jeudi 24 mars 2022

Plus proches ou plus éloignées...

Des femmes et des fillettes meurent sous les coups des dictateurs.

Qu'ils soient russes ou talibans. 

Le monde de demain se prépare dans le sang, sous les bombes de Marioupol ou la charia de Kaboul.

Plus proches ou plus éloignées, toutes subissent la même bêtise des hommes.


"Il y a quelques mois encore, en Afghanistan, elles étaient journalistes, médecins, avocates, magistrats, artistes, traductrices, diplomates. Ça n'était pas dans tout le pays, mais c'était possible.

Il y a quelques mois encore, elles étaient femmes, filles, sœurs, épouses, camarades, amies, collègues.

Depuis le retour des talibans et l'instauration de la charia, elles sont devenues des biens meubles, des ventres, des fantômes sans parole et sans droits.

Leur vie ne leur appartient plus, et c'est l'humanité tout entière qui saigne.

Jamais ces silhouettes indéfinies ne nous laisseront indifférentes.

Ce sont des mots, et ces mots sont pour elles.

Ils sont nés de nos insomnies, ils sont nés de la certitude que nous avons qu'à l'obscurantisme des idées, la lumière des textes peut aussi répondre.

Nous ne renverserons pas un régime taliban avec des phrases, mais elles bâtissent des ponts de mots entre ces femmes afghanes et nous, des constructions d'une solidité inouïe qu'aucun islamisme ne saura détruire, jamais.

Les femmes afghanes supplient le monde de ne pas les oublier, nous ne sommes pas le monde, mais nous ne les oublions pas."

 Texte écrit par T. Banon et R. Khan en préface du livre "Toutes afghanes" publié aux Éditions de l'Observatoire/Humensis, novembre 2021- prix 6€ - bénéfices reversés à l'association Afghanistan libre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire