La France avance si lentement dans la réduction des gaz à effet de serre et dans la mise en place des énergies renouvelables, qu'elle est en retard sur ses propres objectifs.
Pour atteindre le niveau zéro d'émission carbone net en 2050, le pays avait prévu une réduction de 23% en 2020, alors que nous n'étions qu'à 19,1%.
Pour tenir les engagements de 2023, il faudrait compléter le parc éolien par 40% de l'existant et doubler le parc photovoltaïque.
Le gouvernement manque actuellement d'outils pour piloter et évaluer ses actions qui sont disséminées dans plusieurs ministères.
Pour respecter les engagements de la loi climat-énergie de 2019, la part de l'atome devrait passer de 70% à 50% en 2035.
Cela nécessiterait de fermer une douzaine de réacteurs nucléaires!
On sait peu de choses des intentions du gouvernement après 2035. Une seule chose est sûre: le réchauffement est là et des décisions doivent être prises en urgence, sous peine d'insuffisance.
Macron a parlé de petits réacteurs modulaires (qui n'existent encore que sous forme de prototypes) et de huit EPR façon Flamanville, qui subissent les retards et les coûts que l'on connaît. Mais il a évoqué le sujet "à la Jupiter", sans débats publics et sans consultation du parlement.
Dans le même temps, les constructeurs automobiles, par exemple, prévoient de ne plus produire que des véhicules électriques, dès 2030.
Quelle sera la nature de nos sources futures d'énergies?
Ferons-nous le choix d'une société faisant les paris risqués de la technologie ou d'une société faisant des efforts de sobriété à travers des isolations massives de bâtiments, une modification de nos modes de déplacements et d'alimentation, par exemple?
De toute façon, une partie du parc nucléaire ancien devra être modernisé et les financements devront être prévus, pour assurer la transition.
Faudra-t-il augmenter partiellement le parc pour assurer la soudure avec la fusion nucléaire?
Les énergies renouvelables seront-elles suffisantes pour assurer la transition?
Les choix politiques seront ce qu'ils seront, totalement dépendants de l'élection présidentielle, mais il est urgent de choisir.
Dans un discours sur la "finance durable" (?) à Bruxelles, Macron déclarait en 2018 qu'"un monde qui se construit sur la trajectoire des 4° C est un monde où la biodiversité s’effondre et où des pays représentés aux Nations unies disparaissent."
Quatre ans plus tard, à Strasbourg, alors qu'il est devenu Président de l'Union européenne, le même Macron a consacré 20 lignes seulement au défi climatique, dans la déclinaison des priorités stratégiques de sa gouvernance.
Yannick Jadot, député européen et candidat à la présidentielle, a parlé fort à propos à son égard, d'un "Président de l'inaction climatique." Il va vraiment falloir ramer à contre-courant pour être à l'heure des défis climatiques et énergétiques!
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