vendredi 30 avril 2021

Les Français et leur fin de vie

 

Le député Olivier Falorni (Parti Radical de Gauche) a présenté il y a trois semaines une proposition de loi pour instituer le "droit à une fin de vie libre et choisie." Cette proposition a été bloquée à l'assemblée par cinq députés Les Républicains (LR) qui ont déposé pour cela plus de 2000 amendements.

Dans la foulée, l'IFOP a publié un sondage* indiquant que "93% des Français considèrent que la loi française devrait autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie de des personnes atteintes de maladies insupportables et incurables si elles le demandent. Les partisans de tous les partis politiques y sont favorables à au moins 90%."

 Cette étude montre aussi que les Français sont "majoritairement pour l’autorisation du suicide assisté pour des personnes souffrant de maladies insupportables et incurables. 89% approuvent cette idée, et seulement 4% pas du tout."

 Ces questions sont prioritaires pour les Français. Preuve de l’importance du sujet, "1 Français sur 2 annonce être prêt à renoncer à voter en faveur d’un candidat proche de sa sensibilité politique mais qui, sur les questions liées à la fin de vie, se déclarerait opposé à la légalisation de l’euthanasie."


* échantillon représentatif de 1013 majeurs, par la méthode des quotas réalisée les 6 et 7 avril

jeudi 29 avril 2021

Pollution et démocratie

 

La pollution de l'air se voit peu, voire pas du tout, et pourtant elle impacte très fortement le quotidien des enfants, des personnes âgées et de tous les cardiaques et asthmatiques.

Je rappelle* que Fréjus fait partie des dix villes où le coût de la pollution de l'air a été déclaré le plus élevé dans une étude récente (990€/an/habitant).

En France, le nombre de décès liés à la pollution de l'air est d'environ 100 000, soit autant que ceux de la Covid-19.

Dans notre secteur, des établissements fonctionnent ou vont fonctionner en polluant l'air, parfois malgré des procès gagnés.

Pourquoi?

Il y a au moins deux raisons.

Parce que la puissance publique est mal contrôlée par la population.

Jusqu'à présent, le contrôle était faible.

Les projets à risques étaient précédés d'une enquête publique qui permettait à tous les citoyens d'exprimer leur point de vue, après consultation d'un dossier conséquent. Ce travail était conduit par un commissaire enquêteur, nommé par le tribunal administratif et défrayé à raison de 48€ de l'heure, payés par le maître d'ouvrage.

Nationalement, l'avis des commissaires était favorable dans environ 96% des cas. La puissance publique était intégrée comme légitime et il fallait éviter de remettre en cause l'ordre établi. Pour les projets polluants de notre secteur, les avis ont toujours été favorables. Dans tous les cas, c'est le préfet qui décidait. Mais enfin, le public avait un interlocuteur physique en face de lui.

Depuis quelques mois,le contrôle est encore plus faible.

La loi a changé (loi Asap, d'Accélération et de simplification de l'action publique).

Au nom de la simplification des procédures en matière environnementale, il n'y a plus d'enquêtes publiques systématiques pour certains projets. Une simple consultation en ligne suffit, selon le bon vouloir des préfets, dont le pouvoir est ainsi renforcé.

Les voix citoyennes étaient mal entendues. Elles le seront encore moins.

L'Autorité environnementale reproche à la loi de « réduire significativement le champ de la participation du public, sans apporter de garantie nouvelle sur la façon dont les avis du public seront pris en compte suite aux consultations électroniques ».

Parce que les normes retenues ne garantissent pas l'innocuité.

Hier comme aujourd'hui, ces normes sont juste là pour limiter l'inacceptable de grande ampleur, à effet immédiat.

Elles ne tiennent pas compte des conséquences sur la santé des produits sans effets de seuil ni des mélanges de ces produits.

En cas d'atteintes à la santé pour les populations de proximité, il faudra des expertises et des procès longs et coûteux, avec des résultats incertains.

Merci à ceux qui se battent réellement sur le terrain!

Quant aux quelques associations et aux nombreux élus locaux complices qui laissent faire...

Quant à notre député qui a voté la loi...

Quant aux industriels qui ont les mains plus libres...

Quant aux habitants qui habitent sur place...

*Var-matin du 20 novembre 2020 et ce blog des 12 et 17 février 2021

mercredi 28 avril 2021

Trop peu d'économistes se soucient du climat

 La lutte contre le dérèglement climatique devrait être au centre de toutes les réflexions et de toutes les actions politiques.

Les conséquences économiques qui résultent du réchauffement et des extinctions de la vie sont considérables.

Or le monde de l'économie ne semble pas prendre au sérieux ces problèmes urgents.

Sur 77 000 articles publiés en économie, 57 seulement concernaient le changement climatique, soit 0,074%.

La recherche se détourne du sujet.

Certains de ses plus éminents représentants vont même jusqu'à proposer une croissance conduisant à un réchauffement de 3,5° à la fin du siècle, en contradiction avec le 1,5° prévu par l'accord de Paris.

Ces modèles, servent d'alibis aux politiques inconscients ou peu ambitieux, pour ne pas trop s'engager dans des réformes structurelles incontournables.

mardi 27 avril 2021

Quand le naturel revient au galop!

 

Une vingtaine de généraux à la retraite a fêté le soixantième anniversaire du putsch d'Alger contre de Gaulle, en adressant une lettre au Président de la République, au gouvernement et aux parlementaires. Un millier de retraités de l'armée est également signataire.

Que des pépés nostalgiques s'énervent en brandissant leurs déambulateurs serait presque comique.

Ce qui l'est moins, c'est:

- qu'ils incitent leurs "camarades d'active" à passer à l'action "dans une mission périlleuse de protection de (leurs) valeurs civilisationnelles."

- que Marine Le Pen embraye aussitôt et invite à "se lever pour le redressement et... le salut du pays" en précisant: "je souscris à vos analyses et partage votre affliction."

L'an dernier, elle déclarait: "le message comme l'héritage du général de Gaulle doivent nous inspirer." C'est une" manière de dire que nous n'avons rien à voir ni avec Vichy, ni avec l'OAS", commentait alors Nicolas Lebourg, professeur à Sciences-Po.

