vendredi 3 mai 2024

Le vieillissement démographique

 

Le vieillissement démographique se mesure en faisant le rapport entre les retraités de 65 ans ou plus et les actifs.

Ou, pour le dire autrement, combien y a-t-il de personnes de 15 à 64 ans pour un retraité?

En France, au début du XXe siècle, ce rapport était de 8. Il est actuellement voisin de 4 et il sera encore divisé par 2 en 2050.


La question mal polie qui se pose est donc la suivante: comment peut-on contrecarrer le vieillissement de la population?

La réponse est simple: c'est impossible.

Sauf à liquider les vieux à partir d'un certain âge que définirait la loi.

Évidemment, c'est impensable...


Une politique de soutien à la fécondité, pourrait-elle contrecarrer le vieillissement?

Difficile. Notre taux de fécondité (1,8 enfant par femme) est trop proche du seuil de remplacement des générations ( 2,1).

La cause du vieillissement de la population ne vient pas de ce faible écart entre fécondité et seuil de remplacement. Il vient d'un phénomène bien plus considérable: l'allongement de la vie humaine (2 mois par an pendant 30 ans).

Les mesures sociales pour favoriser les naissances et assurer l'accueil collectif des bébés ou le logement des jeunes couples, doivent absolument être amplifiées, mais elles ne suffiront pas. Car le désir d'enfants qui a longtemps été stable, semble vouloir décliner, et la fécondité ne cesse de baisser.


Accepter une population immigrée pourrait-il contrecarrer le vieillissement?

Pour maintenir constant le rapport entre les 65 ans ou plus et les actifs, certains ne voient pas d'autre solution que de permettre l'entrée de jeunes migrants.

Mettre en place une immigration sélective dès maintenant permettrait d'améliorer notre situation de façon temporaire, tout en sachant qu'elle démunirait un peu plus les pays pauvres. 

Le gain serait provisoire selon les chercheurs et nécessiterait, vers 2060, une immigration de moins en moins sélective pour assurer le maintien constant de notre population active et notre train de vie.

Le problème, c'est que même les immigrés finissent par vieillir...

 

Peut-on refuser l'apport migratoire?

Les Français le manifestent de plus en plus et cela active le seul véritable moteur des extrêmes droites.

Mais ce serait théoriquement possible, soit en diminuant drastiquement notre train de vie et/ou en travaillant très au-delà de 64 ans. Une dizaine d'années supplémentaires peut-être?

L'évolution des populations va dépendre d'un ensemble de facteurs liés aux naissances, à la mort, aux mises en couple, aux migrations et au changement climatique, qui font déjà système.

Rien ne peut se faire sans jouer sur ces cinq composantes simultanément. 

Ceux qui disent le contraire mentent ou se trompent.



jeudi 2 mai 2024

L'agroécologie

 

Le GIEC considère que le tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre provient de l'agriculture. C'est l'activité humaine qui pèse le plus sur la biodiversité.

La biodiversité est impactée par la déforestation, la transformation des habitats, les pesticides, les engrais et le prélèvement de l'eau indispensable aux écosystèmes.

L'avenir de la biodiversité dépend de l'agriculture mais  l'agriculture dépend aussi de la biodiversité.

Chaque année, la disparition des pollinisateurs coûte environ 500 milliards d'euros à la production agricole mondiale.

Pour nourrir la population d'après-guerre, l'agriculture a été développée sur le modèle de l'industrie.     

                                                                                                                

Or les paysages et les terroirs sont multiples et différents et l'uniformisation des pratiques est un non-sens scientifique. On peut, certes, faire pousser du maïs partout, mais c'est au prix de graves conséquences sur l'environnement.

La réponse appartient à l'agroécologie qui prend en compte la biodiversité des plantes, des sols et les processus écologiques.

Il est nécessaire de réduire la taille des parcelles et d'y restaurer les haies, les mares et les bois pour faire revenir les oiseaux, les pollinisateurs et des espèces capables de contrôler les parasites et les ravageurs.

                                                          

Les sols doivent être travaillés différemment car leur dégradation a provoqué, au niveau mondial, une baisse de productivité de 23%.

Les agriculteurs devront être aidés dans leurs reconversions à des hauteurs supérieures aux actuelles aides de la Politique Agricole Commune (PAC) et selon des modalités différentes.

L'agroécologie nécessite davantage de main d’œuvre et a un coût immédiat supérieur. Il faudra l'expliquer à la population pour la généraliser. 

On ne peut oublier, cependant, que 30% de la production de la nourriture est actuellement perdue et qu'avec quelques efforts, on devrait réussir à manger mieux pour un coût à peine supérieur.

L'agroagriculture est un cheminement beaucoup plus sûr pour la préservation des espèces et en particulier pour l'espèce humaine. 

Elle permet de surcroît de donner plus de  sens au travail des agriculteurs, en qui on peut avoir confiance pour nourrir les populations de façon saine.