mercredi 10 avril 2024

Nos élus sont loin du compte sur les enjeux climatiques.

 

La Chambre régionale des comptes a publié lundi une enquête relative à "l'aménagement du littoral et aux enjeux environnementaux en Méditerranée," depuis 2018.

Elle explique en 84 pages que la Région n'est pas à la hauteur des enjeux.

Je ne ferai pas de commentaires tant il y aurait à dire. Je me contenterai de citer quelques passages qui me semblent assez éclairants. Le Blog a déjà largement exposé la situation depuis 5 ans.

"Le territoire de la région est marqué par un triple phénomène convergent de littoralisation, de métropolisation et d’étalement urbain."

L'adaptation au changement climatique "est essentiellement traité au travers de dispositifs incitatifs fondés sur la bonne volonté des collectivités."

"Les moyens affectés à l’anticipation et à la gestion des risques côtiers restent marginaux dans le budget de la collectivité, ils sont par ailleurs limités par la faiblesse des initiatives
locales."

"Les hypothèses scientifiques et les projections afférentes sont connues, les mesures en réponse sont encore trop timides."

Le rapport rappelle en passant que nous sommes les premiers en FRANCE (hors Région parisienne) "pour les inégalités en termes de niveau de vie."

"De fait, si la surface inondable ne couvre qu’un dixième de la surface régionale, elle concerne néanmoins un habitant sur cinq, essentiellement dans les territoires urbains densément peuplés, dont la façade littorale."

"L’ensemble des fronts de mer aménagés est concerné par les dégâts liés au choc mécanique des vagues."

Dans le VAR, qui comprend 27 communes littorales, "aucune des communes de ces secteurs n’a été classée par le décret n° 2022-750 du 29 avril 2022 pris en application de la loi « Climat et Résilience » du 22 août 2021, établissant la liste des communes dont l'action en matière d'urbanisme et la politique d'aménagement doivent être adaptées aux phénomènes hydro-sédimentaires entraînant l'érosion du littoral  dans le Var, où aucune commune n’est encore inscrite."

FRÉJUS et sa voisine ne sont toujours pas classées...

Voir à ce sujet l'article du Blog du 22 septembre 2023:

https://forumjulii.blogspot.com/2023/09/la-promenade-des-bains-et-le-trait-de_22.html

Et celui du 3 juillet 2023:

https://forumjulii.blogspot.com/2023/07/du-cote-de-saint-aygulf.html

"Le recul du trait de côte en zone sableuse est particulièrement problématique au plan économique lorsqu’il met en péril les activités balnéaires et touristiques. De nombreuses plages de la région subissent l’érosion avec des vitesses de recul comprises entre 10 et 30 cm par an."

"Les températures sur la frange littorale, déjà élevées, augmenteront de 2,5°C à 5,5°C en été."

"Compte tenu de l’élévation inévitable du niveau de la mer (entre 0,5 et 1 mètre à l’horizon 2100, certains modèles plus pessimistes tablant sur 2 mètres ou plus), la pression
devrait être intensifiée sur les côtes basses par érosion côtière et submersion, avec ennoiement définitif de certaines zones."

"La prolifération de bactéries, d’algues toxiques et de méduses rendent les eaux impropres à la baignade (menace directe sur la santé publique et le tourisme balnéaire)."

"L’instance n’a encore jamais travaillé sur les risques submersion marine et tsunami, preuve d’un champ d’étude encore insuffisamment pris en compte."

 "L’empilement des instances d’études et de dialogue et la démultiplication des initiatives est source d’illisibilité de l’action publique, d’autant qu’elle ne s’accompagne d’aucune évaluation a posteriori."




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