Ceux qui croient que la fille ne patauge plus dans les  chemins nauséeux du père avec sa combine de "dédiabolisation", devraient revoir leur jugement.


lundi 26 avril 2021

Il faut vacciner les pauvres

 

L'Afrique représente 17% de la population mondiale et 2 % des vaccins anti-Covid administrés.

Le Ghana, par exemple, n'a reçu que quelques centaines de milliers de doses pour 30 millions d'habitants.

Les économistes affirment, avec un total cynisme, qu'il est de l'intérêt des nations riches de veiller à ce que les pauvres soient vaccinés.

En effet, cela permettrait de "générer des retombées économiques 166 fois supérieures à l'investissement", déclare un directeur du Fonds Monétaire International (FMI).

Accessoirement, peut-être qu'en agissant ainsi, on ferait preuve d'humanité...

 Et peut-être même que ça protégerait les riches de la pandémie!

Et si les pays riches considéraient que les laboratoires ont gagné assez d'argent à ce jour et obligeaient les labos à lever les droits de propriété intellectuelle sur les vaccins?

Tous produiraient plus vite, y compris chez nous, car des usines inemployées pourraient être activées.  Et de nombreux pays émergents, comme l'Inde ou l'Afrique du Sud,  pourraient produire eux-mêmes les sérums.

Ce serait plus efficace que les dons avec lesquels nous saupoudrons de bonne conscience ceux qui meurent en masse, en cultivant nos futurs variants.

dimanche 25 avril 2021

Il y a 50 ans

Il y a une cinquantaine d'années, j'étais instituteur dans les Yvelines.

Pour expliquer à mes élèves le temps nécessaire à
l'évolution de la vie sur terre, nous déroulions une pelote de ficelle.

Jésus-Christ, référence du temps historique, c'était 2 cm.

L'homme de Néandertal, c'était 1 mètre.

Les dinosaures, c'était 1 km, la cour ne suffisait déjà plus.

La sortie de l'eau des vertébrés, c'était 3 km, la distance pour aller à
la piscine.

Le début de la vie, c'était 30 km.

La naissance de la terre, c'était 45 km, la distance nécessaire pour rejoindre la
capitale.


50 ans, c'est le temps nécessaire pour faire disparaître 70% de la vie sur
terre. Sur ma pelote de ficelle, c'est un demi-millimètre.

Avant, les espèces animales et végétales avaient 10 000 ans (10 cm de ficelle) pour s'adapter
aux variations climatiques de façon naturelle.

Aujourd'hui, elles ont un demi-siècle pour y parvenir. 

Et elles n'y parviennent pas!

samedi 24 avril 2021

Extraordinairement déraisonnable!

 

Lors de sa conférence de presse, Castex a fait le point sur l'état de la pandémie dans les différents pays européens.

Il a juste "oublié" de situer la France sur le graphique.

Mais on le comprend, puisque nous sommes les plus mauvais.


Alternate text


 Depuis le 17 mars, rapporté à la population, nous sommes le pays qui a enregistré le plus de cas positifs.

Et on nous promet un déconfinement!

Catherine Hill, épidémiologiste à l'Institut Gustave-Roussy, regrette qu'on ait décidé de vivre avec le virus plutôt que d'adopter la stratégie Zéro Covid.

"Une stratégie de tests systématiques permettrait de trouver ceux qui sont positifs et qui ne le savent pas, car ils n'ont pas de symptômes.

On laisse circuler le virus: il y a en moyenne 300 morts par jour et presque 2 000 personnes qui arrivent tous les jours à l’hôpital... Et tout le monde s’en fiche."

Aujourd'hui, 18% seulement de la population a reçu une dose. Les 82% restant sont donc prêts à accueillir le virus qui circule avec facilité. "Une immunité bien supérieure aux deux tiers prévus, sera nécessaire pour éviter les variants plus contagieux."

Conclusion de la scientifique: "Le déconfinement prévu est extraordinairement déraisonnable."


vendredi 23 avril 2021

Il n'y a pas de plan B!

 

Le projet de loi Climat et résilience est en débat au parlement.

Avec le jeu des navettes entre les deux assemblées, il aboutira... pendant les vacances d'été. Les insouciants, épuisés par les confinements, profiteront de l'extérieur et regarderont ailleurs.

Même si ce projet a triplé le nombre des articles qui le composent (218 au lieu de 69), il feint d'ignorer les conseils des scientifiques et reste très en deçà des besoins exprimés par la Convention Citoyenne.

Tout se passe comme si les orientations étaient comprises, mais qu'on ne les développait qu'en surface. Le "en même temps" a ses limites.

Ban Ki-moon, ancien secrétaire général des Nations unies, déclarait pourtant en 2015: "il n'y a pas de plan B, parce qu'il n'y a pas de planète B."

Tous ceux qui décident les demi-mesures ci-dessous n'activent pas le plan A. 

Ces exemples en témoignent:

- Il n'y aura pas de crime d'écocide*, tout au plus un simple délit d'écocide. Les industriels voyous peuvent dormir tranquille. Les enfants, les asthmatiques et les cardiaques un peu moins.

- Pour limiter l'artificialisation des sols, on ne construira plus de centres commerciaux. Mais on déroge aussitôt, en autorisant les surfaces inférieures à 10 000 m2, qui correspondent à 80% des demandes. De plus, les entrepôts de l'e-commerce ne seront pas concernés par la loi.

- Les engrais azotés, à l'origine des plus puissants gaz à effet de serre, ne seront pas taxés. On l'envisagera éventuellement plus tard.

- L'interdiction des lignes aériennes intérieures, pour les trajets réalisables en train en moins de 2H30, marque les esprits. Mais elle sera de peu d'effets sur le climat, car elle ne concernera que... cinq lignes, avec des dérogations pour les correspondances.

Les engagements de baisse des gaz à effet de serre de 40% en 2030 (par rapport à 1990) ne peuvent être tenus.

L'engagement européen qui vient de passer à 55% de réduction, toujours en 2030, devient une utopie.

Je rappelle que ces mesures sont prises pour tenter de respecter les accords de Paris de 2015. Ils prévoyaient de limiter la hausse des températures à 1,5° en 2100, par rapport à l'ère pré-industrielle.

