Le poids de l'idéologie est considérable et la vision libérale du monde
politique étouffe la haute fonction publique.
En 2006, la loi organique relative aux finances publiques (LOLF) a
imposé des contraintes budgétaires fortes, avec une diminution du nombre
de fonctionnaires.
Réduire les effectifs sans réduire les missions a imposé de recourir aux
cabinets de conseil, puisqu'il était interdit de recruter en interne et
que le travail était toujours là.
Dans la durée, le recours aux cabinets de conseil entraîne une perte de
savoir-faire de la puissance publique, qui commence à être en difficulté
pour réaliser de manière autonome ses missions.
En effet, les activités de sous-traitance confine de plus en plus
souvent la puissance publique dans des activités de supervision, en la
dépossédant de la conception et des connaissances fines des métiers.
Les cabinets de conseil se partagent maintenant 40% de l'ensemble des
prestations intellectuelles de l’État.
Or le profil des intervenants est souvent identique à celui des
décideurs publics.
On retrouve les mêmes grandes écoles et les mêmes
concours de la fonction publique de ceux qui l'ont quittée pour gagner
plus: Polytechnique, HEC, Centrale, ENA ou les écoles supérieures de la
fonction publique.
Taper sur l'administration est un sport national. Un de nos élus
locaux, qui aurait aimé en faire partie, s'y emploie sur notre
territoire. Il en a fait un livre, même si une grande part de ses revenus proviennent de l'argent des contribuables.
Seul un État fort peut être capable de piloter à moindre coût ses
missions régaliennes sur tout le territoire. Le nombre de hauts
fonctionnaires a baissé, mais l’État a délégué en 30 ans le quart de son
budget à des sociétés privées, alors que le déficit public ne cesse
d'augmenter et que les français sont insatisfaits des services rendus.
La ré-internalisation progressive des fonctions stratégiques
sous-traitées est devenue impérative.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire