de cette richesse, il suffit d'allonger la durée de cotisation. C'est ce que fait le gouvernement actuel. On peut aussi, en complément, réparer les injustices liées aux pénibilités dans l'emploi et à l'espérance de vie. On est dans une logique de réparation.

Pour mieux préparer l'avenir, on peut aussi réfléchir différemment en partant du constat suivant. Les retraités les plus qualifiés, ont une espérance de vie plus élevée. Ils sont donc plus longtemps dans le grand âge et coûtent plus au budget commun, en raison de leurs dépenses de soins et d'accompagnement.

L'assurance-vieillesse effectue donc des transferts, de ceux qui meurent plus tôt vers ceux qui meurent plus tard.

Il y a donc injustice à l'intérieur d'une même génération.

Pour l'avenir, le meilleur moyen de viser à une forme d'équité chez les retraités, c'est d'assurer l'équité chez les enfants et les adolescents, en offrant une plus grande justice dans l'accès aux apprentissages et à la formation professionnelle.

L'avenir des retraites passe par les bébés.

Cela implique un accès aux crèches possible pour tous, y compris aux plus pauvres, permettant aux mères d'avoir un accès à l'emploi facilité et sans coupures.

Cela implique également que nos écoles de tous niveaux, la formation professionnelle et l'enseignement supérieur obtiennent de meilleurs budgets et de meilleurs résultats.

Les budgets de formation sont des choix politiques qui relèvent du temps long, intéressent peu les politiciens et sont peu connus des familles.

Nous devons:

- former des formateurs de formateurs en grande quantité, pour former les professeurs qui ne le sont pas assez depuis quinze ans.

- redonner leur place dans la société aux professeurs pour que les étudiants reviennent vers cette profession,

- alléger les effectifs de nos classes, de la maternelle au baccalauréat, qui sont les plus chargées d'Europe,

- créer des postes en formation professionnelle et dans l'enseignement supérieur (en 15 ans, le nombre des maîtres de conférences a été divisé par deux).

Ces mesures amélioreraient la vie active de chaque individu et lui assureraient une retraite digne, liées toutes les deux à une meilleure formation et à un meilleur salaire. 

La valeur moyenne du bénéfice pour la communauté est de l'ordre de 90 000 € pour un Master universitaire et de plus de 200 000 € pour une école d'ingénieurs.

A l'opposé, les 100 000 jeunes qui sortent de formation sans diplôme captent plus du tiers des financements publics pour les 16-25 ans, sans compter les drames humains.

Les retraites de l'avenir dépendront de ce que nous ferons de nos bébés et de la façon dont nous les accompagnerons jusqu'à l'âge adulte.

 Pour s'opposer à la nouvelle loi sur les retraites, les syndicats tous unis vous invitent à manifester mardi 6 juin 2023:

- à Draguignan à 10heures 30,

- à Saint-Raphaël devant la mairie à 18 heures.


vendredi 2 juin 2023

45, 61, 7 000 et 55 000

 

Les médias et les réseaux sociaux s'apparentent à une forme de "démocratie continue." Réelle ou pervertie, cette information permanente donne l'illusion à certains que l'on peut se passer maintenant de la démocratie représentative.

Il y a quelques années, l'opinion prenait le temps de se construire, parce que les rythmes de vie étaient plus lents, les partis à la fois plus stables et plus forts, l'information plus parcimonieuse et les conneries limitées aux piliers de comptoirs.

A l'heure de l'opinion instantanée, il devient de plus en plus difficile de préserver la démocratie.

Dans le même temps, nombreux sont ceux qui se réfugient sur eux-mêmes, sur leur famille, ou dans un entre-soi qui ignore l'autre avec aisance.

Des petits mondes artificiels se créent ainsi, protégés dans des cages de Faraday et de plus en plus éloignés du monde réel.

A la dernière municipale de Fréjus (61% d'abstentions), seul le Rassemblement national a été en mesure de constituer une liste sans grande difficulté.

C'est un phénomène à la fois sociologique et physique.

Sociologique, compte tenu d'un public favorable à l'extrême droite, par les métiers et par l'histoire.

Physique, en raison de l'attraction de la plus grosse masse sur les plus petites.

Pourtant, le RN ne pèse guère plus de 7 000 voix dans une ville de 55 000 habitants.

Trouver 45 volontaires pour constituer une liste, était devenu l'objectif.

C'était la fête des fous!

Les convictions s'envolaient.

Les sans-idées piochaient dans celles des autres.

On promettait de racheter des maisons inondées.

Des gens de droite se disaient de gauche.

Des gens de gauche cachaient des gens de droite et d'extrême droite.

Lors de mon retrait, on me demanda de "prêter des femmes pour compléter une liste" (sic). Ah! la parité, le féminisme et le reste...

Une candidate de gauche est passée à l'extrême droite.

Des écologistes sont passés à droite.

Le député, la cheffe LR et les chefs EELV m'ont proposé des postes: "Trois mille balles par mois pendant 6 ans ça se refuse pas," m'a dit l'un d'eux!

Des gens qui se haïssaient depuis des années ont fusionné leurs listes pour pouvoir se présenter, avant de se séparer très vite, à l'épreuve de leurs  consciences.

J'entends les mauvaises langues crier qu'ils n'en ont pas. Allons donc, il faut faire semblant d'y croire pour que la société tienne debout.

Des affamés, qu'on retrouve à chaque élection, ont donné 20€ à un parti pas trop regardant pour jouer les hommes-sandwich et tenter de mettre du beurre dans les épinards.

J'oubliais ceux qui refusèrent de s'engager de peur de laisser une empreinte définitive pouvant les marquer pour le prochain coup.

Quatre ans après, je n'arrive toujours pas à imaginer que dans cette ville, il ne puisse y avoir 45 personnes sensibles à l'écologie, cohérentes, faisant le choix d'un engagement pour le bien commun et préférant la démocratie à la politique magique qui attire les foules.

jeudi 1 juin 2023

Il y a de moins en moins d'oiseaux

 

J'habite depuis 27 ans à proximité d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), c'est à dire un milieu naturel où le vivant est en principe protégé. Pourtant, les écureuils ont disparu, il y a de moins en moins d'amphibiens et j'entends de moins en moins le chant des oiseaux.

Juste une impression, pas une observation scientifique.

Des scientifiques, eux, se sont penchés sur l'évolution de la vie des oiseaux.

Des chercheurs du CNRS, de l'université de Montpellier, du Muséum national d'histoire naturelle et de nombreux pays ont quantifié l'impact des activités humaines sur les oiseaux, à l'échelle de l'Europe (publication dans PNAS du 15 mai dernier).

Il ne s'agit pas d'un sondage, mais d'une étude de très grande ampleur conduite sur 37 ans: 20 000 sites, 27 pays, 170 espèces d'oiseaux observées.

Sur cette période, le quart des oiseaux a disparu en raison du dérèglement climatique (chaud et froid), de l'urbanisation, de la mortalité de certaines essences en forêt et des pratiques agricoles. C'est cette dernière pression qui est la plus dévastatrice: le déclin des espèces d'oiseaux de milieux agricoles est de 57%.

L'agriculture intensive et ses intrants en sont responsables. Les intrants sont tous les produits qui sont mis dans le sol pour augmenter les rendements.

Le déclin des oiseaux en milieux forestiers est de 18% et celui des villes se monte à 28%.

Les oiseaux sont au centre de l'équilibre des écosystèmes, par leurs rôles prédateurs et régulateurs d'autres espèces et par la dissémination des graines.

Toutes les espèces sont touchées. Cela prouve que nous sommes face à une crise profonde qui met en péril tous les autres écosystèmes.

Il est urgent de revoir les modalités de production de notre agriculture tout en assurant quantitativement et sainement la nourriture de la population.

Vous trouverez à l'adresse ci-dessous, un exemple de la façon dont nos responsables locaux traitent les oiseaux, tout en nous assommant avec un greenwashing permanent frôlant parfois la débilité, dans leurs bulletins communaux et dans la presse locale.

https://forumjulii.blogspot.com/2019/12/enquete-publique-1-750-000-tonnes.html