Tous les scientifiques sont unanimes pour dire qu'en raison de l'inertie, ce ne sera pas possible et qu'il ne reste qu'une dizaine d'années pour rester en dessous des 2°.

Après...

* destruction délibérée d'un milieu de vie.

jeudi 22 avril 2021

Journée de la terre

 Lors de la COP26 de Glasgow en décembre prochain, la planète constatera qu'environ 33 milliards de tonnes d'équivalent CO2 auront été rejetées dans l'atmosphère cette année.

Ce sera une des deux années les plus défavorables de tous les temps pour l'équilibre climatique.

Mais dans le même temps, la production d'électricité renouvelable n'a jamais été aussi élevée: 30% de la production d'électricité mondiale.

Dans les deux cas, le rôle de la Chine est prédominant: négatif à cause des centrales à charbon, mais positif pour l'éolien et le solaire.

Au niveau mondial, ces deux énergies ne représentent qu'un tiers de la production d'électricité renouvelable, loin derrière la biomasse et l'énergie des barrages.

La solution passe par la fermeture des vieilles centrales à charbon et la limitation des nouvelles centrales qui se développent dans les pays émergents, faute de mieux.

Le développement de l'hydrogène et de l'utilisation des véhicules électriques deviennent également incontournables.

La tâche est immense.


Que diront de tout cela Biden, Xi Jinping, Poutine et Macron lors de leurs rencontres, aujourd'hui et demain?

Quels petits gestes faisons-nous, chacun au quotidien, pour éviter le pire?

mercredi 21 avril 2021

L'histoire de Restif de la Bretonne

 

L'histoire de Restif de la Bretonne (pour bien comprendre, il faut lire l'article d'hier).

L'affaire se passe pendant la Révolution de 1789, où les mouvements de foule étaient fréquents.

Un condamné à mort montait sur l'échafaud en tenant, serré dans ses bras, son petit chien.

Avant de se faire couper en deux, il s'adressa à la foule en proposant l'animal à qui le voulait bien.

"Il est affectueux, il est gentil. Je le donne."

La foule hurle, l'injurie, trépigne. Elle est venu pour le spectacle, pas pour être précurseur de la SPA.

Le couperet tombe sur la tête. La tête tombe dans le panier. Et le petit chien vient lécher le sang de son maître, en gémissant.

Agacés, les gardes cherchent à le faire fuir et finissent par le zigouiller à coups de baïonnettes.

Et aussitôt, la foule se déchaîne, hurle, crie contre les gardes: "Bande d'assassins. Vous n'avez pas honte! Il ne vous avait rien fait ce petit chien..."


Vous remarquerez en passant, que c'est une histoire favorable aux animaux. J'espère que ceux qui consacrent leur temps à la défense des animaux, apprécieront.

C'est aussi une histoire sur la sécurité. J'espère que ceux qui aiment l'ordre apprécieront.

C'est aussi une histoire sur la peine de mort. J'espère que les 55% de Français qui sont favorables à son rétablissement, apprécieront (sondage Ipsos/Sopra Streria du 14 septembre dernier).

C'est aussi une histoire sur la psychologie des foules. J'espère que les âmes savantes apprécieront.

Enfin et surtout, c'est une histoire sur la bêtise. J'espère que...

Non, pour ça, je n'espère rien.

mardi 20 avril 2021

Les lecteurs de ce blog

 

Chers lecteurs, je ne sais pas qui vous êtes!

Quant à moi, après une campagne électorale et 169 articles, je pense que vous pouvez commencer à me situer.

Le compteur du blog m'indique le nombre de visites quotidiennes: entre 12 pour le plus mauvais jour et 104 pour le meilleur, avec une moyenne voisine de 25.

Quelques lecteurs s'adressent à "frejusencouleurs@laposte.net", pour des encouragements, des critiques, des demandes d'aide...

Je réponds seulement à ceux qui n'écrivent pas sous anonymat.

Sauf aujourd'hui, où je fais une réponse collective aux anonymes mécontents (Toto83, Lili, Crrr!...) qui trouvent: "Qu'on se marre pas assez". Que c'est parfois trop long: "faut t'inscrire sur Twitter". Que le blog n'est "pas toujours compréhensible" (je ferai un effort)...

Mais d'abord, sortez de votre anonymat. Si vous voulez des explications, un dialogue et un partage.

Je prends tout, mais j'ai du mal avec l'anonymat.

Pour conclure, je vais vous raconter une histoire de Restif de la Bretonne, justement, à propos de la réaction versatile d'une foule d'anonymes.

Restif de la Bretonne était une sorte d'écrivain-paysan du XVIIIème, qui racontait sa vie et nous apprend, encore aujourd'hui, beaucoup de son époque et de l'espèce humaine. Comme il n'a pas fait que des choses bien dans sa vie, l'histoire l'a oublié.

Oups! Je me rends compte que je suis trop long.

L'histoire, ce sera pour demain...

 

lundi 19 avril 2021

Rassemblement National: son image et ses filiales

 

Selon une récente enquête d'Ifop-Fiducial*, 58% des électeurs jugent que le Rassemblement National (RN) est un parti dangereux pour la démocratie.

Ils sont seulement 16% à estimer que Marine Le Pen est compétente. Manifestement son débat raté avec Emmanuel Macron a plombé son image pour longtemps.

Dans le même temps, sauf à Fréjus et Perpignan, le RN n'a gagné aucune ville d'importance aux dernières municipales.

La PME du lepénisme récolte des voix mais manque de partis amis pour l'épauler, la mettre au centre d'une nébuleuse et renflouer ses caisses.

L'alliance Rachline/Masquelier reste une exception en France. Une sorte d'expérimentation, surveillée de près par la Marine.

Alors, pour tenter de crédibiliser sa candidature et de trouver à droite les appuis qui lui manquent, le parti essaie de monter des filiales pour la présidentielle.

Le père avait déjà tenté le coup, en vain. La fille avait essayé avec "Debout la France" en 2017. Le père de Marion Maréchal a monté "l'Alliance française" en 2019, en pensant certainement à sa fille Marion.

Aujourd'hui, Marine Le Pen remet ça et vient donc de participer au lancement d'un nouveau parti, pour tenter de ratisser "la droite gaulliste de coeur", qui s'appelle cette fois "l'Avenir français". J'en connais un qui doit se retourner dans sa tombe du côté de Colombey. Mais plus c'est gros, plus ça peut passer!

L'avenir est entre de bonnes mains...

* Enquête réalisée du 18 au 23 mars 2021 auprès d’un échantillon de 1 045 personnes ayant déjà voté pour le Rassemblement national, extrait d’un échantillon de 3 034 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas, questionnaire auto-administré en ligne).)

dimanche 18 avril 2021

La famille LE PEN

 

Le Rassemblement National (RN) est le parti endogamique français qui doit compter le plus d'élus rémunérés dans une famille proche.

C'est une sorte de PME familiale, dont les membres ont subsisté ou subsistent grâce à l'argent de multiples mandats électifs:

- Jean-Marie, le père et grand-père, riche de multiples mandats de député, député européen et conseiller régional,

- Marie-Caroline première fille, ancienne conseillère régionale, épouse de Philippe Olivier député européen, tous deux parents de Nolwenn compagne de Jordan Bardella, lui-même député européen (et vice-président du RN),

- Yann la deuxième fille Le Pen, ancienne députée et conseillère régionale, dont l'époux Samuel Maréchal est un ancien conseiller régional et la fille Marion Maréchal ancienne conseillère régionale et députée, compagne de Vincenzo Sofo, député européen,

- Marine la troisième fille, conseillère régionale et députée, dont l'ancien compagnon Lorrain de Saint-Affrique était conseiller régional et dont un autre ancien compagnon Louis Aliot, ex-conseiller régional et député, est l'actuel maire de Perpignan.

Vraiment, une famille bien sous tous rapports, hors "système", qui de bat contre les "élites" et n'hésite pas, "au nom du peuple... à retirer le drapeau européen de tous les bâtiments publics*."

*cf programme du RN à la présidentielle de 2017

samedi 17 avril 2021

L'ENA

 

Le magicien Macron tente de faire disparaître l'ENA, pour mieux la faire revenir.

"Dites-nous des vérités qui nous plaisent et nous vous croirons", disait l'Ancien Testament.

Le Rassemblement National (RN) tire à boulets rouges sur les élites depuis des années. Le père Le Pen avait la suppression de l'ENA dans son programme de 2007, mais le parti est bien content de trouver quelques énarques. Parce que, tout de même, au RN, ils sont un peu juste pour faire le boulot.

- Messiha et Philippot, pour écrire les programmes, avant de quitter le navire,

- Philippe Martel, directeur de cabinet de la fille Le Pen qui disait "qu'elle est incapable d'être présidente de la République... Je l'ai surestimée."

- Philippe Lottiaux, pour gérer Fréjus et la CAVEM/ACAA ( vous imaginez Rachline gérant sa ville tout seul!).

A force de stigmatiser les énarques, les populistes d'extrême droite ont réussi à faire croire aux gilets jaunes que tous leurs maux venaient de ces "élites", comme le chômage venait des immigrés ou les difficultés financières, de l'euro.

Macron, donc, veut plaire et change le nom de l'ENA.

Ce n'est plus une école, c'est un institut.

Mais on conserve les grands corps.

Mais on conserve le classement de sortie.

Mais on y mettra un peu d'écologie (comme tout le monde) et le tour est joué.

Mais on y mettra plus de fils d'ouvriers (sur les 82 élèves de la promotion 2019-2020, un seul l'était); après la réforme, il y en aura bien trois ou quatre.

Macron a sorti le serpent de mer de sa boîte pour jouer avec le RN et les anciens gilets jaunes: malgré la Covid, il réforme...

La présidentielle a bel et bien commencé!

vendredi 16 avril 2021

3% seulement des lois votées mesurent les effets qu'elles ont sur le climat

 

En matière de lutte contre le dérèglement climatique, ce qui est central, c'est la réduction des gaz à effet de serre.

Or, tout se passe comme si le gouvernement ne croyait pas ce qu'il sait maintenant avec certitude et qu'il remettait toujours à plus tard ce qu'il sait pourtant devoir mettre en œuvre immédiatement.

Il invente des tas d'outils et prend des engagements... qu'il ne tient pas.

La loi "énergie climat" parle de la neutralité carbone pour 2050. C'est loin 2050! Que fait-on entre temps?

On ne tient même pas les premières étapes qui rendront automatiquement plus difficiles les suivantes. Et ce, alors même que le nouvel objectif de l'Union Européenne doit nous rendre plus ambitieux (- 55% pour 2030 par rapport aux émissions de 1990).

Le Haut Conseil pour le climat, dit tout haut ce que le gouvernement sait qu'il ne fait pas,

La Convention Citoyenne pour le Climat des 150 citoyens tirés au sort, déçus, inflige un camouflet au gouvernement avec une note de 2,5/10.

Le gouvernement s'agite, ne pilote pas et ne mesure pas les effets de ses outils et de ses lois qui devraient permettre d'atteindre la neutralité carbone.

3% seulement des lois votées mesurent les effets qu'elles ont sur le climat. Résultat, le Conseil d’État se fâche et condamne la France qui ne tient pas ses engagements.

Le macronisme n'affronte pas l'urgence climatique. Il la regarde, il l'analyse, il la commente, comme si le compte à rebours n'avait pas commencé.


jeudi 15 avril 2021

L'impérative alliance écolo-sociale

 Les vies humaines sont courtes.

Nombreux sont ceux qui ne souhaitent plus la concurrence de tous contre tous, pour le bénéfice de minorités privilégiées, en détruisant le monde.

Avec la crise de la Covid-19, l’État régulateur et protecteur est revenu en force, comme il devrait le faire pour l'urgence climatique.

Le "laisser faire" montre ses limites et les libéraux, même les plus obstinés, ne rejettent ni les prêts,  ni les salaires de substitution, ni les subventions de compensation versés.

Partout où la social-démocratie a su s'allier aux écologistes (ou l'inverse), des villes ont été conquises lors des dernières municipales: Paris, Lyon, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Dijon, Le Mans, Brest...

