On mesure la croissance économique à l'aide du fameux PIB
(produit intérieur brut) qui est la somme des richesses créées dans un pays.
La croissance, mesurée seulement depuis la révolution
industrielle, devrait être un moyen. Elle est devenue une
fin et semble ignorer qu'elle peut se présenter sous deux
visages: quantitatif et qualitatif.
Pour nous aider à distinguer les deux, le physicien
américain Dennis Meadows utilise une comparaison accessible,
en parlant de son enfant. Quand il avait cinq ans ou dix ou
quinze, il était fier de montrer sa croissance à ses proches
et sa pleine santé.
Si en arrivant à 18 ou 20 ans, il avait continué à grandir
sans limite, il se serait senti beaucoup moins fier et
n'aurait pas autant cherché à le montrer. Cette croissance,
quantitative, a des limites.
Par contre, s'il devait poursuivre des études brillantes ou
apprendre un bon métier, il n'aurait pas hésité à exposer le
bel adulte en devenir, fier d'une belle croissance
qualitative.
Nous sommes dans la même situation. Il nous faut passer
d'une croissance quantitative (celle de la Chine, par
exemple), à une croissance qualitative, pour préserver nos
ressources pour les générations futures.
Conserver le PIB comme unité de mesure, c'est privilégier la
croissance quantitative au détriment de la seconde. C'est
faire semblant de ne pas voir qu'elle n'a bénéficié
pleinement qu'à ceux qui ont le plus (les pays riches par
rapport aux pays pauvres ou les populations modestes par
rapport aux plus riches).
Cet indicateur est aussi très imparfait, car il ne dit rien
du bien être social produit, par la santé et l'éducation par
exemple. Dans notre système ultra-libéral où l'argent est
roi, les décideurs gardent les yeux fixés sur le PIB. C'est pour cela aussi que l'on sous-paie les
enseignants, les soignants et tous ceux qui sont au service du bien public.
Le PIB ne dit rien non plus de la destruction des biens
environnementaux ou de la pollution par exemple. Non
seulement il n'en dit rien, mais en plus il prend en compte
comme une richesse, tout ce qui contribue à les "réparer".
Il sous estime également une partie de la richesse produite,
pour un tiers environ. Par exemple, la mère de famille (plus
rarement le père, mais c'est une autre histoire) qui élève
ses enfants à la maison ne comptera pour rien dans le PIB.
Le PIB est un instrument qui ne mesure pas les destructions
de la planète mais
renforce la croissance pour la croissance.
C'est un instrument qui ne dit rien du bien être social
produit.
C'est un instrument qui ne dit rien des inégalités.
C'est un instrument qui ne dit rien de la santé.
C'est un instrument qui ne dit rien de l'éducation.
Devinez qui veut le changer et qui veut le garder, pour
mesurer les efforts du monde?
Ce blog est écologiste et social. Il se donne 2 objectifs: Informer les citoyens de l'agglomération de Fréjus/Saint-Raphaël pour favoriser leur participation à la gestion des affaires publiques. Agir politiquement sur les sujets dont dépend l'équilibre de la biosphère: rupture climatique, dégradation de la biodiversité, meilleur équilibre du temps, des savoirs, des fruits du travail et lutte contre les extrêmes droites. Contact: frejusencouleurs@laposte.net
mercredi 8 décembre 2021
Les croissances et leur mesure
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire