vendredi 29 octobre 2021

Vos élus construisent une usine 5

 

 


Je continue, aujourd'hui, à exposer les raisons de mon désaccord avec le choix fait par les élus, pour la gestion des déchets varois et de l'ouest des Alpes-Maritimes échouant dans l'Estérel.

le problème des odeurs n'est pas résolu pour ces usines.

J'ai visité l'usine du Broc au nord de Nice et l'usine de Fos dans les Bouches-du-Rhône. 

La première était en conflit avec les lotissements voisins à cause des odeurs. 

Celle de Fos est installée dans une gigantesque zone industrielle où ses odeurs se mêlent à celles de la raffinerie et des usines voisines. Il n'y a pas d'habitations à proximité.

Le seuil de discernement des odeurs sera légalement autorisé 175 heures par an, dans un rayon de 3 km autour de l'usine. Ce qui signifie, en langage simple, que ça pourra sentir mauvais dans certaines limites, en impactant une partie de BAGNOLS, le quartier de la LIEUTENANTE et les résidences du PIN DE LA LEGUE (2000 habitants).

Même si l'on nous dit que, tel le nuage de TCHERNOBYL, les odeurs ne voyageront jamais à plus d'1 km de l'usine et "qu'aucun impact significatif n’est attendu", on envisage tout de même une surveillance semestrielle ainsi que des "audits autant que de besoin" . 

 D'ailleurs,"les contrôles pourront être plus fréquents au cours de l’année suivant la mise en service de l’installation ou en cas de plainte des riverains".

Pour pallier ce problème, l'Agence de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) conseille de consacrer 15% de l'investissement à la maîtrise des odeurs pour les TMB, car "plus les installations sont grosses, plus les problèmes d’odeurs sont difficiles à résoudre, notamment en raison d’une difficulté de conception des biofiltres pour traiter de très gros volumes d’air."

Les odeurs de l'usine elle-même, s'ajouteront à celles émises par les tas en activité: la surélévation du numéro 3, en ce moment, puis celle du numéro 4. Elles s'ajouteront également à celles de la plateforme de gestion des déchets verts et à celles de l'éventuelle annexe construite sur le site de la Poudrière et dont on ignore, pour l'instant, l'exacte nature.


jeudi 28 octobre 2021

Vos élus construisent une usine 4

 

                          


 

Je ne suis pas favorable à la construction de l'usine projetée, pour de nombreuses raisons exposées sur ce blog dans plusieurs articles. Aujourd'hui, j'évoque la pollution.      

 

L'usine multifilières triant les déchets sera polluante.

Elle rejettera quatre principaux polluants dont on nous dit qu'ils seront dans les normes:

- les poussières (PM10), qui peuvent pénétrer dans les bronches ( les poussières sont importantes car au-delà des irritations, elles peuvent véhiculer virus, bactéries et champignons à leur surface),

- des Composés Organiques Volatils (COV), irritants, cancérogènes, néfastes pour les systèmes cardiovasculaires, respiratoires et nerveux.

- du sulfure d'hydrogène,

- de l'ammoniac.

Tous ces produits sont tellement dans les normes que l'auteur de l'étude d'impact tient à préciser à propos des COV, qu'"à ce stade du projet, aucune donnée n'est disponible concernant d'éventuelles émissions de benzène... " et "qu'une évaluation quantitative du risque sanitaire n'est donc pas réalisable." Pour conclure, satisfait, que "les risques sanitaires liés aux émissions atmosphériques de l'UVM des LAURIERS sont jugés non préoccupants."   

Toutes les mesures liées à la pollution, sont effectuées de manière fragmentée: on mesure la pollution liée aux anciens tas d'ordures, puis au nouveau tas, puis à l'usine, alors que toutes ces unités sont situées au même endroit.

On ignore délibérément l'effet cocktail.

C'est si vrai que le ministère de la transition écologique, par la voix de son antenne en PACA, la Mission Régionale d'autorité environnementale (MRAe) "recommande de considérer les opérations de l’ISDND des Lauriers, de l’ISDND du Vallon des Pins et de l’unité de valorisation multifilières comme un seul projet, et de mettre en place, après analyse des impacts globaux, une démarche «éviter – réduire - compenser» à cette échelle."

mercredi 27 octobre 2021

Vos élus construisent une usine 3

 

 

 


 

 J'ai expliqué dans les articles précédents quelques raisons de s'opposer à ce projet d'usine. En voici deux autres: le coût et le désengagement citoyen.

