Ce qu'il est impossible d'ignorer sur l'école primaire

 

A quelques mois des élections présidentielle et législative, entendez-vous beaucoup parler de l'école? 

D'après le sondage de l'institut Elabe pour BFMTV, publié aujourd'hui, 18 % des personnes interrogées se préoccupent de leur pouvoir d'achat, 13 % de l'immigration, 9% de l'environnement et... 5% de l'éducation. 

Personne ne peut pourtant ignorer la mesure phare du gouvernement pour l'enseignement primaire:  le dédoublement des classes  dans les zones d'éducation prioritaire.

Elle est rappelée régulièrement par Blanquer et Macron, surtout à 5 mois de la présidentielle!

Il faut montrer que le gouvernement s'occupe bien de nos petits et que cet abaissement des effectifs, qu'on généralise par inattention, va leur permettre de mieux travailler.

En fait, cette mesure ne concerne que 4,9% des élèves de l'enseignement primaire. On est d'abord dans une action de communication et on en parle tellement depuis quatre ans, que l'on pourrait croire que le pays prend l'école au sérieux.

Il n'en est rien.

Dans un entretien à Var-matin le 17 septembre 2018, j'avais déclaré que "l’essentiel de ce qui doit être réformé est délibérément ignoré."

Quatre ans après, ces propos sont hélas toujours aussi vrais.

Personne ne doit ignorer que:

- la France est le pays de l'Union européenne qui a le plus grand nombre d'élèves par enseignant, du CP au CM2,

- la France a les classes les plus chargées pour l'école maternelle à l'exception du Royaume-Uni,

- la France paie très mal ses enseignants ( voir https://forumjulii.blogspot.com/2021/10/la-france-paie-tres-mal-ses-enseignants.html),

- la France est en queue de peloton pour son engagement financier pour l'école primaire, bien en dessous de la moyenne de l'OCDE.

De véritables efforts devront être portés par les candidats sur ces sujets.

S'ils se taisent, inquiétez-vous pour les enfants et l'avenir du pays!