En Europe, des coalitions de ce type gouvernent au Portugal, en Espagne, au Danemark, en Finlande ou en Suède.

Les nationalistes autoritaires gagnent du terrain, mais l'alliance écolo-progressiste, chaque fois qu'elle est là, les repousse plutôt bien. Même aux USA où le centriste Biden ne serait pas arrivé à la Maison Blanche sans l'appui de son aile "sociale-écolo-antiraciste."

Ce ne sont pas les droites et extrêmes droites, seules ou alliées comme à l'ex-Cavem, qui pourront traiter les transitions démocratiques, écologiques et sociales.

Pour la présidentielle de 2022, comme pour les prochaines élections de juin, une alliance écolo-sociale doit se construire.


mercredi 14 avril 2021

L'islam

 Je vais tenter de faire simple avec un sujet complexe.

Je sais donc que ces quelques lignes seront aisément critiquables.

Il y a ceux qui savent que l'islam est une des trois principales religions monothéistes. Comme le judaïsme et le christianisme, elle relève des valeurs morales et spirituelles de ceux qui croient. Il n'y a donc pas lieu de se prononcer sur un sujet qui relève exclusivement de la sphère privée.

Il y a ceux qui utilisent cette religion pour en faire un combat politique:

- ceux qui veulent substituer un état religieux à la République laïque, en bafouant ses lois: c'est l'islam politique,

- ceux qui mêlent délibérément ces deux islams pour tromper les citoyens et discréditer les personnes, à savoir les immigrés en général et les arabes en particuliers.

Ces deux-là doivent être combattus, car ils sont le même poison qui ignore ce qui fait notre humanité.

mardi 13 avril 2021

Vaccinons-nous tous!

 

Faut-il se réjouir que 37% des soignants soient maintenant vaccinés, contre 7% de la population générale?

Non. Ils devraient tous être vaccinés, pour se protéger eux-mêmes, pour protéger les malades et pour assurer leur mission du mieux possible.

Plus de la moitié des Français refuseraient la vaccinations contre la CoVID 19* avec quelques craintes compréhensibles parfois, mais souvent avec des argumentaires baroques, allant de la défiance à l'égard de la science, en passant par des croyances  et des complots de toutes natures.

On accepte, à juste titre, une dizaine de vaccins pour nos enfants sur une période de deux ans  et on refuserait une ou deux injections pour une maladie mortelle dont on constate aujourd'hui qu'elle peut toucher tous les adultes!

L'argumentaire de la liberté individuelle face à la vaccination ne tient pas. On n'est jamais libre quand on est seul.

Nous sommes des êtres sociaux et nous sommes donc responsables des autres, comme ils le sont de nous.

Il n'y a pas de liberté sans responsabilité.

Toutes les idéologies qui prônent le repli sur soi et/ou la haine de l'autre portent une responsabilité dans cette situation. "À âge, niveau d’études et catégorie socio­professionnelle similaires, les plus opposés aux vaccins et aux consignes sanitaires sont les électeurs des extrêmes."**


La vaccination, une fois réglé le jeu des priorités liées à la pénurie, devrait être obligatoire pour tous.

*Statista, E. Moyou, 11-01-21

** L. Cossé, La Croix, 06-01-21


lundi 12 avril 2021

Comment stopper les virus?

 

Cette petite vidéo (3 minutes) montre bien les liens existants entre la dégradation de la biodiversité et l'apparition des virus. 

Elle propose une solution qui passe par l'aide aux pays pauvres, devant assurer une veille rigoureuse sur leurs territoires.

On évalue à 800 000 le nombre de virus potentiellement dangereux, susceptibles d'attaquer l'espèce humaine.

La journaliste n'évoque pas ceux existant dans le permafrost (25% des terres gelées de l'hémisphère nord), qui en libérera aussi des quantités importantes, si nous n'arrivons pas à stopper le réchauffement qui le fait fondre.

 

 


 

Le permafrost contient environ 1700 milliards de tonnes de gaz à effet de serre, soit le double du CO2 actuellement présent dans l'atmosphère.

Par effet domino, sa fonte pourrait s'emballer si nous ne maîtrisons pas le réchauffement.

La Sibérie souffre déjà du phénomène naissant, en voyant ses routes et ses bâtiments s'affaisser. Des virus congelés dans la glace, comme l'anthrax, refont leur apparition et s'attaquent aux troupeaux.

On sait aujourd'hui, que contenir le réchauffement climatique à + 1,5° par rapport au début de l'ère industrielle (accord de Paris), est impossible, en raison de l'insuffisance des mesures prises.

L'appétit des grands groupes gaziers et pétroliers est tel qu'ils convoitent l'Arctique, accessible aux forages avec le dégel. La plus grande partie de ces énergies fossiles doit rester dans le sol, sous peine d'amplifier encore le réchauffement et les échappements viraux.

Pourtant, la Banque Centrale Européenne (BCE) et nos banques continuent à les subventionner... avec notre argent.*

* voir à ce sujet l'article du 27 mars 2021

dimanche 11 avril 2021

L'engagement associatif

 

L'urgence bioclimatique, renforcée par la crise du Covid-19, devrait transformer les associations en nouvelles sources de production de richesses. Centrées sur l'individu, elles renforceront sa citoyenneté.

Le social pourrait même devenir la principale ressource de la société de la connaissance.

Ceux qui considèrent le social comme une charge, alors que l'économie serait la seule richesse, se trompent.

C'est grâce au développement du secteur associatif que les citoyens retrouveront leur place dans la cité. A condition que les politiques jouent le jeu et ne s'approprient pas l'exclusivité de l'espace.

Or, avant la crise sanitaire, où allaient les aides de l’État?

Pas au secteur social, pas au secteur associatif. En 2018, les aides massives allaient aux entreprises (200 milliards) et le saupoudrage revenait au secteur associatif (quelques dizaines de millions). C'est encore plus vrai pendant la crise de la Covid où les petites associations employeuses ont été aidées, aujourd'hui, à hauteur de... 10 millions.

La domination sociale, compensée par les solidarités syndicales, mutualistes ou les communautés ouvrières, se renforce par l'affaiblissement de ces dernières.

