vendredi 8 novembre 2024

L'urgence, ou rien

 

Les bouleversements du climat sont maintenant visibles à Fréjus et dans les forêts des alentours. L'Espagne est en train de payer cher l'amplification du dérèglement.

Les scientifiques nous ont prévenus et nous préviennent pour demain.

Mais la plupart d'entre-nous préfère considérer que le climat n'est pas une urgence.

Au fond, chacun sent bien qu'il y a un problème mais il le règle à sa façon. 

J'y vois des degrés dans les réponses, qu'elles soient individuelles ou collectives.

On a vu ces jours-ci, comment ces réponses se construisaient.

Malheureusement, la plupart des réponses ont en commun leur inefficacité et l'assurance d'une sortie sans contrôle de l'Holocène, période calme qui nous a permis, ces 12 000 dernières années, de construire notre civilisation.

Il y a le déni pur et simple.

Le déni stupide qui se nomme lui-même "écologie intelligente".

Mais on peut aussi se réjouir des tortues sur les plages (alors qu'elles sont la triste conséquence du réchauffement).

On fait dessiner les bébés tortues aux enfants des écoles, avant de donner leur nom à une plage de la ville.

On adore les chats, mais on déteste ses frères qui portent leur différence sur les visages (comment peut-on aimer les animaux sans aimer les humains?).

Et puis, il y a le déni des petits gestes du quotidien (exemple, mettre un mousseur à son robinet pour limiter la consommation d'eau).

La politique des petits pas (on subventionne le remplacement des fenêtres de la maison).

La transition énergétique (on fait des voitures hybrides pourvues de 2 moteurs, pour faire croire qu'on consomme moins de pétrole).

On développe le développement durable (fin des obsolescences programmées)...


Qui sait que, depuis les engagements du protocole de Kyoto en 1997 qui organisait la baisse de production du CO2, les émissions ont progressé de 62%!

La France, qui n'est pas la plus mauvaise élève, a baissé ses émissions de 20% en trente ans. Mais ses résultats sont tronqués et n’ont pu se réaliser que par la délocalisation des productions les plus polluantes. En intégrant ces émissions, on constate que notre empreinte carbone est la même que celle de la fin des années 90.

Pour réaliser la neutralité carbone, dont tout le monde parle sans savoir ce qu'elle doit être, il faudrait diviser cette empreinte carbone par un facteur 7 en six ans.

Alors que, je le rappelle, tous nos "petits pas" évoqués ci-dessus, ont juste permis de la stabiliser.

Comme le scandaient les jeunes, de façon ludique, avant la Covid: "Chaud, chaud, chaud, le climat sera chaud!"



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