mardi 23 septembre 2025

Ils jouent avec nos déchets 1/4

 

La journée du patrimoine a permis de visiter l'usine multifilière de traitement des déchets des ordures ménagères, installée dans l'Estérel, sur la commune de Bagnols-en-Forêt.

 

 

 

Sur la photo ci-dessus, on peut voir la surélévation de l'ancien tas de déchets, fragile, qui a été utilisé jusqu'à ces derniers mois. 

Comme nous l'avions annoncé avant et pendant l'enquête publique, des failles géologiques existent et des mouvements de terrain sont possibles. Un mur de soutien s'est d'ailleurs effondré pendant la construction et les préfets successifs ont dû accorder plusieurs dérogations pour continuer à empiler les ordures non triées sur le tas n°3. 

Pour l'instant, la surélévation et le mur tiennent, et depuis quelques mois les restes sont enterrés dans un beau trou tout neuf, situé à proximité. 

Quant aux restes de repas qu'il faudrait séparer, ils ont disparu...

 

 

 

Ce trou est géré par une société publique locale (SPL) dont le président du conseil d'administration est le maire du village. Des adjoints de Rachline, maire de Fréjus, font partie des administrateurs.

C'était une journée grand public.

A l'évidence, il s'agissait de faire passer un bon moment aux visiteurs, en projetant un petit film, en apercevant l'intérieur de l'usine à travers une baie vitrée et en répondant à quelques questions, tout en restant évasif quand elles étaient un peu trop précises.

L'usine était au repos, il n'y avait ni les camions, ni la poussière, ni les odeurs. Un vrai bloc opératoire aseptisé et propre comme un sou neuf.




Dans le format choisi, les organisateurs ont très bien fait le boulot qu'on leur a confié. Ils ont même donné des cadeaux recyclés aux visiteurs. 

De quoi se sentir écolo par le sacre conjoint de Véolia et du Smiddev. Formidable, non?

Lorsque les décisions de construction de cette usine ont été envisagées, il y a une dizaine d'années, l'Etat n'y était pas favorable. 

Il déconseillait le tri mécano-biologique (TMB) sur ordures ménagères résiduelles (OMR) et ne s'engageait pas à participer à son financement. 

Les élus locaux étaient passés outre, quel qu'en fût le coût.

Un véritable tri à la source, réellement expliqué et encadré par les collectivités, n'a pas été réalisé. Les quelques rares "ambassadeurs du tri" ne pouvaient pas permettre une réelle prise de conscience, quand le consumérisme sans frein restait la règle. 

Il n'était pas question de toucher au mode de vie au quotidien. L'argumentaire utilisé par les élus consistait à affirmer que l'incivisme et le tourisme local ne permettaient pas d'avoir confiance dans la population pour parvenir à un tri satisfaisant.

On a donc bétonné une usine surdimensionnée pour les besoins locaux, susceptible d'accepter les déchets de provenances plus éloignées.

(à suivre)

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