vendredi 7 janvier 2022

Cinq obstacles qu'il faudrait lever pour agir réellement et efficacement sur le dérèglement climatique.


Premier obstacle: l'absence de bénéfice visible pour chacun

Le CO2 tourne à grande vitesse autour de la terre et s'éparpille facilement dans l'ensemble de l'atmosphère. Mon action personnelle, varoise, touchera à dose infinitésimale l'ensemble de l'humanité.

Quant au climat varois il sera, lui, impacté essentiellement par les émissions de l'ensemble des pays de la planète.

Donc, même si je suis le plus vertueux des vertueux, le gain pour moi sera invisible et de là à penser que les efforts ne paient pas, il n'y a qu'un pas, que beaucoup franchissent au nom de l'absence d'efforts communs.

Deuxième obstacle: l'absence de bénéfice visible pour le pays

Le même phénomène de faible visibilité au niveau de la France, couplé aux images de très grands pays qui continuent de polluer fortement (USA avec Trump, Chine, Inde) n'incite pas à faire des efforts.

Troisième obstacle: la gestion du temps

Imaginons un instant, qu'un gouvernement courageux prenne des mesures très contraignantes pour ramener les gaz à effet de serre dans des limites acceptables (utopie!). Cela voudrait dire qu'il a, en gros, suivi les préconisations du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)).

Ce groupe d'experts propose, en particulier, deux scénarios extrêmes pour bien comprendre le réchauffement:

- une diminution drastique des gaz à effet de serre pour contenir la température à + 2° par rapport à la température initiale des débuts de l'ère industrielle,

- la poursuite des politiques que nous connaissons depuis ces dernières décennies, qui nous conduira à +6° à la fin du siècle.

Que nous choisissions le scénario 1 ou le scénario 2, les effets seront à peine perceptibles par les populations, pendant les dix ans qui viennent.

Cela explique la relative inertie de nombreux gouvernements, dont le nôtre.

A quoi bon prendre des risques sans en tirer les bénéfices?

Où seront les membres de ces gouvernements dans dix ans?

Pensons aussi aux réactions actuelles de certaines populations, face aux mesures faiblement contraignantes liées à la pandémie...

Quatrième obstacle: l'éthique face aux pays pauvres

Puisqu'il n'y a pas de liens immédiats entre les réductions de gaz à effet de serre et le changement climatique, en raison de la très longue durée de vie du CO2, on est bien obligé de constater, dès maintenant, le phénomène suivant.

Ce sont les pays qui produisent peu de CO2 qui sont les premiers impactés quand ils sont situés sous les tropiques. Et en général se sont des pays pauvres, qui paient la "facture" que nous leur envoyons. Soit parce qu'ils émergent à peine du niveau de la mer, soit parce qu'ils sont encore très agraires et donc très dépendants du climat. Et dans tous les cas, parce qu'ils n'ont pas les moyens de se protéger de la montée des eaux et de la hausse des températures.

Cinquième obstacle: l'éthique face aux générations à venir

En France, les populations fragiles vont progressivement souffrir du réchauffement, mais c'est vers 2030-2040, selon les scénarios, que la situation deviendra vraiment très, très difficile. Mëme si elle l'est déjà un peu pour les malades et les personnes âgées.

Lutter radicalement contre le réchauffement dès maintenant, concernera très peu les populations qui sont actuellement aux commandes. Il s'agirait donc de fournir de gros efforts dont je ne serais pas directement bénéficiaire. L'altruisme envers les enfants, les petits-enfants ou les arrière-petits-enfants ne semble pas se traduire en actes, aujourd'hui. 

Il s'agit bien d'un choix éthique.

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