mercredi 9 novembre 2022

A l’Éducation nationale, le gouvernement privatise aussi les contractuels!

 

Le gouvernement fait de plus en plus appel à des enseignants contractuels pour assurer la mission de service public d'éducation.

La Cour des comptes en dénombrait déjà 13% en 2018, et au cours des cinq dernières années, leur nombre a augmenté de 26,3%.

Ils signent des contrats en CDD et bouchent les trous en remplaçant des professeurs titulaires, à temps plein ou à temps partiel, sur un ou plusieurs établissements, avec des rémunérations indignes.

Mais il existe deux catégories de contractuels:

- la grande masse est recrutée après un rapide entretien avec un inspecteur et envoyée au charbon sans préparation,

- une minorité (250 environ) est constituée de diplômés de grandes écoles, qui doivent tous réaliser pendant leur scolarité une activité à caractère social faisant partie de leur cursus.

Certains sont aussi recrutés après quelques années d'exercice professionnel, dans la finance par exemple.

Pas besoin d'aller dans le tiers monde pour "faire dans le social." Les temps étant ce qu'ils sont, ces jeunes adultes peuvent maintenant trouver aux portes de Paris, des territoires leur permettant de se confronter au monde réel des collèges difficiles classés en REP+.

Ces 250 "chouchous" du ministère, bénéficient d'une formation et de modalités d'affectations particulières, sous la responsabilité d'une association privée proche du ministère, intitulée "Le Choix de l'école".

Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne, en était le président avant ses problèmes judiciaires. Ce think tank, créé par Claude Bébéar et financé par des grands patrons, comptait parmi ses proches, Blanquer et Macron.

Ces contractuels privilégiés sont formés par des fonctionnaires du ministère, eux-mêmes rémunérés par l'association.

Bravo aux collègues qui rentrent dans la combine!

Le ministre Blanquer ne cachait pas que l'objectif de ces recrutements parallèles était, entre autre, de recruter "les futurs chefs d'établissement, inspecteurs et recteurs".

On assiste ainsi à une formation parallèle et privée de cadres supérieurs destinés à l'encadrement remanié du service public ou à des start-ups privées travaillant dans l'industrie de l'éducation.

Un recrutement par concours et une formation professionnelle pour tous, dans le service public, c'est impossible?

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