A la fin de la seconde guerre mondiale, les gouvernements
provisoires de la France ont géré le pays de 1944 à 1946.
Ils sont à l'origine de nombreuses réformes d'importance, dont celle qui a organisé le régime général de la sécurité sociale pour les travailleurs du secteur privé.
Aujourd'hui, près de 30 millions de personnes sont prises en
charges pour les risques
maladie, famille, retraite, accidents du travail et
maladie professionnelle. Le reste de la population dépend
du régime agricole ou des régimes spéciaux.
C'est le régime de pensions des fonctionnaires qui a servi de modèle au régime général des retraites du secteur privé. Ce dernier a remplacé le dispositif dérisoire mis en place par Pétain en 1941.
Chez
les fonctionnaires, la pension est depuis très longtemps
un salaire continué, lié à la durée de la carrière
et indépendant du montant des cotisations. Aujourd'hui,
c'est le salaire des 6 derniers mois qui sert de base au
montant de la pension (75% du salaire hors primes). Le
seul moyen d'attaquer ce système est le gel du point d'indice et le
remplacement de la hausse du salaire par des primes.
La qualification est liée à la personne: le fonctionnaire dispose d'un grade (ouvrier d’état, professeur des écoles, inspecteur des finances...), qu'il conserve à vie, y compris à la retraite.
Aujourd'hui, pour le privé, la qualification est définie par la convention collective, non pas à partir de la personne, mais à partir du poste de travail.
Le régime comparable à celui des fonctionnaires qui aurait dû assurer en totalité les retraites du privé n'a été mis en place que partiellement en 1946.
Un
régime complémentaire a été créé par les patrons dès 1947,
en réaction à une situation considérée comme trop
favorable aux salariés. Cette retraite, dite
complémentaire, est liée au montant des cotisations.
C'est donc un salaire différé.
Ces
régimes différés, l'Agirc pour les cadres et l'Arrco pour
les autres salariés ont fusionné en 2019 et fonctionnent
selon un système de répartition à points.
La vraie réforme du travail, et donc des retraites, consisterait à revenir à ce qui était prévu en 1946 pour un régime général, comparable à celui de la fonction publique.
Les
régimes complémentaires des retraites, tout comme les
mutuelles pour la santé*, auraient alors vocation à
disparaître.
Évidemment, cela modifierait le rapport de force capital-travail**, la place de la citoyenneté au travail et la répartition du temps de travail durant toute la vie.
Le mur climatique et la dégradation du vivant imposent la mise en place de nouvelles solidarités.
En attendant, n'oubliez pas qu'il y a manifestation à Draguignan à 10 heures 30, pour sauver ce qui peut l'être...
*https://forumjulii.blogspot.com/2022/03/la-politique-de-la-sante-du_17.html
**https://forumjulii.blogspot.com/2022/04/le-capital-et-le-travail.html
https://forumjulii.blogspot.com/2023/02/pourquoi-les-gouvernements-successifs.html
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