L'usine projetée est une solution onéreuse.

La loi impose la "généralisation du tri à la source des biodéchets […] et rend non pertinente la création de nouvelles installations de tri mécano-biologique d'ordures ménagères résiduelles n'ayant pas fait l'objet d'un tri à la source des biodéchets, qui doit donc être évitée et ne fait, en conséquence, plus l'objet d'aides des pouvoirs publics." 

Il y a obligation pour la collectivité de généraliser le tri à la source au plus tard en 2023. Ce tri en amont rend moins pertinent les installations de tri, sans préciser s'il s'agit des TMB ou de leurs nouvelles versions "multifilières". 

Nos collectivités vont-elles réaliser en un an et demi ce que de nombreux citoyens demandent depuis des années?

L’État n'interdit pas, il conseille d'éviter...

Pour l'usine qui nous préoccupe, l’État subventionne-t-il?

J'en doute, compte tenu de la situation locale de nos déchets.

C'est une opération dont le coût global se montera à plusieurs dizaines  de millions d'euros, dont les habitants peu informés et formés paieront la facture.

Formés et accompagnés, ils auraient la satisfaction d'agir pour le bien commun et seraient d'autant plus satisfaits si les décideurs mettaient en place une tarification incitative.

Dans ce cas, on paierait au poids ce que l'on jette vraiment et la taxe d'enlèvement des ordures ménagères ne serait plus un pourcentage de la taxe foncière.

Certains diront que c'est impossible, à cause de l'incivisme! En fait, cela revient à refuser de mettre en place un réseau de composteurs individuels et collectifs, un réseau de formateurs et refuser de faire confiance aux citoyens, dont très peu maintenant, nient l'urgence climatique.

Nantes, Lorient et beaucoup d'autres villes se sont lancées avec succès. San Francisco, ville de 5 millions d'habitants, recycle 80% de ses déchets.

Qui refuserait de voir son impôt baisser de 30%?

L'impôt pourrait même baisser davantage, si on évitait le coût faramineux de la construction de l'usine et de ses frais de fonctionnement: "20, voire 30 millions d'euros" évoque Frédéric MASQUELIER, président de la CAVEM, dans un entretien à Var-matin le 21 décembre 2017. 

Certainement un peu plus cinq ans plus tard!


mardi 26 octobre 2021

Vos élus construisent une usine 2

       

 Pourquoi s'opposer à cette usine?

                 

 

Il y a de multiples raisons qui justifient cette opposition.

Je les développerai au fil de la semaine qui vient, comme je l'avais fait lors des enquêtes publiques.

Le tri à la source des ordures ménagères est la mesure la plus efficace, la moins impactante et celle qui peut le plus aider la population à prendre conscience de l'évolution citoyenne nécessaire, face à la crise environnementale.

Mélanger des restes humides qui souillent les matières sèches potentiellement recyclables dans nos poubelles, c'est un non-sens.

Les transporter à l'usine et les brasser, avant de les séparer et de faire sécher ce qui est humide, c'est un non-sens.

Les compacter et les retransporter vers des usines où elles seront incinérées et enfouir ce qui a été souillé dans le sol, c'est toujours un non-sens.

Le gain est faible: 3% de métaux, 1% de plastiques à terme et 21% de combustibles solides de récupération (CSR).

Permettre le tri au plus près des habitants en organisant la séparation des fermentescibles sur place et l’installation de points de compostage de proximité, sont les solutions les plus efficaces pour lutter contre le dérèglement climatique et les odeurs générées.

Le tri en amont, plutôt qu'en aval, diminuerait la masse transportée et traitée et limiterait considérablement la taille et le nombre d'usines de ce type.

La limitation des emballages, en plastique en particulier, est une autre source de limitation des déchets, qui doit être accompagnée pour être réelle (voir à ce sujet l'article du 13/10/2021).

Les élus du SMIDDEV promettent de faire "un territoire pilote en matière de gestion des biodéchets".

Ils le disent depuis des années, mais il va falloir faire vite car le texte européen relatif à l'économie circulaire, repris par la loi anti-gaspillage économie circulaire (AGEC) demande que "les biodéchets soient triés et recyclés à la source, soient collectés séparément et non mélangés avec d'autres déchets avant 2023".

A ce jour, "l'objectif de déchets valorisés n'est pas tenu" et les décrets d'application ne sont pas encore publiés. Sur ce plan, comme sur beaucoup d'autres concernant l'environnement, les décideurs pratiquent la politique des grands discours et des petits pas en actes.