vendredi 28 janvier 2022

Le néocapitalisme n'est pas en crise.

 

Le néocapitalisme n'est pas en crise. La crise, c'est son état normal. Il se nourrit de la crise et ne vit que par elle.

Il ne s'attendait pas à la crise climatique, mais il va se débrouiller pour en faire son miel.

Ceux qui était portés par les utopies se retrouvent entièrement nus et ne savent plus de quel côté se tourner.

La réussite de ce néocapitalisme est due à sa façon de concentrer les capitaux et à l'hyper-mobilité du numérique. Ça, c'est ce que l'on voit le plus.

Mais en réalité, ce qu'il a vraiment gagné, c'est d'avoir désarticulé la société en effaçant les solidarités et en transformant les citoyens en consommateurs.

L'individu, face à son portable, n'a plus rien à voir avec le salarié qui recherchait le changement social avec l'aide de son syndicat.

Le philosophe Michel Foucault avait annoncé que chaque individu risquait de devenir "l'entrepreneur de soi-même." C'est fait.

Désorienté, plein de ressentiment envers la société qui l'a maltraité, le petit blanc s'habille en jaune et déverse sa rage sur les réseaux sociaux.

Surtout quand "l'élite", ou prétendue telle, le méprise: "Une gare, c'est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien."

Les perdants absolus du libéralisme, ce sont les classes moyennes inférieures qui craignent de basculer dans la pauvreté, ceux qui vivent dans un habitat contraint dont ils se sentent prisonniers et ceux qui n'ont pas les qualifications leur permettant de trouver un travail stable et correctement rémunéré.

Ils sont souvent la proie  des populistes autoritaires, plutôt d'extrême droite, mais pas seulement. Ils les rejoignent aussi parce que ceux qui devaient les protéger dans le monde d'avant, les ont laissés tomber.

Face au climat qui part en vrille, ces habitants-là sont déjà les plus écolos du pays, du point de vue de leur faible consommation.

Les plus riches devront s'organiser autour d'une plus grande sobriété solidaire en les associant à la transformation d'un après vivable pour tous. Mais le veulent-ils?

 Pourtant, il s'agit finalement de répondre à des désirs simples:

- ne plus être inégaux au départ de la vie,

- bénéficier d'un logement convenable et abordable,

- confier ses enfants à une école de qualité,

- pouvoir obtenir un bon métier,

- bénéficier en retour d'un salaire évoluant avec l'expérience et le temps,

- pouvoir jouir du temps qui passe en bonne santé.

Certains pensent que les priorités sont du côté de la haine de l'autre, du Kärcher et du grand remplacement.

Ceux qui manipulent, obsédés par ces priorités, s'accommodent très bien du néocapitalisme qui isole, déboussole et rend réceptif aux manipulations: ils s'enrichissent.

A lundi...

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