Les scientifiques sont dans l'ensemble
assez d'accord, pour déterminer neuf limites à ne pas dépasser, pour éviter de mettre en péril
la survie de l'humanité.
Les deux principales sont le dérèglement climatique et la
chute de la biodiversité. Je ne sais pas d'ailleurs si l'on doit dire "les principales", car les écosystème sont si complexes et
imbriqués les uns
dans les autres, que la détérioration d'un seul peut très vite
altérer tous les autres.
Les sept autres limites essentielles sont, l'acidification de
la mer, les pollutions chimiques, les consommations de l'eau douce, l'artificialisation des terres, la baisse de l'ozone dans la stratosphère, la montée des aérosols dans l'atmosphère et la perturbation des cycles de l'azote et du phosphore.
Les écosystèmes ne se dégradent jamais de façon graduelle et
régulière. Si tel était le cas, il serait plus aisé de prévoir les
conséquences de leur détérioration. Ils fonctionnent un peu à la façon d'un
interrupteur électrique sur lequel on appuierait de façon lente et
progressive.
La lampe est allumée, on appuie un peu, il ne se passe rien.
On appuie un peu plus fort, on sent une résistance, mais il ne se passe
toujours rien.
On appuie encore plus fort et tac, on est dans le noir. C'est le point de rupture.
On savait bien que ça allait céder, mais on ne savait pas
exactement à quel moment. Pour les écosystèmes, c'est un peu la même chose.
Prenons l'exemple d'un lac en surpêche. Les gros poissons
disparaissent, l'eau est encore parfaitement claire. Mais cette absence
bouscule l'ensemble du réseau alimentaire du lac. En apparence, il ne
se passe rien. Et d'un seul coup, en quelques jours, des micro-algues
du bout de la chaîne alimentaire envahissent l'eau qui devient trouble.
Ce type de bouleversement par point de rupture peut être
réversible, au niveau d'un lac. Personne ne sait s'il pourrait l'être au
niveau de la planète.
C'est ainsi que pour la température, on estime être dans une
zone de sécurité jusqu'à +2°. Plus on avance vers les 4°, plus
l'incertitude est grande de toucher le point de rupture, au-delà duquel aucun
scientifique ne modélise ce qu'il pourrait se passer vraiment.
Or le GIEC, dans son dernier rapport publié lundi, évoque un réchauffement moyen de 3,2°C d'ici 2100 si nous ne nous mobilisons pas davantage. Réchauffement dont il dit qu'il pourrait même atteindre les 5°C dans le pire scénario.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire