J'habite depuis 27 ans à proximité d'une zone naturelle d'intérêt
écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), c'est à dire un
milieu naturel où le vivant est en principe protégé. Pourtant, les
écureuils ont disparu, il y a de moins en moins d'amphibiens et
j'entends de moins en moins le chant des oiseaux.
Juste une impression, pas une observation scientifique.
Des scientifiques, eux, se sont penchés sur l'évolution de la vie
des oiseaux.
Des chercheurs du CNRS, de l'université de Montpellier, du Muséum national d'histoire naturelle et de nombreux pays ont quantifié l'impact des activités humaines sur les oiseaux, à l'échelle de l'Europe (publication dans PNAS du 15 mai dernier).
Il ne s'agit pas d'un sondage, mais d'une étude de très grande ampleur conduite sur 37 ans: 20 000 sites, 27 pays, 170 espèces d'oiseaux observées.
Sur cette période, le quart des oiseaux a disparu en
raison du dérèglement climatique (chaud et froid), de
l'urbanisation, de la mortalité de certaines essences en forêt et
des pratiques agricoles. C'est cette dernière pression qui est la
plus dévastatrice: le déclin des espèces d'oiseaux de milieux
agricoles est de 57%.
L'agriculture intensive et ses intrants en sont responsables. Les intrants sont tous les produits qui sont mis dans le sol pour augmenter les rendements.
Le déclin des oiseaux en milieux forestiers est de 18% et celui des villes se monte à 28%.
Les oiseaux sont au centre de l'équilibre des écosystèmes, par leurs rôles prédateurs et régulateurs d'autres espèces et par la dissémination des graines.
Toutes les espèces sont touchées. Cela prouve que nous sommes
face à une crise profonde qui met en péril tous les autres
écosystèmes.
Il est urgent de revoir les modalités de production de notre
agriculture tout en assurant quantitativement et sainement la
nourriture de la population.
Vous trouverez à l'adresse ci-dessous, un exemple de la façon
dont nos responsables locaux traitent les oiseaux, tout en nous
assommant avec un greenwashing permanent frôlant parfois la
débilité, dans leurs bulletins communaux et dans la presse locale.
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