jeudi 7 novembre 2024

Ignorance, urgence et anxiété

 

Il paraît qu'il ne faut pas être alarmiste face au changement climatique. Ça rend anxieux et ça fait fuir les électeurs.

Même l'éminent Jean JOUZEL, ancien vice-président du GIEC au moment de son Prix Nobel, s'en inquiétait.

"Et encore, m'avait-il dit, on n'a pas vraiment tout dit!"

Tous nos responsables craignent le développement de l'anxiété, en particulier chez les jeunes.

Le monde a déjà été confronté à une situation du même type, au plus fort de la guerre froide, autour des années 60.

Les Américains et les Russes avaient de quoi faire péter la planète et ont été tentés de le faire, lorsque ces derniers voulurent installer des fusées nucléaires à CUBA.

A cette époque, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publia une étude qu'elle conclut de la façon suivante:

"Du point de vue de la santé mentale, la solution satisfaisante pour l'avenir des utilisations pacifiques de l'énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait appris à s'accommoder de l'ignorance et de l'incertitude."

Incroyable!

Pourtant, soixante ans plus tard, " la politique des petits pas" que nous mettons en œuvre aujourd'hui pour lutter contre le réchauffement, n'est rien d'autre que le choix de l'ignorance.

C'est le choix du refus d'admettre l'urgence.

Pourtant, même en s'accrochant à leurs smartphones, les jeunes perçoivent l'écart entre le discours de la science et ce que leur servent les politiques.

75% des 16-25 ans jugent le futur "effrayant" et 56% pensent que "l'humanité est condamnée" (The Lancet Planetary Health 12/12/2021).

Les "vieux" qui sont aux manettes, pensent qu'ils s'en sortiront.

Ils ont tort, ils seront les premiers touchés.

Et comme ils ont vécu autre chose, ils auront des regrets.

Ceux qui ont une conscience auront même peut-être des remords.

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