mercredi 10 septembre 2025

Le TGV, l'Europe et nous

 

Beaucoup sont préoccupés du devenir de la LNPCA dans notre coin.

Aujourd'hui, la municipale approche et devant le désastre annoncé, (gare de Saint-Raphaël réduite), les politiciens locaux s'agitent.

Rachline et Masquelier font semblant de s'opposer au projet, pour lequel ils sont restés inertes pendant des années, laissant tous les grands élus de la ligne se battre pour qu'elle avance. 

Bonnemain, lui, soutient le projet, car "s'y opposer relèverait d'une attitude rétrograde" et irait surtout à l'encontre de la volonté du président de région.

Tu soutiens mon TGV et je soutiens ta candidature. Elle est pas belle la vie...

 

"Notre parti c'est Muselier! 

Notre parti c'est Muselier!" 

Chantait la droite émoustillée, 

Dans la bonne rue Montgolfier.


Mais revenons à la LNPCA. Elle n'est pas un bout de rail isolé au bout du Var, mais fait partie d'un projet européen beaucoup plus vaste. 

Cependant, chez nous, compte tenu de la configuration (Mer, Estérel, densité de population, coût faramineux, faible gain de temps), rien ne justifie la LNPCA. 

La ligne actuelle, rénovée et harmonisée en outils gérant les flux, peut tout à fait supporter le trafic international et la desserte des petites gares de proximité qui devront être rouvertes. 

On perdra quelques minutes? 

La belle histoire, on économisera quelques milliards pour l'école, les hôpitaux et tous les services publics.

Le réseau TGV européen comporte actuellement 8 500 km de voies. 

La Commission européenne a pour objectif de tripler le nombre de passagers d'ici à 2050.

La Communauté européenne du rail (CER), qui regroupe les industries liées au ferroviaire et rassemble les sociétés nationales de chemin de fer pour assurer la gestion du réseau, multiplie les pressions pour couvrir le territoire européen.

Nombreux sont ceux pour qui quelques pièces manquantes dans la toile d'araignée européenne, est absolument insupportable.

La CER plaide pour construire 40 000 km de voies nouvelles d'ici à 2050, en sachant que le prix moyen du km est de l'ordre de 20 millions d'euros (beaucoup plus chez nous).

Pour l'instant, seul le trajet Paris-Londres-Amsterdam fonctionne entièrement à 300km/h, sauf sous le tunnel de la Manche.

Tout le reste est morcelé, mais les lignes TGV avancent un peu partout en Europe.

Dans la péninsule ibérique, la ligne Vigo-Porto-Lisbonne sera achevée en 2032 et la ligne Lisbonne-Madrid est sur le point d'aboutir.

Au Royaume-Uni la ligne Londres-Birmingham sera terminée dans cinq ans.

A l'Est, la Pologne va développer 1 500 km de lignes TGV et relier son réseau avec les 870 km devant relier la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie.

La République tchèque, de son côté, deviendra un nœud ferroviaire important avec cinq lignes au départ de Prague et une au départ de Brno.

Dans une approche globale, sur le papier, ce souci unitaire peut paraître cohérent (le train produit moins de CO2 que l'avion).

Mais dans l'Estérel, avec une planète qui souffre, on doit s'interroger sur la masse des destructions face aux quelques minutes de gain.

Ne confondons pas "progrès technoscientifique" et "progrès social et humain".

 

"Notre parti c'est Muselier! 

Notre parti c'est Muselier!" 

Chantait la droite émoustillée, 

Dans la bonne rue Montgolfier.


1 commentaire: