La dernière raison qui
explique mon refus de voir les ordures ménagères stockées et
triées dans l'Estérel, concerne la destruction du paysage,
de la faune et de la flore.
Je rappelle que dans le
même temps, les élus demandent que le massif soit classé
"Grand Site de France" en 2022!
La faune et la
flore du secteur ont déjà beaucoup souffert
avec le stockage des tas d'ordures 1,2,3 et la
surélévation du 3. Il n'est pas nécessaire d'en
rajouter.
On remarquera sur la carte
ci-dessus, avec quelle magnifique habileté ont été
fixées les limites de la zone protégée. Hachurées en
vert, elles enserrent les tas d'ordures et la future
usine pour s'arrêter net à leur contact. Les
oiseaux, les mammifères et autres espèces vivantes
s'arrêteront à la frontière, c'est sûr!
Lors de l'enquête publique, les
zones NATURA 2000 et les ZNIEFF, situées à proximité
sont considérées comme "éloignées."
Je rappelle que les zones
NATURA 2000 servent à maintenir la diversité
biologique du vivant dans l'espace européen et que les
ZNIEFF sont des zones naturelles d'intérêt écologique
faunistique et floristique.
Pour ce qui est de la
flore et de la faune, le site global est saccagé depuis
des décennies et comme le dit à demi-mots un des
documents de l'enquête, on n'est plus à ça près.
Les menaces certaines sur
la biodiversité ont été décrites précisément lors des
enquête publiques sur la surélévation et la création du
nouvel ISDND. En vain!
Plaignons la pipistrelle
de Nathusius, l'aigle de Bonelli, le chardonneret
élégant et la Canche de PROVENCE!
Pour cette dernière et
quelques autres, des mesures de compensation doivent
être mises en place. Elles consistent à replanter dans
un autre espace les espèces protégées qui se trouvaient
là avant les travaux.
La destruction du vivant est organisée en pleine
conscience, au nom de ce que les élus et
l'administration considèrent comme un "intérêt
public majeur" de rang
supérieur à l'intérêt public tout aussi majeur, de
préservation des espèces.
On pouvait lire dans le dossier d'enquête publique que "le risque de
destruction d’individus est réel pour plusieurs espèces
protégées de flore, d’insectes,
d’amphibiens, de reptiles, d’oiseaux et pour les
chauves-souris arboricoles, si ces travaux ont lieu
pendant leur période de reproduction (de mars à
août plus particulièrement)."
Les travaux de réalisation
du site 4 ont commencé pendant cette période et se
poursuivent actuellement (cf l'article du 17 octobre 2021).
Une dérogation au régime de
protection des espèces autorisant la destruction
d’individus et l’altération ou la dégradation de leurs
milieux particuliers a été demandée et obtenue. La
demande a porté sur, excusez du peu:
- 2 espèces végétales
protégées,
- 50 espèces animales
protégées:
- 25 espèces d’oiseaux,
- 5 espèces de reptiles,
- 2 insectes,
- 3 amphibiens
-
15 mammifères : 14 espèces
de chauves-souris et
1 mammifère terrestre.
Pour conclure, je rappellerai que le label Grand
Site de France est un label décerné par le ministère de
la Transition écologique et solidaire, qui vise en
particulier à promouvoir la bonne conservation et la
mise en valeur des sites naturels.