mardi 25 janvier 2022

La droite et l'extrême droite refusent les IVG à 14 semaines

 

"Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame."

Cet extrait du discours de Simone Veil à l'Assemblée nationale, date de 1974, mais il est toujours d'actualité. Une femme sur trois déclare avoir avorté au moins une fois dans sa vie.

Près de 50 ans après le vote de la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG), des femmes se retrouvent encore démunies après le délai légal de 12 semaines de grossesse.

Aujourd'hui, entre 3000 et 5000 femmes avortent à l'étranger, essentiellement aux Pays-Bas et en Espagne, où les délais sont respectivement de 14 et 22 semaines. Les interventions s'y effectuent dans des conditions souvent très difficiles, liées à l'isolement des femmes, pour un coût d'environ 1000€.

Les plus pauvres, les moins informées, restent avec leur grossesse et l'injustice sociale qui accentuent à coup sûr les difficultés de vie présentes et à venir.

Une proposition de loi, adoptée par l'Assemblée en 2020, a voulu porter le délai permettant l'IVG à 14 semaines.

Il s'agissait de donner un peu plus de temps en prolongeant ce délai de deux semaines. Les raisons en sont multiples. Celles qui sont le plus souvent avancées évoquent des difficultés d'accès persistantes liées aux manques de médecins dans certains territoires, à la diminution des centres d'IVG, aux violences intra-familiales qui ne diminuent pas et surtout au peu de médecins qui acceptent de pratiquer un acte auquel ils s'opposent majoritairement.

La proposition de loi de 2020 avait déjà été retoquée par le Sénat.

Macron n'y était pas favorable et n'a pas bougé pendant cinq ans.

Puis, contre toute attente, la proposition a été représentée à l'Assemblée, qui l'a adoptée en novembre dernier.

Macron, pas très à l'aise sur le sujet, avait demandé au gouvernement de poser un "avis de sagesse" lors de l'examen de la loi. L'exécutif signifiait ainsi qu'il n'était ni pour, ni contre, laissant les parlementaires décider. Du "en même temps", en quelque sorte!

Et puis, le bénéfice était double: Macron s'offrait un petit coup de barre à gauche tout en se démarquant de Pécresse, proche de lui sur beaucoup trop de sujets à son goût. En enfermant dans l'image conservatrice dont elle se défend celle qui soutenait la Manif pour tous, il gagnait sur les deux tableaux.

Finalement, les sénateurs, à 65 % des hommes et très majoritairement à droite, ont récidivé mercredi dernier et bloqué la proposition du délai de 2 semaines demandé.

La fille Le Pen, bien qu'étant femme et se disant proche du peuple, avait voté contre à l'assemblée, considérant qu'il s'agissait "d'une dérive purement idéologique."

Les femmes des milieux populaires, dont elle se dit proche, apprécieront...


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