Parmi toutes les crises qui ont affecté la planète, il en est une qui mérite la plus grande attention.
On l'appelle Paleocene-Eocene thermal maximum (PETM) et date d'environ 55 millions d'années.
Son
intérêt vient de sa ressemblance avec notre période actuelle:
réchauffement rapide (quelques milliers d'années tout de même) et brutal
de l'atmosphère et des océans.
L'homme n'y était évidemment pour
rien, puisqu'en comptant large, il a seulement commencé à peupler la
planète il y a moins de 3 millions d'années.
Malgré un climat à
l'origine plutôt clément, la température est passée sur Terre de 23 à
32° et la mer s'est élevée d'une cinquantaine de mètres avec une
température de +7°. Le phénomène a duré environ 20 000 ans.
Ce
réchauffement "rapide" fut provoqué par le CO2 en provenance d'éruptions
volcaniques entraînant à son tour la libération de méthane.
Le
méthane est stocké dans des poches très fragiles susceptibles de
s'ouvrir en cas de modifications de pressions ou de réchauffement. Or le
méthane est un gaz à effet de serre 4 fois plus puissant que le CO2.
Actuellement,
le méthane est essentiellement stocké dans le permafrost (sol gelé) du
Canada, de la Sibérie et sur le plateau continental des océans à moins
de 1000 mètres de profondeur. Il l'est aussi dans l'estomac des vaches,
mais c'est une autre histoire.
La libération du méthane du
permafrost provoque un réchauffement rapide, qui libère d'autres poches
de méthane, qui libèrent du méthane, qui... Vous l'avez compris, par
effet domino, on assiste à un emballement qui reste la grande crainte de
notre réchauffement actuel.
On peut constater, depuis quelques
années, l'émergence de grosses bulles de méthane dans le permafrost de
la Sibérie orientale, faisant apparaître des petits cratères de quelques
mètres de diamètre à la surface des sols.
Il y a 55 millions
d'années, les océans se sont acidifiés, provoquant la disparition de
nombreuses espèces, comme nous commençons à l'observer aujourd'hui.
Les insectes se sont adaptés et ont modifié leurs modes de vie et les mammifères ont vu leur taille diminuer.
Ce
qui doit nous interroger, c'est que ce réchauffement, tout en étant
"brutal" à l'échelle géologique (20 000 ans environ, je le rappelle), a
été beaucoup plus lent que ne l'est notre réchauffement actuel, que l'on
mesure en quelques centaines d'années seulement.
Extrait du débat de la dernière législative de Fréjus: 2'30''
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