vendredi 7 juillet 2023

Observations sur le déclassement du parking de "la Porte d'Hermès"

 

Le Blog va se reposer, s'occuper des siens et écrire pour lui-même pendant l'été.

Il vous retrouvera le 1er septembre, reposés et, je l'espère, pleins de projets.

 

Une enquête publique a eu lieu du 14 au 26 juin dernier pour le déclassement du terrain communal du parking dit de "la ¨Porte d'Hermès." 

Vous trouverez ci-dessous les différents arguments qui étaient ma totale opposition à ce projet.

Il n'y a aucun intérêt à déclasser ce terrain public pour réaliser le projet en partie privé qui est prévu.

Dans sa grande sagesse, le législateur préconise "la limitation des équipements et établissements sensibles dans les zones inondables afin de ne pas compliquer exagérément la gestion de crise."

Alors, bien sûr, il y a quelques exceptions qui permettront à ceux qui veulent absolument bétonner de pouvoir bétonner.

On m'opposera que le parking actuel de "la Porte d'Hermès" est légèrement préservé. Mais si on regarde la carte ci-dessous, on peut constater que le terrain choisi pour implanter une maison de retraite est entouré de zones inondables et qu'il devra probablement être surélevé.

Les surfaces en bleu correspondent à un risque d'aléa faible (inférieur à 50 cm) et les vertes, à un aléa moyen, compris entre 50 cm et 1 mètre.

S'agissant de la submersion marine, je rappelle que, par décision préfectorale, "les aléas à prendre en compte sont l'aléa de référence actuel et l'aléa de référence à échéance 2100 intégrant une élévation attendue du niveau marin de 60 cm."



On sait qu'avec l'évolution du climat, les submersions seront plus fréquentes.

Quel intérêt y a-t-il à construire une maison de retraite, accueillant par définition des populations fragiles, dans un espace qui sera entouré d'eau à chaque submersion?

Aucun.

Il serait préférable d'installer un tel équipement dans une zone plus protégée, s'il est absolument nécessaire.

Mais est-il nécessaire?

Une étude de besoin a-t-elle été réalisée?

Les opérations d'achat, vente et revente, prévues et réalisées, devront être surveillées étroitement par les services de l’État.

Je suppose que l'établissement d'accueil sera privé, et nous avons tous en mémoire les dysfonctionnements d'établissements privés accueillant des personnes âgées, révélés l'an dernier dans l'ensemble du pays.

Le commissaire enquêteur dira peut-être que je suis hors sujet pour le paragraphe suivant. Mais il est nécessaire de mettre l'accent sur la façon dont cette ville traite ce qui relève du soin et de l'éducation.

L'hôpital de la ville peine à assurer le service public par manque de moyens, mais on construit une maison médicale privée à quelques centaines de mètres et on agrandit les cliniques privées de l'agglomération.

Une école publique est propriété d'une société privée, à qui on loue les murs pour accueillir les élèves.

On manque d'un pôle universitaire et de centres de formations, mais on ouvre une école hôtelière privée dans la ville voisine, financée en partie avec de l'argent public.

Avec cette "résidence seniors", on est dans la même logique.

Évidemment, c'est devenu une habitude dans le quartier: on va réaliser un parking souterrain.

Il y faudra certainement des pompes, au cas où, des zones étanches, une surélévation du terrain, du béton, du béton, et toujours du béton.

Le quartier est déjà très dense et un espace vert aurait été bienvenu.

La délibération du conseil municipal n'hésite pas à affirmer que les arbres existants seront replantés. J'en doute, vu leur taille et leurs racines prises dans l'asphalte.

La délibération aussi, puisqu'elle éprouve le besoin de préciser que la replantation se fera seulement "si (les arbres sont) viables."

On vole aux habitants du quartier et à ceux de l'agglomération, un espace vert de repos public pour le remettre au privé. Mais il est vrai, n'est-ce pas, qu'Hermès était le dieu des voleurs...