mardi 27 juin 2023

L'Etat, les cabinets de conseil et leurs consultants: 2/5 le poids de l'idéologie

 Le poids de l'idéologie est considérable et la vision libérale du monde politique étouffe la haute fonction publique.

En 2006, la loi organique relative aux finances publiques (LOLF) a imposé des contraintes budgétaires fortes, avec une diminution du nombre de fonctionnaires.

Réduire les effectifs sans réduire les missions a imposé de recourir aux cabinets de conseil, puisqu'il était interdit de recruter en interne et que le travail était toujours là.

Dans la durée, le recours aux cabinets de conseil entraîne une perte de savoir-faire de la puissance publique, qui commence à être en difficulté pour réaliser de manière autonome ses missions.

En effet, les activités de sous-traitance confine de plus en plus souvent la puissance publique dans des activités de supervision, en la dépossédant de la conception et des connaissances fines des métiers.

Les cabinets de conseil se partagent maintenant 40% de l'ensemble des prestations intellectuelles de l’État.

Or le profil des intervenants est souvent identique à celui des décideurs publics. 

On retrouve les mêmes grandes écoles et les mêmes concours de la fonction publique de ceux qui l'ont quittée pour gagner plus: Polytechnique, HEC, Centrale, ENA ou les écoles supérieures de la fonction publique.

Taper sur l'administration est un sport national. Un de nos élus locaux, qui aurait aimé en faire partie, s'y emploie sur notre territoire. Il en a fait un livre, même si une grande part de ses revenus proviennent de l'argent des contribuables.

Seul un État fort peut être capable de piloter à moindre coût ses missions régaliennes sur tout le territoire. Le nombre de hauts fonctionnaires a baissé, mais l’État a délégué en 30 ans le quart de son budget à des sociétés privées, alors que le déficit public ne cesse d'augmenter et que les français sont insatisfaits des services rendus.

La ré-internalisation progressive des fonctions stratégiques sous-traitées est devenue impérative.

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