Un véritable plan pour le renouvelable

 

Notre modèle économique est inégalitaire et trop dépendant des énergies fossiles.

Le taux de croissance est pratiquement le seul outil utilisé par les dirigeants pour guider leurs décisions. Or l'écart de produit intérieur brut*(PIB) entre deux années est une valeur quantitative qui ne renseigne, ni sur la pollution, ni sur les inégalités sociales, ni sur la qualité de la vie.

Il est, en effet, tout à fait possible d'avoir un bon taux de croissance avec des énergies augmentant les risques climatiques et s'appuyant sur une financiarisation malsaine.

Par exemple, 80% de l'énergie mondiale provient actuellement du pétrole, du gaz et du charbon.

Plusieurs économistes proposent de créer un indicateur prenant en compte la création de richesses couplée aux efforts fournis pour l'égalité et le réchauffement.

On pourrait alors entrer dans un processus s'attaquant réellement à l'urgence climatique, au lieu de se cantonner à la périphérie.

Cela imposerait de rendre plus chers les biens polluants et de mettre en place simultanément un plan d'investissement des énergies renouvelables. L'un ne peut aller sans l'autre, sous peine d'affaiblir ceux que l'on veut protéger.

Pour l'instant, les décideurs nationaux et internationaux se contentent de proposer  des "mécanismes de soutien" pour les énergies renouvelables. Ces dernières sont alors en concurrence avec les énergies fossiles portées par de grandes entreprises, grâce à des technologies bien installées et bénéficiant de monopoles depuis très longtemps.

Face à ces mastodontes, le renouvelable est éparpillé en de multiples acteurs qui peinent à faire le poids.

Le nucléaire, qui produit 75% de notre électricité, n'aurait pas pu se développer si on n'avait mis à sa disposition que les "mécanismes de soutien" proposés aujourd'hui au renouvelable.

L’État doit être aussi engagé qu'il l'a été avec le nucléaire. Il a su, dans les années soixante-dix, mettre en place une politique énergétique volontariste basée sur le tout nucléaire. Il sait donc faire. Il s'agit avant tout de choix et de décisions politiques.

Encore faut-il que les populations et les décideurs le veuillent!

Que dit BAYROU, notre Haut-Commissaire au Plan, sur ce sujet?

 *Ensemble de la création de richesses du pays en une année