Pendant le premier quinquennat, Brigitte se contentait de faire
faire des dictées dans les collèges avec son pote Blanquer.
Il est vrai qu'elle a enseigné le français chez les jésuites à la
Providence (oh là là, quelle histoire à Amiens!), puis dans le
XVIème à Paris.
Aujourd'hui, elle franchit un pas de plus.
Comme la femme de Luc Ferry, on la voit partout dans le ministère de la rue de Grenelle et comme le Rassemblement national, elle veut faire porter l'uniforme à tous les élèves!
« J’ai porté l’uniforme comme élève : quinze ans de jupette
bleu marine, pull bleu marine. Et je l’ai bien vécu..."
Heureusement, le Pap ministre a dit non. Et il a raison!
Les enfants forgent leur identité par étapes.
A l'école primaire, l'enfant s'accorde par mimétisme avec ses parents et leurs valeurs. Mais dès cet âge, le désir de l'enfant est bien de faire reconnaître son propre désir par les tiers. Ce qui implique de se distinguer et d'établir une certaine distance entre soi et le milieu.
L'uniforme y contribuerait?
Le collège est l'âge de la rupture face au modèle parental. Et ce n'est pas parce que les adolescents choisissent des vêtements relativement uniformes pour se fondre dans le groupe, qu'ils sont prêts à revêtir l'uniforme imposé par les parents ou une institution. Cette rupture, même empreinte de conformisme, est nécessaire pour marquer leur propre identité.
L'uniforme y contribuerait?
Quant au lycée, il voit apparaître l'éclectisme quand l'ado fait ses choix sur la base de son expérience et des milieux qu'il fréquente. Il emprunte à droite et à gauche et se construit.
L'uniforme y contribuerait?
Bien sûr, les étapes que j'utilise pour la facilité de
l'explication, ne sont jamais aussi cloisonnées, mais l'essentiel
y est.
Le parcours n'est pas facile, et certains modèles éducatifs, trop rigides ou au contraire trop flottants, peuvent être à l'origine de troubles de l'identité.
Bien sûr, Brigitte s'en est sortie. Mais tout le monde n'a pas le parcours de Brigitte!
Alors l'uniforme, dans tout ça... Qui le paierait, d'ailleurs? Brigitte a beau dire que ça ferait faire des économies en cachant les beaux vêtements. J'en doute.
A Provins ou ailleurs, trop d'expériences ont échoué pour
avoir envie de généraliser.
Les droites et extrêmes droites veulent l'uniforme pour se donner
l'illusion qu'ils auront sous les yeux l'identité culturelle de
leur rêve. Fini les jeunes qui portent leur différence sur leur
visage. On ne verra plus que des jupettes et des pantalons bleu
marine. Ah! mais! Un semblant d'ordre, tout de même!
Croire que quelques morceaux de tissus effaceraient les
différences d'origine, de milieu et de culture est une illusion.
Le mieux que puisse faire la République pour ses enfants, c'est de
leur donner des profs bien formés, bien payés, des fournitures
gratuites dans les écoles et des écoles en bon état.
Bien formés, je dis ça pour le Pap ministre qui vient d'inventer la dictée et la lecture à l'école et qui recrute des auxiliaires à tour de bras.
Bien payés, je dis ça pour la députée qui a privatisé la première
école publique à Fréjus et doit voter les budgets de l’Éducation
nationale.
En bon état, je dis ça pour Rachline, au cas où il viendrait inaugurer l'école René-Char après avoir colmaté les dégâts de son inconséquence.
Les fournitures gratuites, je dis ça parce que c'était dans mon programme à la municipale de 2020.
Non, vraiment, l'uniforme ce n'est pas une bonne idée!
une précision svp :
RépondreSupprimer"Bien payés, je dis ça pour la députée qui a privatisé la première école publique à Fréjus ?"
De quoi s'agit-il ?
L'école publique des Chênes a disparu.
SupprimerSon terrain a été utilisé pour construire des immeubles.
La nouvelle école, qui la remplace, a fait l'objet d'un partenariat public-privé.
Lechanteux était à l'époque adjointe aux affaires scolaires.
Députée, elle vote maintenant le budget de l’Éducation nationale, et donc indirectement le salaire des enseignants.