Ne nous y trompons pas: la société de consommation, c'est
terminé.
Qu'on le veuille ou non!
Nous avons la chance d'être encore en démocratie, même si les
nationalistes cognent de plus en plus fort à nos portes, en écho à
ceux qui assassinent plus à l'Est.
Enfin, pour l'instant, nous sommes encore en démocratie!
Et toutes les démocraties ont été rêvées, pensées, réalisées dans un monde sans limites.
Or, aujourd'hui, nous devons réaliser le monde dans un contexte entièrement nouveau.
"Le temps du monde fini commence", écrivait le poète Paul
Valéry, il y a près d'un siècle.
Nous allons devoir organiser notre vie avec de nouvelles règles, avec de nouvelles normes, avec des chemins très différents de ceux qui nous gouvernent aujourd'hui encore.
Construire ensemble, véritablement, un monde plus sobre, sans rien lâcher sur la démocratie.
Redéfinir les priorités, ne laisser personne sur le bord du chemin.
Sommes-nous prêts à ne plus confondre le désir et le besoin?
Si la réponse est oui, nous saurons préserver le vivant qui nous entoure, pour un nouvel équilibre qui nous rendra tout aussi heureux, si ce n'est plus.
Si la réponse est oui, nous allons pouvoir redonner sa véritable place à ce qu'il y a d'humain en nous, à l'éducation, à la culture et au soin.
Si la réponse est non, les frustrations persisteront, les égoïsmes l'emporteront et les haines seront exploitées.
Les démagogues qui "rêvent d'un Poutine français" *ou qui pensent que "Poutine porte le programme que nous voulons pour la France"**, descendront les Champs-Élysées sous le soleil brûlant.
Nous étoufferons alors, en regardant fondre la liberté, l'égalité et la fraternité, comme fondent les glaces de nos montagnes.
Pas dans un siècle. Pas dans cinquante ans. Pas dans vingt ans.
Dans dix ans peut-être.
"Le temps du monde fini commence."
* Zemmour ** Le Pen