Et aujourd'hui, ce sont les plus modestes qui souffrent le plus de la non prise en compte du nouveau rapport social égalitaire, indispensable à l'équilibre de la cité.

Ils prennent en pleine face la domination verticale. Les "gilets jaunes" en ont fait récemment l'expérience, substituant la révolte à l'association.

C'est vrai avec Jupiter et le serait encore bien plus avec un régime autoritaire. Surtout si, comme à Fréjus, certains ont été récupérés par ceux qui préparent ce type de régime.

Les plus modestes doivent se débattre avec les lieux verticaux de pouvoir de proximité: Pôle emploi, missions locales, banques, boîtes d'intérim, CAF, organismes HLM, voire police ou justice.

La participation à une association de son choix devrait faire partie du cursus scolaire ordinaire des enfants et des adolescents, pour préparer le réinvestissement adulte. Car il est démontré qu'il est réel et plus important quand on s'engage tôt.

Aujourd'hui, 40% des lycéens participent, ou ont participé au moins une fois, à une association. C'est encourageant mais insuffisant.

Placée entre l'élu et la population, l'association doit être au centre de la vie sociale.

samedi 10 avril 2021

La pauvreté

 

La France réduit ses inégalités mais augmente le nombre de ses pauvres.

Le taux de pauvreté est défini comme étant un revenu inférieur à 60% du revenu médian.*

Il était en 2017 de 14,1%, représentant 9,1 millions de personnes et croît deux fois plus vite que la population générale.

A Fréjus, le taux de pauvreté est de 18% (environ 9 500 personnes sont concernées).

La ville est assez nettement plus pauvre que la moyenne nationale.

La pauvreté concerne essentiellement deux types de ménages:

- les familles monoparentales (la mère avec ses enfants),

- les familles nombreuses d'immigrés.**

Les principales propositions de notre liste consistaient à:

- accorder la gratuité complète de la scolarité aux élèves des écoles,

- créer une maison communale de santé gérée par des soignants salariés,

- effacer la précarité énergétique de ceux qui dépensent plus de 10% de leurs revenus annuels pour se chauffer, en participant à l'isolation des logements,

-organiser la disparition du chômage de longue durée.

Il faut être délivré de la peur et du besoin pour apprécier pleinement ce que c'est qu'être libre.

Mais que faire quand la population se fait complice de ceux qui la trompent?


*Le revenu médian est le revenu "du milieu" (différent de la moyenne). Il y a autant de revenus en dessous que de revenus au-dessus.

** Pour l'INSEE, un immigré, français ou pas, est né à l'étranger de parents étrangers.

*** Source Compas Insee

vendredi 9 avril 2021

Anniversaire morose de LREM: des hauts et des bas

 

"J'ai décidé qu'on allait créer un mouvement politique nouveau", déclarait Emmanuel Macron à Amiens, il y a cinq ans.

Cet anniversaire a été fêté en toute discrétion. "La République En Marche" (LREM) existera-t-elle encore bien longtemps?

En haut, les affaires semblent bien marcher: 23 millions d'aides publiques et un  QG de 2800 m2 dans un quartier chic de Paris.

En bas, le parti reste décevant sur le plan des idées et sur celui de sa base. Il compte beaucoup d'adhérents déclarés (420 000), mais peu de militants.

Chez nous, aux municipales, ces militants "et de droite et de gauche" ont tous filé à droite, voire même à l'extrême droite.

Ceux qui semblaient être de gauche, se sont tous défilés aux municipales de Fréjus.

Profitons de cet anniversaire, pour rappeler le comportement des listes lors de l'élection municipale de Fréjus, où LREM a failli, l'espace d'un instant, jouer un rôle important.


J'avais initié une ultime tentative de front républicain le 17 février 2020  à la suite d'un sondage annonçant la victoire du Rassemblement National dès le premier tour*.

Soler (LR dissidente) et Bonnemain (UDI dissident) s'accouplaient au moment même où nous nous réunissions, pensant griller tout le monde et être victorieux au deuxième tour.

Le "conseiller technique" du Forum Républicain conseillait aussi la liste Fradj, incluant LREM.

Poussin (LFI) se retrouvant seul à gauche en raison du retrait de ma liste, jubilait et se voyait déjà maire.

Seule parmi les présents, Angélique Fernandes (responsable locale de LREM), avec intelligence, avait accepté de discuter du Front Républicain. Très vite pourtant, elle s'était ravisée en expliquant qu'elle avait été mal comprise et revint vers sa liste LR d'origine.

C'est ce jour-là que Rachline a véritablement été élu.

* articles des 16-17 février et 15 mars 2020

jeudi 8 avril 2021

De la haute politique

 

Quelques abrutis ont été à l'origine d'une rixe près du poste de la police municipale du port de Saint-Raphaël.

La police nationale  a aussitôt interpellé le principal agresseur présumé, qu'elle semblait bien connaître.

Elle a bien fait son boulot et va, n'en doutons pas, poursuivre son travail d'investigation pour établir les responsabilités.

Eh! bien, ça ne suffisait pas.

Par presse interposée, un chef local du Rassemblement National (RN) interpelle le maire Les Républicains (LR) et stagiaire de Beauvau.

C'est que la sécurité, c'est du sérieux!

Lequel des deux saura le mieux faire monter les enchères?

C'est que faire peur aux retraités et aux inquiets en faisant semblant de les défendre, c'est tout un art.

C'est "l'ensauvagement de Saint-Raphaël", crie le gars du RN.

Pas du tout lui répond le maire qui a porté plainte pour atteinte à l'image de la ville: "Les principaux foyers de délinquance ne se trouvent pas à Saint-Raphaël, mais plutôt dans une ville avec qui Monsieur Pecoul a quelques affinités."

En chimie, l'affinité, c'est la combinaison des corps entre-eux liée à la force d'attraction entre deux partis culs (particules, pour ceux qui n'ont jamais fait de chimie).

J'admets que je m'embrouille un peu dans l'orthographe, mais avouez que c'était tentant!

Je crois que ces deux-là nous prennent pour des bêtas.

Alors moquons-les!

On sait bien que l'attraction des corps était si forte que les deux partis LR/RN se sont combinés à la CAVEM*.

