lundi 9 octobre 2023

Le peuple, le peuple!

 

Depuis le début de l'inflation en 2022, les inégalités de revenus se creusent au détriment des classes populaires et des plus faibles revenus des classes moyennes.

Ces citoyens n'ont pas d'autres choix que d'utiliser tous leurs revenus pour vivre, alors que les plus aisés peuvent continuer à épargner.

Alors le populisme progresse et les démagogues s'en donnent à cœur joie.

Le phénomène n'est pas nouveau et a trouvé un regain d'actualité avec le leader colombien Gaitàn dans les années 30, avant d'être relayé plus récemment par Chavez au Vénézuéla.

Chavez parle de lui à la troisième personne, comme Delon, qui paraît-il est au plus mal, mais c'est une autre histoire...

Par une sorte de transcendance, le peuple est en lui, incarné.

S'adressant à sa foule, il la bourre d'affects en criant: "Chavez, tu n'es plus Chavez, tu es un peuple et nous sommes des millions de Chavez..."

Trump, dans son discours d'investiture déclarait également: "Je suis votre voix!"

Le FN de 1997 réclamait un référendum "pour libérer le peuple français de la classe politique." Celui de1999 couvrait les murs de son slogan "Le Pen, le peuple!"

En 2023, ça n'a pas beaucoup changé, le parti utilise toujours les mêmes ficelles.

                                                          

Dans tous ces exemples, le mot "peuple" touche ceux qui se sentent honteux d'être réduits à leur condition de chômeur, de smicard ou de sans diplôme.

Il leur permet d'expulser la colère et fait mine de les adouber d'un voile de dignité. Mais la fierté d'être du "peuple," s'arrête là.

Dans mon enfance, mes voisins étaient fiers d'être ouvriers, syndiqués et de se battre. Ils n'attendaient pas le messie en grommelant comme toujours: priorité nationale, clandestins, sécurité, priorité nationale, clandestins... En Italie, ceux qui ont cru Giorgia Meloni ont commencé à comprendre le baratin et l'impuissance, quand elle a fait appel à l'Europe pour gérer son immigration.

Pourtant, le meilleur moyen d'aider réellement ceux qui souffrent, ne consiste pas à les manipuler. Ils ont droit à une véritable dignité, par une formation, un travail qualifié, un salaire juste et une espérance pour eux-mêmes et leurs enfants.

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