J'ai donc assisté mercredi 5 avril à la conférence sur le harcèlement scolaire (cf l'article d'hier).
Une quarantaine de personnes est réunie dans une salle de la Villa Aurélienne, député suppléant et policiers municipaux compris.
La séance débute par un petit film de 3 minutes, avant d'enchaîner par la projection d'un diaporama.
Première diapo: dessin d'une balance, dont on nous explique qu'elle est le symbole de la justice...
Deuxième diapo: présentation de "la vingt-troisième lettre (double consonne sifflante) de l'alphabet grec, (ψ) servant à transcrire le son [ps] résultant de la rencontre d'une bilabiale (b, p ou f/ph) et de s."
Je commence à devenir savant...
Troisième diapo: "Doit-on alerter les services de l’Éducation nationale, en cas de harcèlement? Oui - Non"
La question pertinente d'une dame de l'assistance permet d'échapper au quiz: "Pourrait-on avoir une définition du harcèlement?"
Traiter du harcèlement dans une réunion publique est complexe et nécessite à la fois une expertise sans faille et une aptitude à communiquer.
Manifestement ces conditions ne sont pas remplies. Un des intervenants le reconnaît volontiers, se présentant comme "un simple cadre C, qui n'aime pas trop être là, n'est pas un "sachant" et préfère se déguiser en poulet jaune ou en singe rose avec sa guitare. Qui, comme tout le monde, a été embêté quand il était petit."
Ce qui devait être une conférence devient très vite une litanie de plaintes et de reproches contre les professeurs et l’Éducation nationale, en provenance de la salle.
"Ma fille a été harcelée à l'école"... "mon fils"... "mes élèves"... "ma sœur"...
"Les profs se taisent"... "pas de vagues"... "l’Éducation nationale nous culpabilise"...
Une intervenante cite des articles de loi, attestant par-là qu'elle est juriste.
Un psycho-analyste en remet une couche: "Les gens de l'école minimisent les paroles de l'enfant."
La salle approuve l'homme de l'art pendant que je m'interroge. De quel art s'agit-il au fait? Ce "sachant" a-t-il une formation universitaire, est-il inscrit au registre adeli?
J'interviens en précisant que dans "harcèlement scolaire", il y a le mot "scolaire" et
qu'il me semble particulièrement incongru d'organiser une telle
conférence sans l’Éducation nationale, puisque son nom apparaît sur les
invitations et que le sujet du jour fait partie de ses missions. Elle dispose de médecins, d'infirmières, de psychologues et
de juristes, tous très diplômés, sélectionnés et sûrs.
"On fera mieux la prochaine fois", déclare la coordonnatrice , brigadier-chef de la police municipale coordonnatrice du conseil local de sécurité, de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CSLPD-R). C'était elle "la femme énergique" de l'autre jour.
Ce n'était pas une conférence, les intervenants annoncés ne sont
pratiquement pas intervenus, mais la brigadière a eu le mérite de faire
ce qu'elle a pu pour porter la réunion.
Une ou deux personnes se démarquent dans le public par leurs réflexions. Mais très vite, on repart dans des histoires individuelles. Après une heure vingt de réunion, je quitte une salle déjà clairsemée.
Les hauts-fonctionnaires de L’État se pencheront certainement sur cette opération, très médiatisée à bon compte, lors de la prochaine réunion plénière du CLSPD-R.
la coordonnatrice , brigadier-chef de la police municipale, du conseil local de sécurité, de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CSLPD-R) ...
RépondreSupprimeril y a quarante ans cela s'appelait CLPD, Conseil local de prévention de la délinquance, la délinquance existait et même lla pauvreté mais elle n'était pas devenue extrême, et tout n'était pas encore affublé des vocables sécurité et radicalisation, empreintes tangibles de la droitisation des institutions qui poussent les M et MMes X (voir article suivant) dans les bras des (R) Haineux, et la plupart des humains hors de de la simple expression politique.