Les joutes verbales LRN sont aussi là pour donner le change et tenter de nous faire croire que leur alliance "n'est pas politique".


*Voir sur ce sujet, les articles des 13-14-15-16 février, du 11 mars et des 4-5 avril.

mercredi 7 avril 2021

L'industrie d'après

 Nous sommes au début d'un nouveau cycle industriel qui a débuté il y a quelques années et va s'accélérer à la fin de la crise sanitaire.

L'étape mondialisée et délocalisée de la fabrication des objets dans les pays low-coast, en profitant de la main d’œuvre à bon marché et de la chute du coût du transport maritime, est terminée.

La séparation géographique, du matériel en Asie et de l'immatériel en Occident (et donc en France), va s'estomper.

Les robots et les imprimantes 3D, issus du numérique immatériel, vont fabriquer du matériel sur place.

Un nouveau capitalisme industriel va naître du capitalisme numérique, sans avoir à supporter les frais de la main d’œuvre manufacturière lointaine et les inconvénients de pollutions majeures.

Le Var, autour de sa métropole toulonnaise, devrait sortir gagnant de ce nouveau processus industriel, plus urbain et péri-urbain que rural.

Le territoire de l'ex-CAVEM peut-il profiter de cette révolution par le biais de Toulon ou de Sophia?

Il faudrait pour cela que la communauté d'agglomération:

- accélère la mise place d'un lieu de formation destiné aux services supérieurs aux entreprises, au numérique et à l'ingénierie,

- prépare les sites pour accueillir cette nouvelle industrie.

Cela faisait partie de nos propositions lors des dernières municipales, mais on n'a pas beaucoup entendu les candidats sur ces sujets. Pourtant, les conditions de création des nouvelles activités dépendent essentiellement du pouvoir local.

Utiliser nos espaces pour installer des usines polluantes ou faire des stades pour distraire les foules sont des fautes lourdes.

Elles laisseront nos territoires aux retraités et au tourisme, tout en condamnant nos enfants à l'exil.

mardi 6 avril 2021

Société de la connaissance

 

Le Forum de Davos de 2018 a prévu que 50% des emplois seraient pourvus par des machines en 2025. 

Tout semble indiquer que ces prévisions se réaliseront. Ils sont actuellement voisins de 29%. La fiscalité, appuyée sur le travail humain devra être modifiée. Taxer les robots sera peut-être une solution...

Il y aura bien sûr, simultanément, création de nouveaux emplois. Mais il est peu probable que leur nombre puisse compenser les pertes.

Après les usines, ce sont les bureaux qui sont en train de se vider à l'occasion de la pandémie, pour de nombreux travailleurs (30% des salariés) et surtout pour les cadres (65%).

Une solution mixte en présentiel minoré et télétravail majoré, va s'installer définitivement.

Les entreprises fonctionneront sur projets et sur objectifs. Peu importeront les cheminements pour y parvenir. Plus besoin d'encadrement intermédiaire, chacun sera son propre cadre.

Nous entrons définitivement dans la société de la connaissance.

Plus que jamais, l'éducation doit (aurait dû) donner la priorité à la vérité sur l'utilité du moment. La culture générale doit prendre plus de place, afin de permettre à chacun de bien se situer dans le monde et dans le temps, afin de se mieux connaître. Le travail va être le travail de soi sur soi avant d'être celui de l'entreprise.

Car la valeur devient, plus que jamais, l'individu: formé, sur-formé, riche de ses savoirs, de ses compétences, de son potentiel et de son aptitude à l'autonomie. C'est pour cela que nous voulions "la cité du savoir et des métiers", sur la Base Nature ou ailleurs: université, centre de formation professionnelle initiale et de reconversion, institut universitaire de technologie et incubateur.

A défaut, nous multiplierions les chômeurs et les travailleurs pauvres.


lundi 5 avril 2021

LRN, l'alliance de drôles de démocrates

 

Je vous ai raconté hier, comment "l'alliance LRN" (Les Républicains-Rassemblement National) avait été précédée d'un sondage pour savoir si l'image du président de la CAVEM ne risquait pas de troubler le bon peuple.

Accéder au document détaillant l'opération n'a pas été simple, tant nos édiles souhaitaient en conserver la lecture pour eux-mêmes.

Voici la synthèse du parcours du combattant:

- juillet 2020, demande d'accès au document et promesse de réponse "dans les meilleurs délais" par la CAVEM,

- attente vaine de la réponse jusqu'en septembre 2020 (la loi permet un délai de deux mois pour la réponse),

- saisine de la Commission d'Accès aux Documents Administratifs (CADA),

- avis favorable de la CADA le 19 novembre 2020, avec communication de la décision à Masquelier: l'intégralité du sondage doit être transmise (article L311-1 du code des relations entre le public et l'administration),

- plainte auprès du Tribunal Administratif après le délai d'un mois, car toujours pas de réponse de Masquelier,

- 1er février 2021, envoi de l'intégralité du sondage par le Tribunal Administratif.

Sachez donc que, si vous voulez accéder à un document public qui dérange, avec la nouvelle "alliance LRN", "les meilleurs délais", c'est six mois plus le tribunal!

dimanche 4 avril 2021

Aimera-t-on toujours Masquelier s'il fait la bêtise?

 

Avant d'officialiser son alliance avec Rachline, Masquelier avait commandé un sondage auprès de l'IFOP. Les 801 interviews ont été réalisées dans la CAVEM, par téléphone, du 24 au 29 juin 2020.

Il s'agissait de savoir, entre autre, si on continuerait à l'aimer, malgré tout*.

Je vous rappelle que, selon leurs dires à tous les deux, tout cela est purement technique et n'a rien de politique.

C'est qu'avant les épousailles, le futur marié avait des doutes, tout de même! Il a une carrière à faire et l'ambitieux voit bien au-delà des ateliers de Beauvau.

Il a donc décidé d'enquêter sur ce que penserait de lui la plèbe, s'il décidait de franchir le ... Pédégal.

Le chef national de LR disait non. Chirac avait dit, jamais. Les électeurs n'étaient pas au courant.

La transgression était donc forte.

Et encore ne parlait-on pas encore de "Première vice-présidence" à cette époque!

