mardi 13 juin 2023

Le pays est coupé en deux 1/3

 La puissance du phénomène néolibéral est tel qu'il a réussi à affaiblir durablement le politique en une quarantaine d'années.

Le capitalisme financier mondialisé a supplanté le capitalisme productif, en modifiant la sociologie de notre pays.

Les citoyens ne s'y retrouvent plus en termes d'égalité, car l’État n'a plus les moyens de jouer son rôle de régulateur.

Ce ne sont plus les politiques qui organisent la vie sociale et démocratique du pays mais des experts qui maintiennent l'ordre établi en mettant en œuvre des techniques gestionnaires apprises dans quelques grandes écoles conservatrices.

Macron n'est pas le premier, mais il en est l'archétype. Plus malin que beaucoup d'autres, il a su habiller son action de capitaliste financier d'un habit politique consensuel. Il a mêlé centre droit et centre gauche pour se faire élire, avant d'afficher sans retenue le libéralisme de son véritable camp.

Par les décisions d'austérité qui ont fait suite à la crise de 2008, une généralisation de la précarité des populations modestes et moyennes basses s'est répandue dans le pays comme dans toute l'Europe. La fracture existante entre les riches et les pauvres s'est fortement accentuée. Le pays est coupé en deux.

D'un côté, on retrouve au pouvoir une oligarchie de plus en plus puissante, entraînant dans son sillage les CSP+, éduquée ou héritière (ce sont souvent les mêmes).

De l'autre côté, les populations modestes et moyennes pauvres, victimes de la désindustrialisation, des robots et de l'intelligence artificielle.

En l'absence de syndicalisation et d'engagement politique, ces populations désespérées ou inquiètes ont donné lieu chez nous au mouvement des gilets jaunes.

Au centre de ce mécanisme, l’État a volontairement été rétréci et n'assure plus son rôle de protection.

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