lundi 24 mai 2021

Mort chimique des insectes et des oiseaux

 

La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) vient d'assigner les producteurs et les importateurs de l'imidaclopride au Tribunal de Lyon. 

Par cette opération, la LPO veut acter la responsabilité des géants mondiaux de l'agrochimie Bayer et Nufarm.

Ce néonicotinoïde, à la différence des autres pesticides, n'est pas pulvérisé sur les cultures. Il est présent dans l'enrobage des semences, puis se répand dans la plante entière. On dit que c'est un produit "systémique".

Seuls 10% sont absorbés par la plante, les 90% qui restent diffusent dans le sol et y persistent plusieurs années.

Le produit n'a aucun effet répulsif sur les insectes. Pire, les abeilles prennent plaisir à butiner les plantes contaminées. En somme, c'est un peu leur cannabis!

Cet insecticide altère le sens de l'orientation des pollinisateurs et leur capacité de reproduction.

Les oiseaux, en avalant ces semences ou des insectes contaminés, subissent le même sort et la raréfaction des insectes les privent de nourriture. La microfaune des rivières, les invertébrés du sol et les batraciens sont aussi touchés.

On a tous constaté le déclin considérable des oiseaux depuis le milieu des années 1990. En Europe, 50% des effectifs ont disparu.

Cette plainte est la première action pour atteinte à la biodiversité exercée en France contre les multinationales de l'agrochimie.

La substance incriminée a été interdite il y a trois ans, mais sur pression des betteraviers, le gouvernement l'a de nouveau autorisée jusqu'en 2023.

Au delà du constat sur l'étendue des dégâts, devant ce préjudice écologique évident, la LPO demande aussi aux experts du tribunal de revenir sur cette dérogation.


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