Depuis des années, la SNCF et de nombreux élus affirment qu'une ligne nouvelle doit être créée en utilisant comme argumentaire que la ligne actuelle est saturée.
J'ai vérifié. Le courrier ci-dessous, adressé à SNCF-réseau, montre qu'il n'en est rien. Les problèmes sont ailleurs.
Joël HERVE
Mission
Ligne Nouvelle PCA
Les
Docks- Atrium 10.4
10,
Place de la Joliette
BP
85404
13567
MARSEILLE CEDEX 02
le 20 décembre 2016
Objet : texte diffusable nominativement sur votre site - Recommandé
AR 1A 104 496 3438 4
DE CARNOULES
A CANNES...
Le scénario
zéro est une alternative approximative, peu fiable, peu accessible que la SNCF
a liquidé en 28 pages pour mieux mettre en avant son projet de Ligne Nouvelle
en 250 pages.
Mais SNCF
réseau reconnaît page 73 du dossier support de la concertation qu’entre
Carnoules et Cannes, sur le tiers de la ligne projetée entre Marseille et
Menton, des zones de dépassements suffiraient pour satisfaire les trois
principes qu'elle a elle-même arrêtés.
La Ligne
Nouvelle sur cette portion ne se justifie pas.
Il n'y a pas
de saturation entre les Arcs et Cannes
La
saturation concerne essentiellement Marseille et l'espace entre Cannes et Nice.
Pour le
vérifier, nous avons effectué une observation le 12 décembre 2016 de 6H07 à
12H07 en gare de Saint-Raphaël, lieu correspondant au passage des trains
sur la ligne projetée entre les futures gares de l'est Var et de la Siagne.
- Ce tronçon
semble suffisamment long pour absorber le trafic sans soucis de sillons ou de
segments.
- Il reste
possible d'accroître la capacité ferroviaire en utilisant des trains avec plus
de voyageurs. Les coûts de maintenance et de remisage seront moindres que la
création de ligne.
- L'effet
ERTMS2, qui n'est pas en place actuellement et la commande centralisée du
réseau contribueraient à fluidifier le réseau.
1°) Il passe
peu de trains:
- 32 trains
en tout en six heures, dont cinq qui n'étaient pas en service (4 TER et une
locomotive isolée):
- 27 trains
avec passagers dont:
- 14 sur la voie Nice-Marseille (6TER, 7 TGV, 1
Inter-cités), c'est à dire 1 toutes les 26 minutes,
- 13 sur la voie Marseille-Nice (10 TER, 2 TGV, 1
Inter-cités), c'est à dire 1 toutes les 28 minutes.
Chaque
jour, il n'y a que vingt trains sur chaque voie dont six TGV reliant les deux
villes dans chaque sens sans changement.
Ce matin, un
seul TGV sur chaque voie ne s'est pas arrêté à Saint-Raphaël en six heures (des
Nice-Paris-Nice).
2°) les
trains sont peu remplis:
Appréciation
du remplissage selon trois catégories:
- Vides,
0 à 5 passagers par wagon: 15 trains
- A la
moitié, de 5 passagers à la moitié approximative, par wagon: 8
- Pleins,
de la moitié à très remplis, par wagon: 4
3°) Aucun
train de marchandises:
En six
heures, aucun train de marchandises n'est passé. La quasi totalité du fret
passe par la route. Un convoi de citernes seulement circule la nuit.
4°) La SNCF
sait faire passer trois TGV en 11 minutes sur la même voie:
Le TGV 6176
Nice-Paris, l'ID-TGV 2930 Nice-Paris et le TGV 9750 Nice-Genève aux environs de
midi.
5°) Les
retards:
Si l'on
considère comme "à l'heure" les trains n'ayant pas plus de cinq
minutes de retard, tous étaient à l'heure sauf un.
L'Inter-cités
Nice-Bordeaux avait 39 minutes de retard pour des raisons indépendantes de la
ligne. Le motif invoqué était "difficultés de préparation en gare",
ce qui correspond à un problème de matériel en panne, de difficulté à mettre le
train en ligne depuis le dépôt ou de personnel défaillant.
6°) État
apparent du matériel:
Vus de
l'extérieur, les trains sont sales, tagués sur les carrosseries et parfois sur
les vitres. Sur le TER assurant la liaison Cannes-Saint-Raphaël-Cannes, des
vitres cassées ont été remplacées par du plastique transparent. L'ensemble est
peu engageant et renvoie une impression d'insécurité.
Conclusion:
Il n'y a pas
de trains de fret.
Il y a peu
de trains de voyageurs.
Ces trains
sont très peu remplis.
Les retards
sont essentiellement dus à la gestion humaine, aux retards en équipement et au
mauvais état du matériel.
SNCF Réseau
reconnaît l'absence de saturation.
Les
milliards engagés ne peuvent justifier les quelques minutes gagnées par le
projet de ligne nouvelle sur ce tronçon.
Joël
HERVE
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