mercredi 2 février 2022

Non à la ligne nouvelle de la SNCF (2/5)

Suite de l'analyse du dossier d'enquête publique.

 
Il n’est pas possible d’analyser l’intégralité du dossier pour des raisons de temps.
Deux aspects de ce dossier requièrent plus particulièrement l’attention:le financement du projet et l’étude d’impact présentée pour les phases 3 et 4 de l’Est-Var.

Le financement du projet :

Evalué globalement en 2005 à 3,5 milliards d’euros pour 220 km – soit 16 000 euros du km, le coût du projet (aux conditions de 2020) est évalué à 14,6 milliards d’euros pour 110 km –soit 130 000 euros du km…
Une augmentation de plus de 800% tout de même!


Qu’en sera-t-il en 2040 ?

Pour ce qui est des phases 1 et 2 (3,460 milliards) il faut distinguer :
- ce qui est le cœur même de la mission de SNCF Réseau : modernisation, rénovation, sécurisation des voies existantes, travaux nécessaires, voire impératifs.

- et les créations voulues à la fois par le maître d’ouvrage (SNCF) et les "décideurs", à savoir : une gare nouvelle à Cannes (142 millions), une gare nouvelle à Nice par déplacement de 300 mètres de la gare Saint-Augustin avec création d’une gare routière (232 millions.), une gare nouvelle à Marseille (943 millions) et déplacement de la gare de Saint-Cyr (163 millions) – soit un total de 1,486 milliard d’euros.

Le montant des travaux incombant à la SNCF est donc de 1,974 milliard d’euros.
Or, la plus grande partie de ces travaux (pour ne pas dire tous) avait été décidée ET FINANCÉE dans le cadre du CPER (contrat de plan État - Région) 2015-2020 pour une somme nettement plus modique de 800 millions.
L’augmentation, cette fois, dépasse les 250% et on peut se demander ce que sont  devenus ces 800 millions.

Au total, un coût exorbitant - amené à augmenter au fil des ans - pour des travaux que la SNCF &Co entend faire financer par les contribuables de la région PACA, des départements du Var, des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes, des communautés de Marseille, Nice, Toulon, mais aussi Grasse, Draguignan et Cannes.

Cette facture se monte à 1, 384 milliards, à condition bien sûr, que l’Europe soit d’accord pour payer les 20% qui lui ont été dévolus.
 l’échelon national, le contribuable aura aussi à verser son obole.
C’est ainsi qu’un habitant de Salernes, par exemple, aura à payer, à quatre reprises et pendant des années, une LGV qu’il ne verra jamais.

Pour ce faire, aucun problème: SNCF&Co a obtenu l’aval du gouvernement pour créer un établissement local appelé « Société de la LNPCA » afin de créer une fiscalité locale dédiée au financement du projet.
Ce devrait être officiel après la clôture de l’Enquête publique, raison sans doute pour laquelle cet établissement n’apparaît pas dans le dossier. 

Pas plus que la création de nouvelles taxes régionales, départementales et communautaires !

Et tout cela pour les habitants de cette région qui, rappelons-le une fois encore, n’ont jamais été demandeurs d’une ligne nouvelle.
L’addition financière va être lourde !


Même si nous n’abordons pas ici les autres additions à payer: expropriations, urbanisation de terres agricoles, nuisances sonores et vibratoires, destruction de sites protégés touristiques, aggravation des inondations, pollution par les déblais, désertification des zones rurales, etc, etc… elles sont tout à fait présentes et nous continuerons à les dénoncer.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire