mercredi 29 mai 2024

L'extrême-droitisation des esprits 2/4

 

Le réseau Atlas soutient financièrement ses membres et met en place des formations dans le monde entier. Elles lui permettent de renforcer leurs capacités et de créer un sentiment de solidarité par la création d'une forme de communauté.

Derrière des objectifs généreux comme accroître la prospérité, promouvoir la liberté individuelle ou supprimer les obstacles à l'épanouissement humain, ce réseau regroupe des organisations au service des plus riches. Elles sont climato-sceptiques, s'opposent à toutes les solidarités collectives, aux syndicats, aux réglementations qui protègent la santé, à l'intérêt du plus grand nombre et à l'avis des scientifiques.

Officiellement, ils se présentent comme des groupes apolitiques. A Fréjus aussi, on a des gens qui se présentent aux élections en se déclarant "apolitiques"...

1°) Quelques techniques utilisées par les membres du réseau Atlas:

Il y a les plus classiques, comme le marketing direct, l'utilisation des réseaux sociaux, le lobbying auprès des parlementaires, la publication de livres, les campagnes de mailing, les fausses expertises ou la formation de cadres.

Moins classiques, quelques autres techniques sont de véritables outils de manipulation.

La "chambre d'écho":

Différents organismes font circuler un même message donnant l'impression  qu'un grand nombre soutient la mesure choisie, alors que c'est un petit groupe qui en est à l'origine. 

Ce fut le cas en 2009 pour le "ClimateGate." La correspondance privée de membres éminents du GIEC avait été piratée. Il s'agissait de faire croire que des études climato-sceptiques avaient été cachées par ces scientifiques afin de discréditer les travaux du GIEC en semant le doute auprès des décideurs et de la population.

Aujourd'hui encore, ces attaques, relayées par les extrêmes droites, alimentent le climato-scepticisme.

La "fenêtre d'Overton":

"Des membres du réseau produisent des analyses et rapports visant des cibles politiques ou médiatiques. Celles ci vont servir à alimenter le débat public sur un sujet, focaliser l’attention sur un thème, semer le doute sur un enjeu scientifique, et souvent repousser les limites de ce qui est acceptable dans l’opinion."

Toujours contre le GIEC, donner largement la parole à des climato-sceptiques permet de déplacer la fenêtre du débat public hors du consensus scientifique, afin de provoquer des possibilités d'inaction climatique.

L'"astroturfing":

Il s'agit de simuler un mouvement faussement issu du "peuple", de la base, en faisant croire qu'il est spontané. Il s'agit en fait d'organiser la défense des intérêts des industriels et des riches sous l'apparence d'un soutien populaire. C'est la méthode qui a été utilisée pour discréditer Greta Thunberg en la qualifiant de "mentalement instable," diffusant à profusion l'idée que le mouvement international pour le climat est une menace pour la prospérité et la civilisation.

Une analyse de la City University de Londres, en 2022, a prouvé qu'un quart de l’ensemble des tweets climato-sceptiques provenaient de 10 comptes seulement.

2°) Quelques exemples de conséquences:

Un membre du réseau Atlas, "Contribuables associés" s’insurge régulièrement contre la fraude sociale en ignorant la fraude fiscale. Ses campagnes visent avant tout la fiscalité des plus fortunés, critiquant les impôts sur les propriétés, les successions ou l’ISF dont il voulait aussi la suppression. 

En 2017, il demande sous couvert de simplification, de remettre en cause la progressivité de l’impôt en fonction des ressources et d’instaurer un taux unique.


 Il s'attaque aux politiques environnementales (développement des éoliennes, par exemple) et s'associe à "l’Association des climato-réalistes." 

 Chez nous, des cerveaux éduqués parlent "d'écologie intelligente."

En fait, cette association veut réduire l’État à ses fonctions régaliennes (justice, armée et diplomatie) et s’attaque systématiquement aux prestations sociales et à la fonction publique.



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