jeudi 17 juin 2021

Les jeunes, l'écologie, l'action

 

Il y a tout juste deux ans, je distribuais mon premier tract pour la campagne électorale des municipales à Fréjus *.

Il était prioritairement destiné aux jeunes de 16 à 30 ans, car je souhaitais toucher les élèves pour lesquels j'avais travaillé pendant seize ans** .

Les échanges que j'avais formalisés avec eux dans les porte-à-porte ou sur les marchés de Fréjus m'avaient surpris.

Je les croyais sensibilisés par l'école et portés par une sorte d'enthousiasme citoyen, qu'incarnait très bien la jeune Greta Thunberg, par exemple.

Il n'en fut rien. Aucun jeune de cette catégorie n'a rejoint l'équipe de campagne, dont l'âge moyen fut assez élevé.

Quelques mois plus tôt, ils étaient plus d'une centaine à crier "chaud, chaud, chaud, le climat sera chaud", dans les rues de l'agglomération, lors d'une manifestation parfaitement maîtrisée, par des adultes à peine plus âgées qu'eux. Et depuis, plus rien.

Très sensibles à l'image et aux réseaux sociaux (mais ils ne sont pas les seuls!), leur collectif s'arrête à la fête et n'a pas la force de se mobiliser dans la durée, pour la sauvegarde de la vie.

Le dérèglement climatique reste une fiction, tout comme l'apocalypse qu'ils vivent avec les séries télé comme Snowpiercer.

Et pourtant ils n'ignorent presque rien de ce dérèglement climatique et de la chute de la biodiversité.

Comme mon blog est essentiellement constitué de textes et qu'ils réagissent aux images, je suppose qu'ils ne viennent pas le visiter.

Dois-je y mettre ce bébé koala brûlé par les incendies australiens, pour émouvoir?

Les koalas sont les
            premières victimes des incendies : ils vivent dans les
            arbres, se nourissent d’eucalyptus et ne peuvent pas fuir
            les feux / Photo AFP

Le sentiment d'urgence face au dérèglement, s'il est perçu, n'est pas suffisamment intégré pour modifier les comportements.

Ils admettent volontiers la contradiction à vivre ce qu'ils savent et à ne pas vouloir tenter de faire.

C'est aussi vrai, chez de nombreux adultes, hélas!

Pour dépasser cette contradiction, ils déculpabilisent leur statut de consommateur insouciant, en se déchargeant sur ceux qui les ont faits naître dans ce monde là et "qu'ils n'ont pas choisi".

Je crois  avec le philosophe Comte-Sponville, que je citais souvent à propos de l'acte d'enseigner, "qu'il ne s'agit pas de remplacer l'effort par le plaisir, mais d'apprendre à prendre plaisir à l'effort."

PS: si vous avez des jeunes dans votre entourage, n'hésitez pas à faire suivre et à leur proposer de nous contacter.

* https://forumjulii.blogspot.com/2019/08/frejus-en-couleurs-ville-verte-rose-et.html

** https://forumjulii.blogspot.com/2019/10/enseigner-les-sciences-pour-sauver.html

1 commentaire:

  1. d'un autre vieux ... on dit boomer je crois ;-)
    La tentative était belle, le constat amer,
    on peut l'atténuer par les errements de nos chefs verts locaux, tous épris de calculs électoraux, foireux, en général, et de survie sociale, à travers l'obtention d'accessits.
    Quand à Piolle qu'allait-il faire dans cette galère ?
    IL a dû vite comprendre qu'il était loin de Grenoble ...

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