jeudi 24 novembre 2022

Non aux primes, oui aux salaires!

 

L'été dernier, les droites macronistes, LR et le RN ont voté ensemble et de bon cœur, la loi sur le pouvoir d'achat qui contribue... à la baisse du pouvoir d'achat.

Malgré une augmentation des prix de 12% pour l'alimentation, de 19% pour l'énergie et une inflation globale estimée à 6,8% pour l'année, le président et les députés de ces groupes ont choisi de ne pas compenser ces écarts par une hausse des rémunérations. L'échelle mobile des salaires d'Antoine Pinay n'est plus qu'un lointain souvenir.

Ce choix, en période tendue, continue à accentuer l'écart entre la part réservée au profit et la part réservée aux salaires, dans la production de richesse.

Rappelons que la part des salaires dans la valeur ajoutée est passée de 74% en 1982 à 65% en 2019. L'indice des fonctionnaires a perdu 17,6% en 22ans et le rattrapage de 3,5% dont ils viennent de bénéficier ne permettra pas d'attirer le personnel hospitalier et les enseignants qui nous manquent.

Pour masquer ces pertes, Macron fait mine de tripler la prime qui porte cyniquement son nom: 3000 euros, vous imaginez!

Or 15 millions de salariés seulement, sur 27 millions, ont pu bénéficier de la première prime en 2019 pour un montant moyen de 542 euros. Ceux du privé qui ne bouclent pas les fins de mois peuvent monnayer leurs RTT contre un petit pécule. C'est le moyen soft qui a été trouvé pour effacer progressivement les 35 heures.

Les heures supplémentaires défiscalisées, les primes d'intéressement, la prime d'activité et les baisses de cotisations patronales contribuent, avec la même logique, à creuser le déficit de la Sécu et de l'assurance chômage. Les employeurs ne paient plus de cotisations sur le SMIC (qui est faible par rapport aux pays comparables de l'Europe) et certains demandent à supprimer son indexation automatique sur les prix.

Les primes, liées à la décision aléatoire du chef d'entreprise, sont nuisibles pour la sécurité des salariés. Elles n'entrent pas en compte dans le calcul des indemnités lors des maternités ou de la maladie

Marine Le Pen, qui affirme inlassablement avec aplomb, protéger les petits paupérisés par les élites, refuse systématiquement l'augmentation du SMIC.

Normalement, les primes ne peuvent se substituer aux salaires. Mais elles remplacent souvent les augmentations de salaires dans les petites structures et n'ouvrent aucun droit pour les salariés, tout en creusant le déficit des caisses de solidarité et le budget de l’État.

Cette année, 70% des minima conventionnels des branches professionnelles sont inférieurs au SMIC, contre 16% il y a deux ans. Des artifices comptables permettent aux employeurs de ne pas augmenter ce minimum pourtant bien faible, tout en restant dans la légalité.

La responsabilité sociale de l'entreprise et les solidarités collectives sont entamées petit à petit de l'intérieur.

Les primes qui se substituent aux salaires ruinent le pays et fragilisent les familles.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire