Aujourd'hui, investir dans la croissance verte est plutôt moins rentable que de le faire dans les énergies fossiles.
Si l'on veut réorienter les investissements dans la bonne direction, il faut arrêter le développement du pétrole, du charbon et du gaz, intégrer à toutes nos activités le coût du risque climatique et réorienter la fiscalité des acteurs économiques.
Arrêter le développement du pétrole, du charbon et du gaz
On laisse les énergies fossiles dans le sol. Ces réserves représentent des sommes d'argent considérables qui apparaissent dans le bilan des états et des compagnies qui en sont propriétaires. Ces actifs bloqués correspondent à plus de 100% du PIB mondial. Décider maintenant que ces milliards de tonnes de carbone resteraient pour l'essentiel sous terre, réorienteraient automatiquement les investissements vers d'autres secteurs de l'économie.
De grands producteurs pétrogaziers sont d'ores et déjà traînés dans les tribunaux par leurs actionnaires, qui les accusent d'avoir caché depuis un demi-siècle les effets connus de leurs activités sur le climat.
Intégrer à toutes nos activités le coût du risque climatique
La situation de la Norvège, grand producteur de pétrole, mérite d'être observée.
Son fonds de pension public, gérant les retraites, investit les
revenus pétroliers dans une dizaine de milliers d'entreprises. Il
tient compte, comme toujours, des risques financiers de ces
entreprises, mais pas seulement. Il intègre dans sa gestion la
stratégie climatique des sociétés choisies, leurs émissions de gaz
à effet de serre et le rapport entre les émissions carbone et le
chiffre d'affaires. Et ça marche!
En France, la loi de transition énergétique de 2015 impose aux investisseurs institutionnels d'inclure dans leurs rapports annuels les expositions aux risques climatiques. C'était un petit début.
Puis la loi "Energie-Climat" de 2019 a inscrit
l'objectif de neutralité carbone en 2050 dans la loi.
Puis la loi "Climat et Résilience" de 2021, issue de la Convention citoyenne, doit accélérer la transition écologique.
Je rappelle qu'à l'initiative de l'Union européenne, la France s'est fixé l'objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2050 et de réduire ses émissions nettes d'au moins 55 % en 2030. Avec notre train de sénateur, on ne sera pas au rendez-vous.
Pendant ce temps, notre ministre Béchu crée une mission chargée d’élaborer un état des lieux
et des recommandations sur l’évolution du système assurantiel français,
face aux enjeux posés par le dérèglement climatique. Aujourd'hui, les assureurs s'affolent et veulent préserver leurs bénéfices. Le
régime d'indemnisation des catastrophe naturelles par les assurances est
actuellement revu entièrement pour une application au 1er janvier
prochain.
L'indemnisation, par exemple, du retrait-gonflement des argiles sera moins favorable aux habitants. Elle sera réservée aux seuls "dommages susceptibles d’affecter la solidité du bâti ou d’entraver l’usage normal du bâtiment." L'esthétique ne sera plus prise en compte.
Puis la première ministre met en place un plan d'action, tout en craignant d'augmenter la dette.
Et finalement, le
Conseil d'Etat, sentant bien que tout cela piétine, vient de demander au gouvernement de prendre de nouvelles mesures d'ici
le 30 juin 2024 et de fournir un bilan
d'étape, en décembre prochain.
Réorienter la fiscalité des acteurs économiques
Il faut impérativement cesser de subventionner les énergies
fossiles (3,5 milliards d'euros par an), taxer progressivement les
émissions de CO2 en évitant les exemptions, baisser les taxes sur
le travail au fur et à mesure de l'augmentation de celles
concernant le CO2 et l'énergie.
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