Les graves difficultés de vie portées par les milieux populaires, les conduisent naturellement et légitimement à privilégier les urgences du quotidien aux urgences environnementales, qui semblent plus lointaines.
Pourtant, ce sont ces plus fragiles qui sont prioritairement au front des conséquences du dérèglement du climat et auraient le plus besoin des solutions prônées par les écologistes depuis un demi-siècle. Nous sommes aujourd'hui dans ce que FREUD nommait "un malaise dans la civilisation." Ce malaise eut pour conséquence, il y a près d'un siècle, la désagrégation de la démocratie, puis sa destruction par le nazisme.
La grande dépression de 1929 s'était répandue sur le monde, comme se répand aujourd'hui la crise liée à la mondialisation. La crise actuelle est plus forte car, cette fois, elle se double de la crise environnementale.
Les mêmes mécanismes que ceux qui ont porté le nazisme au pouvoir rampent chez nous depuis un demi-siècle et se rapprochent dangereusement du pouvoir depuis une décennie.
Pour gouverner, l'écologie doit sortir de son isolement et construire la base sociale qui lui fait défaut. Cette base sociale s'est réfugiée à l'extrême droite, faute de mieux, attirée par des discours mensongers. L'extrême droite a toujours été du côté des plus forts, en mimant son soutien au peuple.
Elle n'a pas été la seule, il est vrai.
Les révoltes populaires récentes se sont abîmées dans la rue et sur les ronds-points, sous l'aile cynique des fachos qui n'offraient comme seul projet que de consommer davantage.
Sans peuple éduqué, la démocratie n'est plus que la tyrannie de quelques imbéciles.
Les experts et les militants écolos sont aussi touchés par les crises mais n'en souffrent pas exagérément, économiquement. Ils conservent un avenir et peuvent plus aisément se projeter dans l'action avant de la vivre. Ceux qui sont épuisés et que l'on a convaincu que le progrès et le bonheur arriveraient par la consommation, restent dans les difficultés et l'amertume. A juste titre.
Voici pourquoi, l'éducation doit être un combat prioritaire.
Voici pourquoi, l'écologie ne peut pas être de droite et encore moins d'extrême droite.
En paraphrasant un syndicaliste et écologiste brésilien, je dirais qu'une écologie sans adhésion populaire n'est rien d'autre que du jardinage.
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