vendredi 17 décembre 2021

Services publics, décarbonation et fiscalité

 

Chaque fois qu'il y a une crise, il y a des gagnants et des perdants.

Dans tous les cas, ceux qui détiennent un capital élevé s'en sortent mieux que ceux qui sont sans argent. Sauf, peut-être, pendant les révolutions. Et ce n'est même pas certain!

La crise de la Covid a creusé les inégalités existantes. Il serait donc logique que ceux qui possèdent de gros patrimoines et se sont enrichis pendant la crise, contribuent à l'égalité par un impôt progressif sur les biens acquis à cette occasion et sur les revenus.

Les investissements délaissés en France pour les besoins essentiels doivent redevenir prioritaires. Je pense à l'hôpital, à la justice et à l'éducation. 

A l'école, par exemple:

- Sous la Troisième République, l’État a pu imposer la construction d'une école dans chaque village en y adjoignant un instituteur pour les garçons et une institutrice pour les filles. Cet effort gigantesque a permis quelques années plus tard, des avancées considérables en industrialisation et en niveau de vie.

- Au début de la Cinquième République, on a prolongé la scolarisation à seize ans et ouvert un collège par jour.

La lutte contre le dérèglement climatique va coûter cher. Ne pas en parler, ou prendre des mesures sous-dimensionnées est un choix politique qui va impacter les plus faibles en premier. 

Les révoltes de 2019 sont d'abord dues au choix qui a été fait de faire porter la décarbonation aux plus faibles. Il est donc indispensable de facturer la décarbonation à ceux qui consomment le plus de CO2.

La taxe carbone a été refusée en France, car les revenus qu'elle produisait n'ont pas été utilisés pour aider les gens modestes. Mais elle leur en a fait supporter la charge.

Ce n'est pas la "fiscalité verte" qui est en cause. Ce sont les choix qui sont opérés en son nom. D'ailleurs les droites et les extrêmes droites parlent aisément "d'écologie punitive" pour mieux se protéger et jeter le discrédit sur cette mesure juste.

En quelques décennies, l'impôt sur le bénéfice des entreprises a été divisé par deux alors que les taux de TVA, pesant plus lourdement pour les pauvres, sont passés de 17 à 21%.

Les familles les plus riches sont les plus grosses pollueuses: 29 tonnes pour les plus riches contre 5 tonnes pour les plus modestes.

Ce qui fait dire aux économistes que "la moitié la plus pauvre de la population des pays riches a déjà atteint les objectifs de réduction des émissions fixés pour 2030, exprimés par habitant."

Une certaine forme de redistribution s'impose!

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