La SNCF va construire une nouvelle ligne de chemin de fer, dite Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur (LNPCA) qui va fortement impacter l'Est-Var et coûter une fortune aux contribuables que nous sommes, tout en détruisant l'environnement.
Et tout cela pour gagner 45 minutes entre Nice et Paris!
Nous répondons à l'enquête publique ouverte jusqu'au 28 février. Nous vous invitons à faire de même.
http://www.registre-numerique.fr/lnpca
Notre réponse longue et détaillée sera publiée en cinq jours sur ce blog.
Elle a été rédigée par Marie-Laure Meillaud-Boffard, Yves Aymes et Joël Hervé.
Cette enquête demande à la population de la région de se prononcer sur une ligne nouvelle qui n’apparaît jamais dans le projet.
C’est l’Arlésienne de la SNCF!
Sa mise en musique n’est en rien mélodieuse pour les oreilles de la population contributive.
Et même si nous sommes dans la Provence d’Alphonse Daudet, cette enquête publique s’apparente plutôt à une offense faite aux Lettres de Mon Moulin.
TROIS EVIDENCES…
Avant d’entrer plus avant dans l’analyse de ce dossier, il est absolument nécessaire de préciser trois évidences, afin de bien saisir le contexte des explications détaillées qui leur font suite.
Première évidence:
Présenter à la population un dossier d’enquête de plus de 5000 pages permet d’embrouiller le sujet pour mieux éluder la question.
Cela s’appelle noyer le poisson. Les Allemands, eux, disent parfois « déconner » et ceci en dit long sur le mépris affiché par les décideurs – maître d’ouvrage en tête - à l’égard de l’opinion des habitants de la Région Provence – Alpes-Côte d’Azur.
Par exemple, aux Arcs-sur-Argens, pour un simple rehaussement de quais + un simple bassin de rétention + un simple raccordement entre deux voies, pour la « modique » somme de 500 000 euros : 143 pages !
Mais si vous cherchez une étude comparative indépendante du projet, vous n’en trouverez pas. Même l’étude indépendante sur la saturation ferroviaire, demandée en 2018 par le garant de la concertation nommé par la Commission nationale du débat public (CNDP) a été retoquée par SNCF&Co!
Deuxième évidence :
Le projet présenté n’a aucun rapport avec celui présenté lors du débat public de 2005.
En 2005, on prévoyait 220 km (Marseille – Vintimille) pour un coût total de 3,5 milliards d’euros.
Aujourd’hui, le projet de ligne nouvelle se réduit à 110 km, mais la facture s’élève à plus de 14 milliards.
En effet, on a supprimé la portion Nice - Vintimille en raison de son coût (5 milliards en 2011) et le doublement de la portion Toulon - Le Muy jugée inutile (3,5 milliards en 2015).
Mais ces 110 km de voie nouvelle ne verront le jour qu’après 2040.
Pour l’instant, il n’est question dans ce dossier d’enquête publique, que de travaux de réfection, sécurisation et modernisation de la voie actuelle.
Autant d’obligations imposées à la SNCF, devenue société anonyme mais toujours gestionnaire du réseau, dans le cadre de la mise en concurrence européenne.
Certes, ces travaux répondent à la demande pressante des habitants de la région, formulée lors du Débat Public de 2005, demande ô combien légitime devant le pitoyable état de la ligne ferroviaire existante, négligée, voire abandonnée depuis 60 ans maintenant.
Si Marseille – Nice se faisait par train en deux heures dans les années 70, il faut maintenant 2h45 pour ce même trajet.
 quoi les sommes versées à la SNCF pendant ces 60 ans ont-elles été utilisées ?
Il s’agit pourtant bien des impôts que nous avons payés, chacune de ces 60 années.
La SNCF n’a ainsi pas accompli la mission qui était la sienne depuis toutes ces années et donc le service qu’elle devait au public. Elle a préféré construire des LGV que n’utilisent que 10% des voyageurs SNCF et qui sont non rentables pour 90% d’entre-elles.
Ces 45 minutes que les décideurs veulent regagner sur le temps de trajet pour retrouver la performance de 1970, méritent-ils un investissement de près de 14 milliards d’euros ?
Troisième évidence :
Profitant de l’existence de ce projet, maintenu malgré le refus de la population en 1995, la SNCF voudrait, par un joli tour de passe-passe:
- faire payer dès maintenant par les habitants de la région les travaux qui lui incombent du fait des contraintes européennes,
- obtenir dès maintenant l’aval de la population pour des travaux pharaoniques que cette même population s’engagera de surcroît à payer, satisfaisant ainsi la marotte et la mégalomanie de nos décideurs arc-boutés sur leur conception rétrograde du progrès et leur appétit pour le béton.
La vie est belle !
J'espère que les usagers, les citoyens vont ce rendre compte que cette décision va impactés les paysages de notre Provence...!? S'impliquer pour l'avenir et notre rôle !
RépondreSupprimerPEUT ON SIGNER UNE PETITION CONTRE CE PROJET ABSURDE ? UN COLLECTIF A REJOINDRE POUR DEFENDRE NOTRE ENVIRONNEMENT ?
RépondreSupprimerIl y a plusieurs pétitions sur votre moteur de recherche, mais il est préférable d'écrire une contribution à l'adresse indiquée dans cet article. Un argumentaire est à disposition dans les articles suivants.
SupprimerJ.Hervé