lundi 26 juin 2023

L'État, les cabinets de conseils et leurs consultants:1/5 la dépossession

 

Pour gouverner démocratiquement le pays, il est essentiel que les politiques aient de bonnes idées et qu'ils disposent de fonctionnaires très qualifiés pour mettre en œuvre les choix voulus par les citoyens.

Depuis quelques années, quand ils sont en manque d'idées, certains partis politiques font appel à des cadres supérieurs issus de sociétés privées, pour... leur en donner.

Depuis quelques décennies, des hauts-fonctionnaires sont progressivement remplacés par ces cadres privés, pour piloter les ministères.

Ces cadres peuvent éventuellement travailler bénévolement dans un premier temps. Puis des marchés peuvent être conclus avec les sociétés dont ils sont issus, dans un second temps.

Les sociétés les plus connues et les plus puissantes sont peu nombreuses dans le monde. Une est française (Capgemini), quelques-unes sont européennes (Roland Berger, PMG, ou Deloitte) mais la plupart sont américaines (PWC, McKinsey, BCG...).

Les sociétés étrangères disposent toutes d'antennes  en France. Leurs effectifs se comptent en dizaines, voire en centaines de milliers de collaborateurs sur l'ensemble de la planète.

Les ministères, Matignon et la présidence leur confient des missions variées allant de quelques semaines à plusieurs années. Ces missions étaient jadis réalisées en interne, puis elles ont été progressivement confiées à ces opérateurs privés. Ils sont devenus si puissants, au fil du temps, qu'ils en viennent aujourd'hui, progressivement, à refondre entièrement les services publics du pays.

Ces sociétés sont communément appelées "Cabinets de conseils" et leurs intervenants "consultants." Le coût de leurs interventions a triplé en 15 ans et est évalué à près de 3 milliards d'euros chaque année. Les sommes en jeu sont considérables et représentent à peine moins que le budget du ministère de la culture ou que celui de l'agriculture!


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