lundi 31 janvier 2022

La solidarité plutôt que la charité!

 

Les personnels de la pharmacie de l'hôpital BONNET, appuyés par leur direction, font appel à la générosité publique pour acheter du matériel.

Je n'ai aucune compétence pour apprécier la validité de leurs besoins. Mais ce sont des professionnels et ils savent mieux que quiconque, ce dont ils ont besoin pour mieux travailler et remplir leur mission de service public auprès des malades.

Je les comprends, ne les blâme pas, mais suis en désaccord avec cette démarche.

La crise de la Covid nous confirme depuis deux ans, les difficultés subies par les hôpitaux. Les politiciens de droite ont décidé de faire fonctionner les hôpitaux comme des entreprises sans leur en donner les moyens. Le personnel souffre et les malades ont de plus en plus de mal à se faire soigner.

Merci Sarkozy, Bachelot, Bertrand et quelques autres!

Le plan mis en œuvre en 2007 est objectivement l'amorce d'une privatisation. De multiples dispositifs techniques aboutissent à augmenter le reste à charge individuel des soins et le  prix des mutuelles et des assurances, tout en favorisant les parts de marchés récupérées par les cliniques et les EHPAD privés.

L'éthique et le business se télescopent maintenant depuis quinze ans. Les fermetures de lits qui obéissaient à la politique néolibérale, sont maintenant dépassées par la désertion des personnels qui fuient l'institution, par épuisement, lassitude et perte du sens de leur métier. D'autant plus qu'on les rend souvent responsables, en affirmant régulièrement qu'il ne s'agit pas d'un problème de moyens, mais d'organisation.

Revenons donc aux moyens de notre hôpital intercommunal.

Particuliers et entreprises sont mis à contribution pour pallier le manque d'argent.

C'est une erreur. Ce que l'on pourrait éventuellement tolérer dans le domaine culturel et relationnel n'est pas acceptable lorsque la vie est en jeu.

Ce sont la Sécurité Sociale, l’État et les collectivités territoriales qui doivent prendre en charge les équipements hospitaliers.

N'oublions pas qu'ici, le "don" n'existe pas. Chaque "don" prive l’État de recettes très importantes.

Imaginons l'entreprise TRUC donnant 10 000€ à l'hôpital.

Elle pourra déduire de ses impôts 60%, soit 6000€.

Puis encore 25%, liés aux contreparties, soit 2500€ (présence à l'inauguration, actions de communication multiples impliquant le nom de l'hôpital, plaque ou objet symbolique indiquant que l'entreprise Truc a donné des sous pour acheter l'appareil Bidule, posé sur la pelouse de l'entrée)...

Le coût réel pour l'entreprise Truc ne sera alors que de 15%, soit 1 500€.

Pas chère, la pub!

L'hôpital relève de la solidarité nationale et non de la charité locale.

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