Le programme 2022 de Marine Le Pen est beaucoup plus développé que celui qu'elle proposait en 2017: douze propositions, où elle parlait surtout d'agriculture, faisaient l'affaire.
Quelques mesures admises par tous baignaient certes dans son jargon habituel: protectionnisme intelligent, patriotisme économique, transformation de la Politique Agricole Commune (PAC) en Politique Agricole Française...
Les mesures concrètes ignoraient les grands enjeux et se contentaient d'égratigner l'Europe.
Dans le programme de 2022, c'est différent. Elle a intégré la forme de l'essentiel et parle de climat, de biodiversité, d'écosystèmes, d'énergies renouvelables et utilise même le mot écologie pour la première fois.
Malheureusement, les concepts ne sont pas maîtrisés. Ils sont coincés, comme tout le reste, par l'idéologie du repli sur soi et des frontières.
Ça commence mal avec le titre: "Une écologie nationale". Elle n'a pas intégré que le dérèglement climatique et la disparition des espèces n'ont pas de frontières.
D'ailleurs le problème ne vient pas, selon elle, du climat dégradé, mais du "terrorisme climatique": "L’urgence est de rompre avec une écologie dévoyée par un terrorisme climatique qui met en danger la planète."
On imagine que pour elle, les rapports du GIEC (mais les connaît-elle?) sont les organisateurs du terrorisme, avec les scientifiques du monde entier, les écologistes et les gens qui réfléchissent un peu.
D'ailleurs, elle veut sortir du Green Deal (pacte de la Commission européenne qui vise en particulier la neutralité carbone en 2050): "Nous ne laisserons pas l'écologie étouffer la démocratie"... "parce qu'elle met en jeu la sécurité globale de l'environnement."
C'est l'écologie qui menace l'environnement et la sécurité! Elle s'opposera à "la préférence irrationnelle pour les énergies renouvelables" (l'éolien, par exemple), si elle est élue.
Les savoirs des élèves de l'école primaire sont bien plus avancés! Mais il s'agit de comploter, et pour ça, tout est bon: "L'écologie est parfois une arme employée contre nos entreprises."
Les frontières sont là: "Chaque écosystème est unique, il est ici, et pas ailleurs." Elle se soucie de ce qui se passe à l'intérieur de nos frontières. Le reste ne la regarde pas.
Elle est restée bloquée sur son nuage de Tchernobyl!
Quant à la biodiversité, dont elle n'a pas mesuré l'importance des chaînons dépendants les uns des autres, elle estime qu'il n'y a pas de critères pertinents pour la mesurer. Alors, elle bricolera en mesurant "l'évolution de populations d'espèces témoins."
Pour conclure, elle fanfaronne et assure qu'elle"en finira avec une écologie hors-sol, basée sur le mensonge".
Pour ce qui est du mensonge, il va y avoir du boulot!
A lire ce truc, je vais finir par croire que Macron est écolo, même après l'avoir écouté hier soir...
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