Beaucoup s'emparent en ce moment de la thématique de la violence des adolescents.
Des conflits interpersonnels, comme l'assassinat de la jeune fille d'Argenteuil jetée dans la Seine, sont parfois mêlés indument à des phénomènes de bandes.
Ces phénomènes de bandes ne sont ni nouveaux, ni plus intenses
que ces dernières décennies, même s'ils sont plus médiatisés.
Les plus anciens se souviennent des "Blousons noirs et des "Zoulous."
Ils ne sont pas plus violents non plus, même si certaines images récentes sont particulièrement choquantes.
La peur des apeurés augmente. Les partis des apeurés encaissent
les dividendes (cf l'article du 12 mars 2021 sur ce blog).
L'adolescence doit être regardée avec objectivité.
Les conduites à risques et les transgressions font partie du
processus de socialisation des adolescents et 70 à 90%
d'entre-eux, selon différentes études, déclarent avoir commis au
moins un acte de délinquance au cours de leur adolescence.
L'une d'entre-elles (Marc Le Blanc-Montréal) révèle par exemple que:
- 55% ont commis un vol bénin,
- 30% se sont battus ou ont agressé,
- 28% ont utilisé de la drogue,
- 19% ont commis un vol grave,
- 16% ont commis des dégradations,
- 8,7% ont commis un acte grave (cambriolage, agression).
Ce problème a toujours fait l'objet de beaucoup d'attention des
gouvernements successifs. C'est si vrai que l'ordonnance du 2
février 1945 relative à l'enfance délinquante a été réformée 34
fois avant d'être abrogée par celle du 11 septembre 2019 et de
voir naître le nouveau "Code de la justice pénale des mineurs".
On ne constate pas aujourd'hui d'augmentation de la délinquance, mais une augmentation de la prise en charge pénale.
Les policiers, malgré la présence de 800 mineurs en prison, dénoncent l'insuffisance de la réponse pénale.
Le problème vient surtout de l'exécution des peines et ils se
sentent désavoués, quand ils retrouvent dans la rue le
lendemain, ceux qu'ils ont interpellés la veille.
C'est le processus de rééducation qui doit être mieux traité. Car ceux qui gèrent l'application des peines veulent toujours tenter "le retour au droit chemin" avant l'enfermement prévu. On sait qu'il est la solution ultime, rarement la meilleure à ces âges-là.
Or cet encadrement manque de bras et de moyens.
Tout comme le secteur associatif accompagnant l'enfance et l'adolescence au quotidien. Chez nous, tout particulièrement, où l'existant de ces dernières années a été mis à mal et où les substitutions semblent avoir du mal à assumer leur rôle.
Mais pour ceux qui jouent avec la peur des autres tout en niant la leur propre, ça reste toujours une bonne opération, pour l'élection d'après.
Le rôle du politique n'est pas de s'agiter devant les
caméras ou les réseaux sociaux quand les drames sont là, pas
plus que d'interpeller un ministre pour se rassurer en faisant mine de rassurer les autres.
Il est d'organiser les cadres et les moyens pour les prévenir avec l'aide des citoyens eux-mêmes.
Cela se voit moins, prend plus de temps, mais est incontestablement plus efficace.
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