Il est 9 heures 22. A partir de maintenant, les femmes travaillent gratuitement!

 

Il est 9 heures 22 au moment où je publie cet article, ce mercredi 3 novembre.

A partir de maintenant et jusqu'à la fin de l'année, les femmes de notre pays vont travailler bénévolement.

Ce calcul a été publié sous l'autorité de l'économiste Rebecca Amsellem, dans la lettre d'information de son association "Les Glorieuses".

L'écart de salaire net moyen entre les hommes et les femmes est de 16,8% selon l'INSEE. 

Pour l'APEC, chez les cadres, les chiffres varient de 13 à 19% et les femmes ont été moins augmentées que les hommes en 2020.

Ce qui est grave, c'est que la situation se dégrade.  Il y a deux ans, ce bénévolat des femmes avait commencé seulement le 6 novembre. L'an dernier, c'était le 4.

Les métiers très féminisés sont de surcroît, souvent, les plus mal payés.

C'est vrai pour les infirmières des hôpitaux et les sages-femmes, par exemple.

Chez les enseignants du premier degré, il n'y a que 15% d'hommes et des salaires faibles (voir l'article du 19 octobre). En 1954, les femmes étaient 65% et les salaires étaient supérieurs.

Les femmes de ménage viennent d'être augmentées de façon ridicule, à la suite de la pandémie. Leur salaire horaire passant de 10,56€ à 10,73€, soit 17 centimes d'augmentation. A condition de travailler à temps plein, ce qui est rarement le cas...

Dans ce secteur, les formations et les postes de chefs d'équipes sont très majoritairement tenus par les hommes.

A ce rythme l'égalité salariale ne serait atteinte qu'en... 2234!

Rebecca Amsellem demande la mise en place de mesures très concrètes dès aujourd'hui.

Elle propose, par exemple de prolonger le congé de paternité et de conditionner l'accès des entreprises aux subventions et aux marchés publics à des évolutions d'égalité.