lundi 4 octobre 2021

Qui met le feu dans la cité?

 


 Cela fait bientôt 7 ans que Rachline est à la tête de la ville de Fréjus.

Cela fait autant d'années qu'il nous parle de sécurité, d'ordre et qu'il y a toujours des émeutes dans la ville.

Pendant ce week-end les incendies volontaires ont repris. Les policiers de la BAC ont été de nouveau pris à parti dans un guet-apens. De la drogue avait été saisie quelques jours auparavant...

Rachline va encore se plaindre, dire qu'il n'y est pour rien, dire que c'est de la faute de l’État, mais que lui est pleinement innocent.

Cela fait des années que l'ancienne poste et l'ancien centre social sont laissés dans un état lamentable.




Quel Fréjusien aimerait vivre à proximité d'un tel bâtiment?

On le rase, ou on le réhabilite et on l'utilise.

Cela fait des décennies que sociologues et criminologues expliquent que la moindre dégradation non traitée envoie le signal néfaste à la population que l'on ne se soucie pas de leur vie. 

Très vite, cette absence de réaction renforce les délinquants dans leur impunité et renforce le sentiment d'insécurité chez les braves gens.

Apparemment, cette information n'est pas arrivée jusqu'à Rachline. Il faut qu'il consulte son associé Masquelier, spécialiste des jeunes, de la sécurité, de l'ordre et diplômé de Beauvau. D'ailleurs, ça brûle aussi chez lui...

Voici ce que j'écrivais en mai dernier, à l'occasion des dernières échauffourées de Fréjus et Saint-Raphaël et qui reste pleinement d'actualité:

"Les violences urbaines qui se succèdent à la Gabelle sont dues à l'existence des trafics de stupéfiants.

La police accentue ses actions, à juste titre, pour lutter contre ces trafics et les émeutes à répétition sont la réponse des trafiquants.

Les individus cagoulés qui enflamment le quartier et les quartiers proches sont les manipulateurs des réseaux mafieux, les petites mains qui en profitent et des manipulés qui se défoulent.

Le ministre a décidé d'envoyer 70 CRS pour assurer la sécurité immédiate et il a raison.

Ce phénomène touche Fréjus/Saint-Raphaël, mais il touche simultanément plusieurs dizaines de quartiers dans le pays.

Cette simultanéité n'est pas le fruit du hasard et intéresse assurément tous ceux qui souhaitent montrer que la démocratie peine à assurer l'ordre, quoi qu'ils puissent dire devant les caméras. Au mieux ces forces utilisent les désordres, au pire ils laissent faire, au pire du pire ils les activent.

Cette situation est la face émergée d'un iceberg qui grossit depuis des décennies.

Que pourrait-on faire pour faire fondre cet iceberg?

Tout d'abord, je le redis, assurer la sécurité du quartier et des habitants qui subissent les délinquances, dans la durée, grâce aux forces de police.

Mais ensuite, il faut rétablir la vie pour qu'elle soit aussi belle que la vie dans le reste de l'agglomération.

Je propose de prendre des mesures incontournables et non exhaustives, qui peuvent s'inscrire dans la durée pour certaines et être très rapides pour d'autres:

- rétablir une maison de quartier avec la participation des habitants et des services sociaux locaux et nationaux,

- soutenir toutes les actions de culture et d'éducation qui vont dans le sens d'un meilleur enrichissement personnel et collectif,

- développer la formation et l'emploi initial, continu et de reconversion,

- réveiller la ville de Fréjus, classée 103e sur les 113 villes de France de plus de 50 000 habitants, pour sa "vitalité économique", trois ans après l'arrivée de l'extrême droite à la mairie,

- mettre en œuvre des actions pour traiter le chômage de longue durée,

- réorganiser les secteurs scolaires des collèges et des écoles des deux villes pour assurer une mixité sociale satisfaisante,

- bloquer les scolarisations à domicile de complaisance, lorsqu'elles existent,

- inviter les citoyens militants ou anciens militants soucieux de justice sociale à ne pas détourner le regard face aux difficultés et à s'engager ou se réengager contre les injustices.

- dire et redire à ceux qui laissent faire, en affirmant qu'il faut que tout s'effondre pour pouvoir mieux renaître après, que la politique du pire est assurément la plus dangereuse.

Enfin, il ne faudra pas ignorer toutes les idées que les habitants du quartier et de la ville pourront avoir pour eux-mêmes, surtout si on les aide à s'organiser et à prendre la parole."

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