L'argent de nos impôts est vraiment utilisé à bon escient!

*Le titre précis était: "L'impact de l'accession de David Rachline à une vice-présidence de la CAVEM sur l'image de Frédéric Masquelier." Et la question était formulée ainsi: "Si le futur président de la CAVEM, le Maire de Saint-Raphaël Frédéric Masquelier, acceptait de travailler et proposait une vice-présidence à David Rachline, le maire Rassemblement National de Fréjus, et à plusieurs membres de son équipe diriez-vous que l'opinion que vous avez de Frédéric Masquelier serait améliorée, détériorée, ne changerait pas?"

samedi 3 avril 2021

Pré-totalitaire...

 

Le plus célèbre des Fréjusiens, l'abbé Sieyès, avait conclu la "grande Révolution" par ces mots: " La France ne sera pas une démocratie, mais un régime de représentation."

Deux siècles plus tard, Macron pour la France et Rachline pour Fréjus, sont élus tous les deux avec seulement 18% des inscrits.

Cette faiblesse de la mobilisation met la démocratie en péril, en 2021, comme à ses origines en 1789.

Et ce d'autant plus qu'une crise de la représentation se répète à l'occasion des "petites révolutions". Celle de 68 comme celle des gilets jaunes.

Pour la première, on a dissous l'Assemblée Nationale. Pour la seconde on a mis les cahiers de doléances dans un tiroir.

Et tout est reparti comme avant, accentuant le décalage entre la société civile de plus en plus horizontale et éduquée et le monde politique de plus en plus vertical et arrogant.

Enfin, pas tout à fait comme avant. Le terrorisme et le virus ont exacerbé les peurs et excité ceux qui s'en servent.

Comme la CAVEM/ECAA, la France néolibérale glisse vers un libéralisme de plus en plus autoritaire.

"En même temps" a manqué de masques pour cacher une métamorphose de plus en plus pré-totalitaire.

S'il ne trouve pas un vaccin politique efficace, le pays malade succombera au premier régime autoritaire venu.

Comme l'écrivait l'autre Fréjusien célèbre qui pensait à Sarkozy, mais peut-être aussi à lui-même: "Ça va mal finir!"

vendredi 2 avril 2021

Oh! Commissaire

 Même si la CoVID 19 dissimule depuis quelques mois le dérèglement climatique, nous percevons bien que maintenir en l'état l'économie qui nous gouverne depuis des décennies, ne sera plus possible.

Les grandes entreprises font tout pour payer toujours moins cher les cordes qui vont les pendre.

La mondialisation a provoqué une consommation de masse n'ayant pas habitué le public à se comporter simultanément en consommateur et en citoyen.

Or que va-t-on faire pour les années qui viennent?

Juxtaposer des mesures hétéroclites et peu ambitieuses ou co-construire un plan courageux, structuré, pour la décennie à venir?

Pour le récompenser de l'aide décisive apportée par le MoDem à la présidentielle, MACRON a nommé BAYROU Haut-Commissaire au plan, iI y a sept mois.

Et depuis, rien.

Pas de plan. Pas même les prémices.


Dès son arrivée au ministère de l'Education nationale, BAYROU avait réussi le tour de force de mettre dans la rue un demi million de défenseurs de l'école laïque. Echaudé par cette riposte, il laissa paresseusement glisser son ministère pendant quatre ans, en baissant les budgets sans trop toucher à l'essentiel.


Comment accompagner les agriculteurs vers une production plus saine, sans laisser s'envoler les prix au détriment des plus modestes?

Comment accompagner les fermetures des entreprises obsolètes tout en finançant les plus innovantes sans provoquer un chômage de masse?

Comment être efficace sans être punitif pour sauver la biodiversité et contenir le climat?

Comment juguler la montée des inégalités sociales?

Quelles énergies promouvoir pour demain?

Bref, comment ne pas ajouter des victimes économiques à la crise écologique sans casser les équilibres fragiles?

Sur tous ces sujets, notre député, fidèle au chef qui l'a adoubé, reste lui aussi d'une totale discrétion.

Puisse le Haut-Commissaire être plus entreprenant que ne le fut le ministre, sous peine de mutations économiques déchirantes et de réactions sociales violentes!

jeudi 1 avril 2021

Le port des signes religieux dans les établissements scolaires

 

Le port de signes religieux à l'école par les élèves, les enseignants et les parents accompagnateurs de sorties scolaires fait de nouveau débat.

Nous reprécisons ici, ce qu'en disent la loi, un sondage auprès des lycéens et un vote au Sénat.

La loi:

La loi de 2004 interdit pour les élèves les signes et les tenues qui manifestent ostensiblement une appartenance religieuse. Les agents contribuant au service public de l’éducation, sont soumis à un strict devoir de neutralité qui leur interdit le port de tout signe d’appartenance religieuse, même discret.  

La loi ne concerne pas les parents d’élèves lorsqu’ils accompagnent des sorties scolaires. Le Conseil d’État précise que lors de celles-ci, seules des considérations précises relatives au respect de l’ordre public et au bon déroulement de la sortie scolaire peuvent conduire à une éventuelle restriction de la liberté de manifester une appartenance religieuse.

Le sondage:

Un sondage IFOP a été réalisé du 5 au 20 janvier dernier auprès d’un échantillon national représentatif de 1 006 lycéens âgés de 15 ans et plus. 

Publié en mars, il nous apprend que le port de signes religieux ostensibles (voile, kippa…) par les élèves, dans les lycées publics, est soutenu par plus d’un lycéen sur deux (52 %), soit une proportion deux fois plus grande que dans la population adulte (25 %).

Ce hiatus entre les lycéens et le reste de la population se retrouve dans leur net soutien au port de tenues religieuses par des parents accompagnateurs (à 57 %, contre 26 % chez l’ensemble des Français) signe d’une faible imprégnation des principes de neutralité fixés à la fonction publique depuis 1905.

La discussion du Sénat:

Mardi 30 mars, le projet de loi "séparatisme" a été discuté en première lecture.

L'opposition de droite n'a pas soutenu deux amendements du "projet Darmanin" qui reviennent à interdire aussi le port des signes religieux aux parents accompagnateurs des sorties scolaires.

A suivre