Pratiquer une retraite à 60, à 64 ou à 65 ans est un choix politique lié à la répartition de la richesse produite entre le capital et le travail.
Si on veut maintenir le statu quo actuel dans la répartition de cette
richesse, il suffit d'allonger la durée de
cotisation. C'est ce que fait le gouvernement actuel. On peut aussi, en complément, réparer les injustices liées
aux pénibilités dans l'emploi et à l'espérance de vie. On est dans une logique de réparation.
Pour mieux préparer l'avenir, on peut aussi réfléchir différemment en partant du constat suivant. Les retraités les plus qualifiés, ont une espérance de vie plus élevée. Ils sont donc plus longtemps dans le grand âge et coûtent plus au budget commun, en raison de leurs dépenses de soins et d'accompagnement.
L'assurance-vieillesse effectue donc des transferts, de ceux qui meurent plus tôt vers ceux qui meurent plus tard.
Il y a donc injustice à l'intérieur d'une même génération.
Pour l'avenir, le meilleur moyen de viser à une forme d'équité chez les retraités, c'est d'assurer l'équité chez les enfants et les adolescents, en offrant une plus grande justice dans l'accès aux apprentissages et à la formation professionnelle.
L'avenir des retraites passe par les bébés.
Cela implique un accès aux crèches possible pour tous, y compris aux plus pauvres, permettant aux mères d'avoir un accès à l'emploi facilité et sans coupures.
Cela implique également que nos écoles de tous niveaux, la formation professionnelle et l'enseignement supérieur obtiennent de meilleurs budgets et de meilleurs résultats.
Les budgets de formation sont des choix politiques qui relèvent du temps long, intéressent peu les politiciens et sont peu connus des familles.
Nous devons:
- former des formateurs de formateurs en grande quantité, pour former les professeurs qui ne le sont pas assez depuis quinze ans.
- redonner leur place dans la société aux professeurs pour que les étudiants reviennent vers cette profession,
- alléger les effectifs de nos classes, de la maternelle au baccalauréat, qui sont les plus chargées d'Europe,
- créer des postes en formation professionnelle et dans l'enseignement supérieur (en 15 ans, le nombre des maîtres de conférences a été divisé par deux).
Ces mesures amélioreraient la vie active de chaque individu et lui assureraient une retraite digne, liées toutes les deux à une meilleure formation et à un meilleur salaire.
La valeur moyenne du bénéfice pour la communauté est de l'ordre de 90 000 € pour un Master universitaire et de plus de 200 000 € pour une école d'ingénieurs.
A l'opposé, les 100 000 jeunes qui sortent de formation sans diplôme captent plus du tiers des financements publics pour les 16-25 ans, sans compter les drames humains.
Les retraites de l'avenir dépendront de ce que nous ferons de nos bébés et de la façon dont nous les accompagnerons jusqu'à l'âge adulte.
Pour s'opposer à la nouvelle loi sur les retraites, les syndicats tous unis vous invitent à manifester mardi 6 juin 2023:
- à Draguignan à 10heures 30,
- à Saint-Raphaël devant la mairie à 18 heures.
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