Parmi les multiples réformes stupides de Blanquer, il y a eu la
suppression des maths obligatoires en première et terminale, en
2019 ( cf l'article de ce blog, ci-dessous).
Pap Ndiaye promet de les rétablir en 2023, à raison de 1H30 par
semaine.
Ce n'est pas beaucoup, mais cela va dans la bonne direction.
Toutes les études supérieures ont maintenant besoin des mathématiques et nous manquons cruellement d'ingénieurs.
L'industrie et les nouvelles technologies sont de plus en plus
demandeuses et on estime que 18% du PIB sont rattachés aux
mathématiques.
Pour l'école, il faudra recruter et former plus de mille profs
dans le secondaire et remuscler le supérieur qui a perdu 8% de ses
enseignants-chercheurs en 20 ans.
Aux "Assises des mathématiques" qui ont lieu en ce moment
à Paris, le président du CNRS a jugé que la situation était
"très préoccupante et sera catastrophique si nous ne faisons
rien."
Il en va de la souveraineté du pays.
Article de décembre 2021:
Les résultats en mathématiques de nos élèves de CM1 sont
catastrophiques.
Nous sommes quasiment les derniers aux évaluations
internationales, et c'est la même chose en sciences (évaluations
TIMSS de 2019).
Évidemment, le ministre Blanquer ne le clame pas sur les
toits et ses services euphémisent en considérant que "les
résultats de la France sont en retrait."
(source
ministère de l’Éducation nationale)
Bien que sachant cela (la France participe à cette comparaison
internationale depuis 2015) une réforme des lycées a été mise en
œuvre par Blanquer, en 2018.
Et qu'a-t-il fait?
Il a sorti les mathématiques du tronc commun d'enseignement au
lycée, pour en faire une matière à option, avec un niveau
comparable à l'ancienne filière S.
Résultat:
- 20% d'heures de maths en moins en première et en terminale,
- 41% des élèves de terminale ne font plus du tout de
mathématiques,
- plus le milieu social d'origine des élèves est défavorisé,
moins ils font de maths,
- l'abandon des maths est plus élevé chez les filles que chez les
garçons.
Ce gouvernement supprime des heures d'enseignement, abaisse le
niveau de la formation scientifique de nos futurs étudiants,
diminue l'accès aux enseignements scientifiques des plus modestes
et renforce la discrimination filles/garçons.
Chapeau "l'école de la bienveillance" apparente!
Les manques de moyens attribués à l'école rejoignent les
difficultés des autres services publics du pays.
Il faut d'urgence apporter de véritables solutions en termes de
salaires, de modalités de recrutements et de formation des
enseignants, de budget, d'effectifs des classes et d'encadrement.
Ces éléments sont à l'origine de ce désastre qui touche tous les
élèves, et davantage encore les élèves des classes populaires.
Ils devront être véritablement traités si l'on ne veut pas voir la
France aux abonnés absents des grands enjeux scientifiques, médicaux
et industriels des prochaines années.