lundi 25 octobre 2021

Aux "Restos du Coeur" de Fréjus

 


Que se passe-t-il encore à Fréjus, qui met la ville à la une de la presse locale et nationale?

Des bénévoles du centre des "Restos du Cœur" de Fréjus ont refusé d'inscrire chez eux les sans-papiers qui n'étaient pas accompagnés par un travailleur social.

Le délégué régional de l'association leur a rappelé la charte de l'association qui précise que "l'accueil inconditionnel n'est pas négociable par les bénévoles", que "la misère n'a pas d'identité, pas de territoire" et que tous doivent être accueillis "quelle que soit leur provenance".
Pour ce responsable, les choses sont simples: "Ils ont voulu faire une sélection dans l'accueil des personnes, nous leur avons demandé de réfléchir; ils ont réfléchi et ils ont démissionné."


En France, la loi interdit le racisme et punit les comportements discriminatoires.
Alors tout le monde fait attention, car on voit bien qu'on est sur le fil.

"Nous ne sommes pas racistes" déclare une bénévole à Var-matin.
Une de ses collègues, filmée devant la mairie, refuse de mettre sur le même plan "la petite retraitée qui aurait été incapable de photocopier sa carte d'identité et la personne qui a été déboutée du droit d'asile". Elle accuse l'administration de son association "de vouloir faire du chiffre en inscrivant tous les demandeurs dans l'ordinateur pour obtenir des subventions."
L'obstacle, c'est l'ordinateur.

Le maire, qui tente d'imposer un couvre-feu aux mineurs réfugiés accueillis dans un quartier de sa ville "ne se mêle pas de ce qui se passe dans les associations".

C'est au nom de" l'insécurité qui explose" et de l'administration des Restos "qui insulte les bénévoles", qu'il intervient.
L'obstacle, c'est la violence.
L'obstacle, c'est l'insécurité.

Puissance toujours corrosive de l'irrationnel face aux idées fixes!
Et toujours le double message.
A l'évidence, à Fréjus, on oublie un peu vite la devise de la République.
Je crois même qu'il faut la rappeler, pour ceux qui pourraient l'avoir oubliée: "Liberté, égalité, fraternité".

On oublie aussi Montaigne, qu'on n'a peut-être pas lu: "Je suis homme en général et Français par accident."

Trop de gens ignorent que la première cause de l'insécurité, c'est le défaut de citoyenneté et que, quoi qu'il arrive, la priorité c'est de secourir, de vêtir et de nourrir.

Que pourrait-il se passer maintenant?

Sans nouveaux bénévoles, les Restos de Fréjus risquent de disparaître. Merci aux voisins de Roquebrune qui assurent la continuité!

Par contre, une nouvelle association pourrait pousser sur ce terreau fertile, bien aidée, bien accompagnée, bien subventionnée.
Gageons qu'il y aura du monde autour de son berceau.
Elle choisira son éthique et ses pauvres.
Il n'y aura pas de hiérarchie tatillonne, pas d'insécurité fantasmée et surtout, pas d'informatique paralysante.

1 commentaire:

  1. Demain Joël je serai sur le terrain avec les bénévoles à 8h pour la distribution les restos du❤ sont pas morts...!Yan

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