lundi 21 juin 2021

Election: des propositions pour une meilleure participation citoyenne

 

Du point de vue de la participation citoyenne, ces élections sont un échec:  68% d'abstention à Fréjus et à Roquebrunne, 63 % à Saint-Raphaël.

Cet échec est dû à des raisons politiques que j'évoquerai ultérieurement et à des raisons structurelles, que je développe aujourd'hui.

Les électeurs ne s'y retrouvent pas. Ils ne comprennent pas le rôle des collectivités territoriales sur lesquelles ils doivent se prononcer, ni comment elles peuvent améliorer leur vie.

Ce divorce prend sa source dans le mille-feuille que je dénonçais déjà aux dernières municipales.

Je reprends aujourd'hui, l'article que j'avais écrit le 1er mai dernier et souhaite, pour les prochaines élections, que le parlement se prononce sur:

- la fusion des communes,

- la suppression des départements,

- une décentralisation plus importante donnant davantage de responsabilités aux régions,

- l'instauration d'un vote électronique sécurisé sur plusieurs jours, pour remplacer le papier et l'enveloppe du dimanche.


"Quand le fréjusien Sieyès proposa les départements en 1789, il s'agissait de pouvoir faire l'aller-retour au chef-lieu, en une journée de cheval. Il fallait rompre avec le pouvoir royal. Les départements avaient un sens.

Aujourd'hui, Marseille c'est une heure de train et un peu plus en voiture!

Lors des dernières municipales, notre liste "Fréjus en couleurs", proposait déjà de supprimer la CAVEM, pour fusionner les villes qui la composent: trop de circuits administratifs en doublons, trop d'argent dépensé pour rien. Avec sa filiale des ordures ménagères, on compte 9 directeurs, 2 présidents  et 17 vice-présidents pour gérer 200 fonctionnaires.

La France dispose de 40% des collectivités territoriales pour seulement 13% de la population en Europe. Tous nos partenaires se moquent de nos clochemerles!

Le mille-feuille "ville - communauté d'agglomération - département - région - état" doit recourir d'urgence au circuit court "ville - région - état."

Ce serait bien plus profitable à l'intérêt général et aux finances publiques.

Depuis la loi de Nouvelle Organisation Territoriale de la République (loi NOTRe de 2015), le département et son conseil départemental sont grignotés de tous côtés:

- Par le haut: on a augmenté la taille des régions et diminué leur nombre, en leur confiant des compétences autrefois dévolues aux départements.

- Par le bas: on accorde une place plus importantes aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), comme la CAVEM-ECAA, et aux métropoles.

- Par le milieu: on a divisé par deux le nombre des cantons (mais pas le nombre des élus!).

- Par le cœur: on a retiré au département la clause de compétence générale (faculté de s'occuper de tout ce qui concerne son niveau) pour restreindre son rôle, en limitant l'essentiel de son champ de compétence à l'action sociale à tous les âges de la vie.

Le département n'est pas une véritable collectivité territoriale puisqu'elle ne lève presque pas l'impôt (environ 16% de son budget).

Le reste de son budget est un transfert de l’État. Il fonctionne comme une grosse administration dépendant de l’État pour gérer, avec l'argent de ce dernier: l'aide sociale à l'enfance (ASE), les collèges, l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) et les EHPAD pour les personnes âgées ou le revenu de solidarité active (RSA) pour les plus démunis d'entre-nous.

Une administration se gère avec ses fonctionnaires, elle n'a pas besoin de présidents, de vice-présidents, de conseillers départementaux mâles et femelles, avec les bureaux, le personnel et les indemnités qui vont avec.

Ces élus sont condamnés à donner l'illusion qu'ils jouent un rôle en partageant moins de 20% du budget sur lesquels ils ont une petite marge de manœuvre. Le système est pervers, d'ailleurs. Car avec si peu, il exerce une forme de tutelle sur les communes, en attribuant les subventions aux maires amis plutôt qu'à ceux de l'opposition.

Pour résumer: le département doit devenir une administration de gestion, de l’État déconcentré, ou de la région.

Avec la dernière réforme, au nom d'un certain équilibre arithmétique, on a rendu cette collectivité affaiblie, totalement illisible pour les citoyens.

Le canton de Fréjus est amputé au cordeau de sa partie Est et le canton de Saint-Raphaël comprend un bout de la ville de Fréjus.

Une reconquête de démocratie doit s'opérer.

La commune, territoire de proximité bien connu des citoyens, souffre déjà d'un désengagement des électeurs (Rachline a été élu avec 18% des inscrits).

Les cantons, coûteux, désincarnés et peu utiles sont une strate méconnue du mille-feuille, qui ne contribueront jamais à reconstruire la citoyenneté."





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